Aujourd'hui, à l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de Rabbi Moché Cordovero, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous offrir deux histoires exclusives sur sa vie... car celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci prie pour lui. Allumez une bougie en disant "Likhvod haRamak, zékhouto taguèn 'alénou". Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !

Rabbi Moché Cordovéro est né à Safed (Tsfat) en 5282 (1522). Cette ville de haute Galilée était devenue le point de ralliement de nombreux rabbins et de juifs émigrés d’Espagne après l’expulsion de 1492. Comme son nom permet de le supposer, sa famille était originaire de Cordoue. Rabbi Moché Cordovéro fit d’abord des études Talmudiques auprès d’un maître prestigieux, Rabbi Yossef Karo (1488-1575), auteur d’un vaste commentaire appelé Beth-Yossef, du Kessef Michné (commentaire du Michné Torah de Maïmonide) et de la célèbre compilation de règles : le Choul’han 'Aroukh.

Après la maîtrise du Talmud, Rabbi Yossef Karo lui ouvrit les portes de la Kabbale. Mais la majeure partie de ses connaissances en ce domaine, il les devait à son beau-frère, Rabbi Chlomo Alkabets, Kabbaliste et poète, auteur du Lékha Dodi, lu à la synagogue le vendredi soir.

Avec son maître et ses compagnons d’étude, Rabbi Moché Cordovéro entreprend des exils volontaires, appelés Guirouchim (divorces) qui consistaient en parcours effectués à pied, sur les chemins de Galilée, en quête de la présence divine exilée et errante. Les récits de ces déplacements sont consignés par Rabbi Moché Cordovéro dans un livre « Séfer Haguirouchin » qu’il écrivit entre 24 et 29 ans.

Avec les 48 livres qu’il écrivit, le Ramak réussit à enrichir le patrimoine juif d’une foison d’ouvrages, la plupart en Kabbale : 

1) Pardès Rimonim : compilation systématique pour mettre en ordre les thématiques du Zohar et de l’ensemble de la littérature de la Kabbale depuis les écrits du Languedoc (cercle Iyoun), les cercles de Gérone et de Castille jusqu’à ses contemporains de Safed. Cette œuvre comprend 32 portiques. Ce célèbre ouvrage a été écrit en 1548, c’est-à-dire à l’âge de 26 ans.

2) Elima Rabbati : écrit une dizaine d’années après le Pardès Rimonim.

3) Or Néérav : où sont exposées les méthodes et les règles nécessaires à l’étude de la Kabbale.

4) Tomer Déborah : traité éthique consacré à la signification Kabbalistique et à l’imitation des Middot d’Hachem.

5) Or Yakar : Commentaires sur l’ordre du Jour de Kippour, prière de Roch Hachana, commentaire sur l’ensemble des prières selon le rite séfarade, Tikoun Kriat Chéma', lecture du « Chéma' » avant de dormir, Guilgoul (migration des âmes).

Rabbi Moché Cordovéro eut de nombreux disciples. Eliahou De Vidas, auteur du Réchit Hokhma publié pour la première fois à Venise en 1578. Rabbi ‘Haïm Vital qui vivait à Safed, et qui était élève de Rabbi Moché Cordovéro, nous dit que Eliahou De Vidas et le Ramak, par les origines de leurs âmes, ne font qu’une seule racine. Ils proviennent de la racine de Chémaya et Avtalyone : « couple » fondateur de la tradition rabbinique : c’est pourquoi, ils s'appréciaient. 

Rabbi Moché Cordovéro décède à l’âge de 48 ans. Il disait à ses élèves : « Sachez qu’après moi montera un homme qui éclairera la génération ; c’est une étincelle de Rabbi Chim'on Bar Yo’haï. Je ne peux dévoiler son nom ; celui qui verra la "Nuée" sur mon cercueil sera le désigné. »

À l’enterrement de Rabbi Moché Cordovéro, toute la ville sortit après le cercueil, on voulut l’enterrer auprès des grands de la ville, mais le "Ari zal" (Rabbi Its'hak Louria) monté à Safed quelques années auparavant, intervint pour dire que la « Nuée » indiquait un autre endroit. Tout le monde comprit alors l’allusion de Rabbi Moché Cordovéro. C’est Rabbi Its'hak Louria qui allait être le continuateur et le rénovateur de Rabbi Moché Cordovéro. 

Le Ramak lui-même apparut en rêve à Rabbi ‘Haïm Vital trois mois après son décès, et lui confirma que la science mystique du "Ari zal" était plus fondamentale et révèlait davantage les véritables concepts des mondes supérieurs. Lui, le Ramak étudiait maintenant la Kabbale à la manière du "Ari zal".

Bien plus tard, Rabbi ‘Haïm de Volojine rapporte au nom de son maître, le Gaon de Vilna que, là où s’achève la philosophie commence la science de la Kabbale, et là où s’achève l’enseignement mystique du Ramak, commence celui du "Ari zal".

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