À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès), ce soir, de notre maître le Rav Abdallah Somekh, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod ha-Rav Somèkh, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !

Rav Abdallah Somekh fut le maître de Rabbénou Yossef ‘Haïm, le Ben Ich ‘Haï. La commémoration de son décès est le 18 Eloul.

Notre Maître, le Sage Abdallah Avraham Somekh, était surnomé "Rabbénou", auteur du livre Ziv'hé Tsédèk sur le Yoré Dé'a (section Halakhique sur la famille et les interdits).

Il fut le Maître de tous les Rabbanim d'Irak. Il les soutenait financièrement grâce à ses frères riches en Inde qui le subventionnaient. Il se souciait de ce que chacun de ses Rabbanim ait de quoi vivre avec aisance, et aidait chacun d'eux à l'occasion d'une fête, d'une circoncision ou d'un mariage.

L'ensemble de la communauté le respectait et le craignait par sa grande sainteté et son humilité. Il forma de nombreux élèves, tous devenus de grands Rabbanim justes et pieux.

Il avait une influence sur tout le pays et l'Etat iraquien, c'est par lui que tout se décidait, les nominations et changements de hauts fonctionnaires. Il était respecté même par les non-juifs, et, lorsque son élève Rabbi Yossef ‘Haïm et lui marchaient ensemble, toutes les personnes se trouvant dans les boutiques se levaient à leur passage, et tremblaient devant eux car ils avaient beaucoup de prestance.

Son frère était l’un des responsables à la Mairie de Bagdad. Lorsque sa fille cadette décéda le jour de Roch Hachana, et fut enterrée par des non-juifs ce jour-là, selon les lois de la Halakha, il s'absenta et n'alla pas à la Mairie pendant les sept jours de deuil. À l'époque, les deux jours de Roch Hachana étaient considérés comme un « jour prolongé », c’est pourquoi le deuil ne prenait effet qu'après les deux jours. Le maire de la ville attendait le retour du frère du Rav à la fin des sept jours de deuil. Constatant son absence, il se renseigna et on lui répondit que les sept jours de deuil n'étaient pas encore finis. Il décida donc de rendre visite au grand Rabbénou, et lui rapporta qu'à plusieurs reprises, de telles circonstances s'étaient produites à Constantinople, et que les Rabbanim avaient considéré le deuxième jour de Roch Hachana comme le début du deuil. Ils en débattirent ensemble, et après avoir consulté plusieurs ouvrages qui autorisaient cela, le Rav décida d'annuler la coutume existante et d’agir dès ce jour-là selon ceux qui l’autorisaient. Le maire et le frère du Rav repartirent donc ensemble au bureau.

À l'approche des fêtes, il envoyait à chaque Rav une prime spéciale en plus du salaire, et principalement pour la fête de Pessa’h, car il était considéré par tous les membres de la communauté, et lorsqu'il leur demandait un don, ils ne le lui refusaient jamais.

Il institua un certain nombre de pratiques conformément à la Halakha, en particulier pour les lois de la Ché’hita (abattage rituel) et la vérification du couteau et du poumon ; il mit en place avec beaucoup de minutie la qualification des Cho’hatim pour l'abattage rituel conformément à la Halakha, ainsi qu’il est rapporté dans son livre « Ziv'hé Tsédèk ». Personne n'osait changer quoi que ce soit, car c’était considéré comme la loi donnée à Moché au Sinaï.

Lorsque le Ben Ich ‘Haï grandit et devint célèbre, il commença à prononcer des discours le Chabbath à la synagogue. Le Rav s'efforçait alors d'être présent avant l’arrivée de Rabbi Yossef 'Haïm à la synagogue et, lorsque ce dernier entrait, le Rav se levait devant lui de toute sa hauteur ; toute l'assemblée présente n'en revenait pas de voir le Rav se lever devant son élève, et c'est ainsi qu'ils prirent conscience de sa grandeur.

Une fois, on fit parvenir au Rav une convocation par l’intermédiaire de gendarmes, où il était sommé de se présenter chez le gouverneur afin de parler avec lui au sujet du remplacement de l’un des juges que le Rav avait décidé. À leur arrivée, ils furent pris de frayeur : ils virent le Rav assis en train d’enseigner, tel un ange de D.ieu, à de grands Rabbanim avec de grandes barbes. Ils rebroussèrent alors chemin et dirent au Gouverneur : « Chez qui nous as-tu envoyés pour le convoquer ? Chez le prophète Moussa ? Comment pourrait-on lui dire "lève-toi et viens avec nous" ? » Le gouverneur décida alors d'envoyer une délégation de ministres importants en leur recommandant de parler au Rav avec respect, et de lui dire que le gouverneur l'invitait à boire une tasse de café. Après les avoir entendus, le Rav leur dit qu'il était prêt à les suivre, et ils prirent une route secondaire afin de passer inaperçus. Le gouverneur l'attendait pour le recevoir avec tous les honneurs, ce qu'il fit avec beaucoup de respect et de crainte, dans l'espoir d’obtenir du Rav qu’il annulerait sa décision de faire remplacer le juge. Le Rav lui expliqua que cette décision avait été prise selon la loi de Moïse, et qu'il était impossible de la changer. Le gouverneur l'admit, et fit raccompagner le Rav chez lui avec tous les honneurs, en s'excusant de l'avoir dérangé.

Le Rav quitta ce monde au mois d'Eloul 1888 (5648), un Motsaé Chabbath. Il existait une loi du gouvernement qui interdisait d'inhumer à l'intérieur de la ville à cause de la période d'épidémie qui sévissait. Les membres de la communauté refusèrent d'enterrer leur Grand Maître hors de la ville, et décidèrent de l'enterrer à côté du Grand Prêtre Yéhochou’a, de l'autre côté de la ville. C’est donc là-bas qu’ils l’enterrèrent, à l’encontre de l'avis du gouverneur Moustafa Assim Pacha, et dans une grande manifestation ce samedi soir. C’est alors que les arabes les attaquèrent, car il existait une loi qui interdisait d'enterrer d’autres personnes à côté d'un grand prophète tel que le Grand Prêtre Yéhochou’a. Ils pourchassèrent les Juifs et les tuèrent.

En un seul jour, ils mirent plusieurs Rabbanim en prison et tous les Juifs furent plongés dans une souffrance qui se prolongea durant trois mois, jusqu'à la décision du gouvernement de Constantinople de révoquer le gouverneur de ses fonctions, et d'exhumer le Rav pour l'enterrer près de la ville avec les autres défunts juifs. Tous les ministres du gouvernement furent présents pour rendre hommage au Rav au moment de l'exhumation.

Les Rabbanim descendirent dans sa tombe et lui demandèrent pardon. C’est alors que tous les ministres constatèrent que le corps du Rav était intact, qu'il n'était pas putréfié, et qu'aucun ver ne s'y trouvait. L’un des médecins essaya même de détacher un des poils de sa barbe, sans succès. Et c’est là que tous purent constater sa sainteté et sa pureté, et une grande sanctification de D.ieu (Kiddouch Hachem) se produisit parmi les non-juifs.

Le Rav Elicha Dangor montra sa bravoure aux yeux des peuples en se tenant aux aguets et en donnant sa vie pour le respect et l'honneur de son Rav.

Que son souvenir soit source de bénédiction à jamais.

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