À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître Rav Yaakov EMDEN, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik de jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod haYaavets, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !

Rav Yaakov EMDEN

Rabbi Yaakov Emden naquit à Altona (près de Hambourg) durant l'été de l'année 1697. Son père, le Rabbin Tsvi Ashkénazi (plus connu sous le nom de ‘Hakham Tsvi) était le Grand-Rabbin des trois communautés sœurs : Altona, Hambourg et Wandsbeck (dans l'histoire juive, ces communautés sont connues sous le nom « Kéhilot AHU », suivant leurs initiales en hébreu)

Le vrai patronyme de Rabbi Yaakov Emden était donc Ashkénazi, mais on l'appelait Emden selon la ville où il avait officié comme rabbin. Il est également plus connu sous le nom de Yabets, composé des initiales des mots Yaakov Ben Tsvi.

Le premier professeur du jeune Yaakov fut son père, talmudiste et rabbin de renom. Yaakov avait hérité de la fierté de son père et de sa virulente opposition au mouvement du faux messie Chabtaï Tsvi. Bien que la preuve eût été déjà faite que Chabtaï Tsvi n'était pas le vrai messie, il y avait toujours quelques partisans secrets adhérant à son mouvement. Comme son père, Yaakov Emden était déterminé à les trouver et à les combattre à tout prix.

Jusqu'à l'âge de 18 ans, Rabbi Yaakov suivait son père partout lorsque celui-ci s'établit à Amsterdam et plus tard à Lemberg. Puis, il se sépara de lui pour épouser la fille du célèbre talmudiste, Rabbi Mordékhaï ben Naftali Hacohen, qui était à la tête de la grande Yéchiva de Ungarich-Brod en Moravie. Ce fut au sein de cette Yéchiva qu'il augmenta considérablement ses connaissances en Torah par des études intensives. Pendant son temps libre, il étudiait également des langues, la grammaire et la philosophie.

Après trois années d'études très poussées, il quitta la maison de son beau-père et la Yéchiva de Brod et devint vendeur ambulant de bijoux. Il voulait, autant que possible, éviter d’officier en tant que rabbin en étant rémunéré. Néanmoins, il ne négligea jamais ses études, pas même pendant ses voyages, et partout où il allait, il s'adressait aux communautés juives ou à leurs dirigeants, en les réprimandant si leur conduite religieuse ne lui paraissait pas satisfaisante.

En 1728, il accepta l'invitation de la communauté juive d'Emden pour y occuper le poste de rabbin. Il y resta pendant quatre ans. Finalement, il abandonna ce poste et, en 1733, il retourna dans sa ville natale, Altona. C'est dans cette ville qu'il passa le restant de ses jours en défendant ses convictions coûte que coûte, ce qui l'opposa aux rabbins en vogue à cette époque. À son arrivée à Altona, il reçut l'autorisation de monter sa propre synagogue. Il installa également une imprimerie car il en avait reçu l'autorisation du roi. De plus, il était à la tête d'une affaire prospère de bijoux.

Bientôt, Rabbi Emden publia un Sidour – un recueil de prières – avec commentaires. Ce livre souleva une grande opposition puisqu’il contenait des modifications radicales. Rabbi Emden était en désaccord avec deux rabbins, chefs de sa communauté : le rabbin Moché Chagis, à la tête de la communauté portugaise, et le rabbin Ezekiel Katznelbogen, grand-rabbin des trois communautés, dirigées auparavant par son père. Il lui arriva souvent de critiquer les décisions de loi prises par Rabbi Katznelbogen, malgré l'âge et la position élevée de ce dernier, car lorsque Rabbi Emden était convaincu qu'il avait raison, il exprimait son opinion sans craindre qui que ce soit.

Pendant 16 ans, il fut en désaccord avec le grand-rabbin jusqu'à la mort de ce dernier en 1749. Son successeur fut le rabbin Yonathan Eyebéchitz de Metz. Rabbi Yaakov Emden le soupçonna d'être un adepte secret du mouvement de Chabtaï Tsvi. Il le dénonça publiquement et demanda son excommunication. Les chefs de la communauté défendirent leur rabbin qui était connu comme un homme très pieux et comme un érudit de premier ordre. Ils décidèrent que Rabbi Emden créait trop de problèmes et lui demandèrent de quitter la communauté. Il refusa, jusqu'à ce qu'il reçoive des menaces. Il s'enfuit à Hambourg et s'adressa au roi Frédéric du Danemark, à qui appartenait la province.

En 1752, le jugement fut rendu en faveur de Yaakov Emden. Le Conseil de la communauté juive fut blâmé pour avoir agi aussi sévèrement en le chassant. Les chefs de la communauté furent obligés de payer une amende. Rabbi Emden reçut l'autorisation de retourner à Altona où il continua ses attaques contre le rabbin Yonathan Eyebéchitz. Finalement, le roi fut convaincu que Rabbi Emden avait tort et lui ordonna de cesser ses accusations. Le conflit se termina mais se répandit partout. D’après la plupart des gens, Rabbi Emden était aveuglé par son zèle et vaincu par sa fierté, bien qu'il eût de bonnes raisons de défendre le Judaïsme contre ce qu'il pensait être un grave danger.

Cependant, tout le monde était d'accord pour reconnaître sa grande érudition. Il était considéré comme faisant autorité en matière de Loi juive et était très influent dans les cercles gouvernementaux. C'est ainsi qu'en 1772, on s'adressa à lui pour qu'il aide la communauté de Mecklenbourg Schwerin qui se disputait le droit de pouvoir enterrer les morts tout de suite après leur décès, en vertu de la loi juive stipulant qu’un retard dans l'enterrement est considéré comme un acte avilissant et dégradant pour le défunt.

En plus de son Sidour qui, malgré la féroce opposition, devint un livre de référence important, Rabbi Emden publia un grand nombre d'autres œuvres. Il rédigea un journal, le Méguilat Séfer, qui est d'un grand intérêt historique puisqu'il nous donne une description très claire de la vie juive à cette époque. Il écrivit également plusieurs pamphlets relatifs aux querelles auxquelles il fut mêlé. Dans l’un de ces pamphlets, le Edout Béyaakov, il expose ses arguments concernant son opposition au rabbin Yonathan Eyebéchitz. Il écrivit également des pamphlets contre le mouvement de Chabtaï Tsvi.

Plus importants sont ses commentaires sur la Michna, appelés Séder 'Olam, ses annotations sur le Talmud, ses ouvrages sur la Kabbale ainsi que le Sidour mentionné ci-dessus, qui constituent un apport important à la littérature rabbinique et qui accordent au Rav Emden une place importante parmi les grands talmudistes de son temps.

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