À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître Rav 'Ovadia Yossef, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement une nouvelle odyssée dans la vie de ce Géant. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod Harav 'Ovadia, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !

Il se pourrait bien que le plus incroyable dans la personnalité aux multiples facettes de Maran Rav 'Ovadia Yossef soit sa capacité extraordinaire à manifester des traits de caractère totalement opposés. Une aptitude rare, dont peu de gens au fil des générations ont été dotés.

D'un côté, il pouvait être absorbé dans son Limoud (étude) d'une façon inégalable, au point même de ne pas remarquer le Premier Ministre Binyamin Netanyahou et sa délégation qui entraient dans la pièce ; et être en même temps capable de sortir quand le besoin s'en faisait sentir pour être présent auprès de chaque personnalité politique. Les pieds sur terre et la tête dans les cieux, pour ainsi dire.


Comme le roseau... ou l'acier

Il pouvait, d'une part, être souple comme le roseau avec chacun, et d'autre part dur comme l'acier quand il s'agissait de la sainteté de son peuple. Être sensible aux pleurs d'un bébé, et, en parallèle, rester impassible devant la menace d'un boucher rebelle. Il était capable d'écrire une réponse approfondie à une 'Agouna (femme dont le mari a disparu), et l'instant d'après s'asseoir aux côtés d'un petit orphelin pour se mettre à son niveau et rire avec lui. Il pouvait s'investir dans du Kirouv (rapprochement au judaïsme) pour des centaines de milliers de personnes, tout en étant entièrement concentré sur la Téchouva d'un seul Juif ; se rendre chez un Ba'al Téchouva, en revenant d'un cours donné à un public nombreux, pour inciter sa femme à faire sortir la télévision de la maison.

Il était apte à être présent en tant que Gadol Hador pour les Rabbanim et ceux qui se consacraient uniquement à l'étude de la Torah, tout en étant un véritable guide pour les Ba'alé Batim et les gens plus simples. Il écrivait en même temps des livres avancés et riches en nouveautés - comme le "Yabi'a Omer", adressé aux "Koulo Torah" (personnes qui étudient la Torah tout au long de la journée) ; et d'autres accessibles à tout un chacun, comme le très limpide "Yé'havé Da'at". Il était même difficile à croire, que c'était la même personne qui rédigeait des œuvres d'un si haut niveau, et qui parlait à un public si humble dans ses cours.

En principe, la connaissance générale d'un sujet s'acquiert aux dépens de la compréhension approfondie. Mais ce n'était pas le cas dans les livres de Maran. Il conjuguait une connaissance inouïe, avec un approfondissement et une compréhension aiguisée.


Seulement la vérité

Il savait avancer avec précaution entre la souplesse et les limites sans concession de la Halakha. Et s'il voyait qu'on ne pouvait pas donner telle ou telle permission, il publiait partout l'interdiction.

Le Rav Yé'hezkel Avramski avait dit lors de son éloge funèbre au Gaon Rav 'Haïm de Brisk, à propos de ses traits de caractère : "Tout celui qui connaissait le Gaon, sait qu'il était impossible de définir son tempérament. On ne pouvait pas définir - comme on pourrait le faire pour tout être humain - s'il était miséricordieux ou cruel, avare ou généreux, patient ou colérique, etc. Pourquoi était-il si impossible à décrire ? Pour la simple raison qu'il se comportait comme la Torah le demande, c'est-à-dire de la manière appropriée à chaque situation, et donc chaque fois différemment !"

La personnalité de notre guide, Rav 'Ovadia, est précisément faite de cette étoffe-là ! Même si c'était contraire à son tempérament, il pouvait contrôler ses sentiments et devenir celui que son Créateur voulait qu'il soit, et dont son peuple avait besoin.

Il semble que c'est ce don de "transformation" qui l'a rendu apte à diriger le 'Am Israël avec autant de brio.

Dans le livre dédié au Rav 'Ouziel (Méor Israël Drouchim, page 290), Rav 'Ovadia a voulu le prendre en exemple, et de sa plume d'or, a écrit : "Un grand dirigeant qu'Hachem veut honorer, c'est celui qui sait diriger dans tous les milieux de son peuple. Celui qui, lorsqu'il est entouré de Bné Torah et de Talmidé 'Hakhamim, sait trouver des 'Hidouchim (nouveautés en Torah) et des discussions à leur niveau ; et qui, se trouvant parmi les plus simples, peut aussi, tel un aigle, préparer ses petits à s'envoler hors du nid, en leur contant des histoires qui attendrissent tous les cœurs. Il se fraye ainsi un passage jusqu'à leur cœur, chacun dans son langage, tout comme un père qui cherche le bien de son enfant." Ces propos, que lui-même a tenus, décrivent à la perfection sa propre manière de diriger…

Que son mérite nous protège.

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