Dans le traité « Avot », Chamaï nous enseigne de faire notre étude de la Torah l’essentiel de notre vie. C’est ce que nous dit le Talmud dans le traité « Brakhot » (35a) :  les générations précédentes ont fait de la Torah l’essentiel dans leur vie et ont ainsi reçu une aide providentielle particulière : le peu de temps qu’ils s’investirent à travailler leur suffit pour gagner de quoi vivre et ils réussirent ainsi à étudier beaucoup de Torah.

En effet, il est nécessaire d’étudier quotidiennement et de ne jamais rater le moment fixé pour l’étude. Autrement, la Torah dit : « Si tu m’abandonnes un jour, je te quittes pour deux jours ! » En effet, explique le Talmud de Jérusalem, lorsque l’on s’éloigne de la Torah, elle s’éloigne tout autant. Aussi, un jour d’abandon de la Torah, ‘Has véchalom causera un éloignement de deux jours !

Il y a une histoire avec le Rav surnommé « Beit Ephraïm » qui étudiait de toutes ses forces et devint un érudit exceptionnel. Sa femme désirait qu’il mérite de rester entièrement dans son étude. C’est pour cela qu’ils décidèrent ensemble d’ouvrir une bijouterie et de vendre des bijoux. La femme vendait les joyaux, en donnant ainsi le mérite à son mari de s’investir sans interruption à l’étude de la Torah. Seul lorsqu’il y avait de grandes décisions, et que la femme ne voulait décider toute seule, elle se conseillait auprès de son grand mari, au moment du repas.

Un jour, un client vient proposer une affaire qui pourrait rapporter un gain très important. La transaction étant de masse, la femme ne voulait pas décider toute seule. Elle envoya quelqu’un appeler son mari en lui disant qu’il serait peut-être préférable de s’interrompre de son étude pour la conseiller. L’acheteur ne pouvait attendre, car il devait voyager.

Mais ce dernier envoya comme réponse par le messager qu’il demandait la permission de rester étudier. Elle lui accorda, bien qu’elle ne comprenne pas son refus de venir.

Finalement, lorsqu’il arriva pour le déjeuner, il trouva son épouse peinée. Il lui expliqua : nos Sages disent que la Torah réside chez ceux qui meurent pour elle ! Je pense que l’explication de ce texte est que la Torah se trouve chez celui qui se considère comme étant mort et ne se préoccupe pas, durant son étude, des besoins terrestres.

En effet, le moment durant lequel on étudie ne doit être interrompu sous aucun prétexte. Il ne faut pas échanger un seul de ces instants même contre tout l’argent du monde. De plus, si je cède une fois au mauvais penchant, il risque de me déranger tous les jours. Nous devons être heureux d’avoir mérité de surmonter cette épreuve.

Devant l’amour profond de la Torah de son mari, la femme se réjouit et remercia Hachem. Elle comprit que les gains qu’ils devaient gagner au cours de l’année étaient fixés et qu’ils n’avaient rien perdu. Au contraire, ils avaient gagné le mérite de s’être approché d’Hachem et d’encore plus de Torah, et au passage, ils nous laissèrent ce message si fantastique.
 

Extrait du livre « Anaf Ets Avot » écrit par notre maître Rav Ovadia Yossef, que son mérite soit source de bénédictions pour tout le Peuple d’Israel, Amen.