On ne perd jamais rien d’avoir fait un ‘Hessed (acte de bonté). Au contraire on y gagne à tous les coups.

C’est une merveilleuse histoire, avec une morale exceptionnelle, qui est arrivée à un Juif prénommé Michaël. Un vendredi, après la prière du matin, l’un des fidèles dénommé Avraham s’est approché de lui et lui a demandé : « J’ai besoin d’un prêt d'urgence d'un montant de 500 shekels jusqu'à ce dimanche. Pourriez-vous me faire la grâce de me prêter cette somme ? »

En entendant cette demande, Michael était un peu gêné. Son cœur était hésitant, même si ce Juif semblait tout à fait honnête et loyal, il ne le connaissait que de façon superficielle. Comment lui remettre une somme d’un tel montant… ? Mais aux vues de l'urgence de la situation, il décida de faire preuve de miséricorde. Sa main a tiré presque mécaniquement le portefeuille de sa poche et il remit les billets de banque entre les mains d'Avraham.

Avraham sortit un morceau de papier, et l’intitula « Reconnaissance de dette ». Il y inscrit son nom et son prénom, puis resta interdit car il ne se souvenait plus du nom de son cher prêteur. Gêné de le lui demander, il écrivit simplement : « Je soussigné Avraham Untel reconnais avoir reçu un prêt d’un montant de 500 shekels, et m’engage à le rembourser au prêteur dès ce dimanche ». Michaël empocha le bout de papier et le plaça dans son portefeuille.

Et effectivement, comme il en était convenu, les deux hommes se virent le dimanche suivant après la prière du matin, et le débiteur rendit à son créancier la somme prêtée. Avraham constata un peu étonné que Michaël recevait l’argent avec une joie débordante. Ce dernier lui expliqua la raison de sa bonne humeur : « J’ai voyagé en autobus pour me rendre quelque part où j’allais passer le Chabbath, et lors du retour le samedi soir, j’ai perdu mon portefeuille qui contenait énormément d’argent. Le portefeuille n'avait aucun signe distinctif d'un autre, mise à part l’énorme somme d’argent. C’est pour cela que je suis très content de recevoir ces 500 shekels en retour du prêt que je t’ai accordé ; c’est autant que j’ai pu sauver de cette perte, et cela m’est primordial aujourd’hui. »

Mais l’histoire ne se termine pas là. Michaël raconte : « Le même jour où je recevais le remboursement du prêt, je rentrais chez moi quand son téléphone sonna. Au bout du fil se trouvait mon emprunteur, Avraham, qui m’annonça avec joie : "Allez vite rue…, au numéro… chez la famille Untel… Le portefeuille que vous avez perdu vous y attend !" "Mais comment avez-vous été informé de cela ?", lui ai-je demandé.

« C’est très simple, celui qui l’a récupéré m’a dit qu’il l’avait trouvé samedi soir dans un bus, qu’il s’agissait d’un portefeuille plein d’argent. Il y a cherché des informations concernant le nom du propriétaire, mais il n’a trouvé aucune marque d’appartenance si ce n’est un petit morceau de papier à l’intérieur : la reconnaissance de dette… Mon nom y apparait entièrement. Alors il a passé quelques coups de fil correspondant à cette identité, il est arrivé jusqu’à moi et m’a demandé si je connaissais le propriétaire du portefeuille. "Bien sûr, lui ai-je répondu très ému, il prie avec moi dans la même synagogue. Et c’est moi-même qui lui ai remis cette reconnaissance de dette. Et ce matin, au terme de ma créance, il m’a dit avoir perdu son portefeuille, avec malheureusement avec une somme d’argent très importante…". J‘ai demandé à cette personne ses coordonnées et lui ai dit que je les transmettrai au propriétaire du portefeuille dès qu’il arriverait chez lui. »

Le soir même, le portefeuille était à nouveau entre les mains de son propriétaire, pour le plus grand bonheur de tous. Michaël a remercié Avraham et lui a dit avec joie : « Désormais, je n’ai plus besoin d’aucune explication supplémentaire sur l’enseignement des Sages qui dit : "Le pauvre fait plus pour son hôte que l’hôte ne fait pour le pauvre". Ce ne sont pas seulement 500 shekels que j’ai sauvé grâce à la Mitsva de prêt sans intérêt, mais c’est tout mon portefeuille avec la grande somme d’argent qui s’y trouvait. »

Nous pouvons tirer de cette histoire une grande leçon de morale. Parfois, il est décrété qu’un homme va perdre de l’argent ; mais le Ciel lui donne l’opportunité d’annuler cette décision grâce à la Mitsva de ‘Hessed. S’il sait la saisir et surmonter l’épreuve qui lui est envoyée, il récupèrera cet argent, en plus du salaire afférant à l’accomplissement de la Mitsva.