Il y a quelque temps, eut lieu une journée dédiée à la communauté des aveugles et des malvoyants.

Le slogan qui marqua ce jour se concentra sur une pensée qui éclaira ma vie quotidienne : « Fermez les yeux et regardez ».

Pour voir, il n’est pas nécessaire d’avoir des yeux, mais d’avoir recours à une réflexion juste et à moins de jugement social. La course effrénée de la vie nous transforme, nous obscurcit la vue, ou, en d’autres termes, nous aveugle.

Exemple : un autobus s’arrête à l’arrêt. Un homme s’approche des marches du véhicule et pose une question au chauffeur : « Est-ce bien le 647 ? » Réponse du chauffeur au monsieur : « Tu es aveugle !? Regarde ce qui est écrit à l’avant de l’autobus. » Et le voyageur de reprendre : « Regarde toi-même. Oui, je suis aveugle. »

Nous vivons tous dans un aveuglement de la pensée. Nous portons des lunettes avec des verres épais qui nous cachent la juste perspective de la vie.

Parvenons-nous à voir en abondance la lumière du soleil ? Bien sûr que non. Le soleil aveuglant nous trouble la vision.

Lorsqu'Hachem a créé Son monde, Il a créé la lumière, mais aussi l’obscurité. Car, sans obscurité, nous n’aurions pas pu voir la lumière. Si nous essayons de regarder à partir d’une pièce inondée de lumière en direction d’une pièce sombre, nous aurons du mal à voir, mais, en revanche, si nous observons à partir d’une pièce sombre une pièce éclairée, nous parviendrons à distinguer plus clairement ce qui se joue dans la lumière.

C’est une parabole sur un roi qui voulait offrir son héritage à l’un de ses trois fils. Il avait du mal à choisir l’un d’eux, car il aimait tous ses fils. Il décida de leur faire passer un test et celui qui réussirait obtiendrait l’héritage.

Le père rassembla ses trois fils, il leur montra une grande cabane ancienne et sombre. Il remit à chacun 100 pièces et leur demanda de remplir tout l’espace de la cabane avec cet argent.

Le fils aîné acheta des sacs de sable, mais réussit à peine à remplir la cabane à moitié. Le fils suivant acheta des plumes qui remplirent à peine un quart de la cabane. Le troisième fils acheta, pour 30 pièces, des bougies. Il les éparpilla dans l’espace et les alluma, et toute la cabane s’éclaira. Le troisième fils remporta l’héritage.

La course effrénée de la vie ressemble à un train qui fonce dans l’obscurité. Nous voyageons et voyageons, plongeant dans le quotidien qui nous déforme la vision et la réflexion. Nous choisissons de nous établir dans un bourbier de doléances et de plaintes et d’accuser notre entourage plutôt que de nous arrêter un instant pour envisager un nouveau projet de vie. Observer la lumière à travers le prisme du quotidien et voir le bien qui nous entoure avec générosité.

Il ne faut pas être aveugle pour voir. Car beaucoup de lumière repousse l’obscurité. Arrêtez-vous, même un instant, dans votre course du quotidien, fermez les yeux, et regardez !