1. Dès que l’on étudie la Torah, dès que l’on accomplit la plus petite Mitsva qui soit, un puissant rayonnement spirituel émanant du Saint, Béni soit-Il, pénètre dans l’âme pour la sanctifier et la relier au Créateur [et le contraire, ‘Has vé’Halila, à l’occasion d’une faute].

2. Or, certains prétendent ne pas du tout ressentir ce phénomène, ou très superficiellement, en particulier lorsqu’ils se consacrent à l’étude très peu de temps.

3. Pourtant, quel que soit le passage de la Torah que l’on étudie ou la plus petite Mitsva que l’on accomplit, ce rayonnement surgit avec une formidable puissance. Seulement voilà, Hachem a disposé Son univers de telle manière que le corps constitue un écran empêchant l’âme de ressentir ses propres transformations. [Or, vis-à-vis de cet écran, les hommes ne sont pas égaux.

Chez certains, il cache davantage de choses que chez d’autres ; mais il n’y a pas lieu ici de s’étendre sur ce sujet]. Et si les choses se passent ainsi, c’est pour que ce monde soit un monde d’épreuves, comme l’enseigne l’auteur du « Méssilat Yécharim » au chapitre 1. En effet, si nous avions une conscience claire des métamorphoses que subit l’âme lorsqu’elle accomplit une Mitsva ou lorsqu’elle commet une faute, la réalité même de l’épreuve disparaîtrait, si ce n’est complètement, tout au moins en partie.

4. Après cent vingt ans, lorsque le corps ne constituera plus un écran pour l’âme, l’homme expérimentera alors concrètement comment chaque instant passé à l’étude de la Torah ou à accomplir une Mitsva a apporté à son âme une extraordinaire lumière. Et il n’assistera pas seulement à ce phénomène dans le monde futur, il verra aussi de quelle manière ce rayonnement lumineux accompagnait son âme lorsqu’elle étudiait la Torah ou lorsqu’elle accomplissait une Mitsva dans ce monde-ci. Et il comprendra qu’en vertu de ce rayonnement, il était aussi l’objet d’un soutien exceptionnel dans tout ce qu’il entreprenait alors ici-bas, mais que, à cause de cet écran que représentait le corps, il ne pouvait en prendre conscience.

En réalité, nous ressentons déjà ces bienfaits dans ce monde-ci, mais la plupart du temps, nous ignorons qu’ils ont été causés par notre étude de la Torah ou par l’accomplissement d’une Mitsva.

On pourrait comparer cela à un homme qui vient de subir une opération chirurgicale ayant nécessité une anesthésie locale. Une fois l’opération terminée, le médecin lui demande s’il peut lui couper encore quelques centimètres de peau, bien que cette nouvelle excision soit tout à fait superflue. S’il est sot, notre homme dira qu’il n’y voit aucun inconvénient puisque de toute façon, il ne sent rien. Mais s’il est perspicace, il refusera.

Et pour cause : même si sur le coup, il ne sent rien, il sait très bien que lorsque la plaie se réveillera, chaque centimètre supplémentaire qu’on lui aura coupé lui fera mal. Même si on l’opère pendant que la plaie est endormie, lorsqu’elle se réveillera, il ressentira que cette excision lui a été faite à ce moment-là, ce dont il se rend bien compte durant l’opération.

Et ainsi en est-il des Avérot et des Mitsvot...