Chères amies, nous venons de fêter la Hilloula du grand Tsadik, le Baba Salé.

Mon oncle, le docteur Rotschild zal, fondateur de l’hôpital "Ma’ayané Hayéchou’a", qui était le médecin privé du Tsadik, a pu témoigner devant nous, ses proches, des miracles que le Baba Salé avait accompli.

Mon oncle, homme rationnel et cartésien, qui côtoyait de très près le Tsadik, était en admiration devant les miracles qu'il réalisait.

La question est de savoir comment le Baba Salé pouvait accomplir de telles choses dans notre monde si déterminé, si prévisible et organisé.

Essayons de comprendre.

Le Baba Salé, lorsqu'il faisait une bénédiction sur une pomme, c'était comme s’il en voyait une pour la première fois. Tout était pour lui une nouveauté, un renouvellement, un sujet d'émerveillement. 

Lorsqu'un couple sans enfants venait le voir, lorsqu'une personne handicapée venait, il ne la cloisonnait jamais dans son problème. Tout était possible, car le monde est changeant, car chaque seconde de notre vie est en soi un miracle, rien n'est figé et même si cette personne est stérile depuis 20 ans, rien n'est impossible dans l'avenir.

Nous, le commun des mortels, nous pensons : "Oh ! La pauvre, depuis vingt ans elle n'a pas d'enfants...", ou "A 42 ans il n'est toujours pas marié, c'est comme ça !", ou "Il n’y a rien à faire, elle est malade depuis 10 ans !".

La vision du Tsadik sur les choses est toute autre. Pour lui, tout est en mouvance puisque le Créateur est à chaque instant derrière la réalité du monde, et tout dépend de Lui.

Le Tsadik vit sans cesse avec cette Emouna (foi en D.ieu), pétri par elle, et il transperce donc la réalité.

Cela nous ramène bien sûr au fameux commentaire du Ramban dans la Parachat Bo, notre Paracha. 

Le Ramban explique que tout est miracle. Mais la répétition du miracle chaque jour (le soleil qui se lève, l'être humain qui ouvre les yeux, l'infinie complexité de tous les systèmes cosmiques) masque la présence de D.ieu et nous donne l'illusion de la "normalité".

Baba Salé, dans sa sainteté, son travail quotidien de rapprochement avec D.ieu, ne faisait pratiquement plus de différence entre le réel et le miracle.

Tout était miracle, donc tout était possible.

Que le souvenir du Tsadik soit bénédiction et que son mérite soit une protection sur nous et sur ‘Am Israël.

Adapté d’un cours de Yémima Mizra’hi, par Jocelyne Scemama.