Question : Pourquoi les Justes seraient plus éprouvés par les épreuves (malheureuses) dans ce monde, alors que leur seule volonté est d'accomplir parfaitement la Torah et ses Mitsvot ?

Réponse : 

Qui ne serait pas prêt à supporter une peine légère afin de recevoir une grande récompense ? Le Talmud (Baba Métsi’a 85a) ne conte-t-il pas l’histoire de Rabbi Elazar, fils de Rabbi Chimon, ainsi que celle de Rabbénou Hakadoch, qui, tant qu’ils enduraient des souffrances, voyaient le monde épargné de nombreux malheurs : point de mort anticipée ni de fausses couches, les pluies n’étaient pas non plus nécessaires au monde, suffisamment irriguées.

Ceci nous montre que le mérite de ces Tsadikim « finançait » toutes ces bontés accordées au peuple juif, soit plusieurs millions de bénéficiaires. Est-ce là une chose vaine ?

De plus, sache que même s'il on dit d'ordinaire qu'il n’existe pas d’épreuve reçue dans ce monde sans faute (et si un examen de notre conduite ne révèle rien de répréhensible, on doit se dire qu’on n’a pas assez étudié la Torah), il arrive parfois de recevoir des épreuves sans faute...

 

Ainsi s’est exprimé Rabbi Chimon bar Yo'hai : il se peut qu’un homme méticuleux dans son accomplissement des Mitsvot et respectueux de la parole d’Hachem soit éprouvé par Lui afin de le préparer à recevoir un cadeau de Sa part.

Rabbi Chimon a personnellement vécu cela puisqu’il a dû s’exiler dans une grotte durant 13 ans afin de mériter les secrets de la Torah, selon ses propres termes, qu’il a adressés à son beau-père Rabbi Pin’has ben Yaïr (Rabbi chimon était à ce moment couvert de plaies car pendant ces 13 années, il s’enfouissait dans le sable d'une grotte) :  « Si tu ne m’avais vu ainsi, je n’aurais pas atteint ce niveau ».

Dans un autre contexte, le Midrach explique les souffrances éprouvées par Yaacov lors de la vente de Yossef ainsi : « ne suffit-il pas au Tsadikim de ce qui les attend dans le monde futur pour qu’ils veuillent encore goûter à la quiétude dans ce monde ? ». Est-ce de la mesquinerie de la part du Créateur, D. nous en préserve ? Surtout qu'il existe des Mitsvot dont l’homme consomme les fruits dans ce monde-ci alors que le capital lui est réservé dans le monde futur, l’étude de la Torah surpassant tout. Et Yaacov représentait l’excellence dans l’assiduité à l’étude, par les 14 ans qu’il a passé dans la maison d’étude de Chem et ‘’Ever... alors pourquoi tant de souffrances pour ce patriarche ?

L’intention du Midrach est donc d’enseigner : "tant que les actions des Tsadikim ou leur étude ne leur permet pas de leur préparer un monde futur parfait – ils ne sont pas autorisés à s’accorder un tant soi peu de tranquillité dans ce monde ci. Mais une fois ce perfectionnement atteint, ils goûteront en fait aussi à ce monde ci". La preuve en est de notre patriarche Yaacov lui-même, qui a pu vivre paisiblement en Egypte les 17 dernières années de sa vie, sans que cela vienne contredire l'explication du Midrach.

C’est pourquoi, laissons les Tsadikim avec leurs problèmes qui ont une teneur hautement spirituelle et ne nous laissons pas perturber par des éléments qui leur apportent le vrai bonheur.