Rabbi Yéhochoua Leib Diskin a occupé la fonction de Rav de la ville de Lomza pendant une certaine période. A cette époque, l’histoire d’un miracle survenu dans un village des environs se répandit à propos d’un Juif simple, gravement malade, qui était resté dans le coma pendant trois jours pendant que sa famille se préparait au pire. Il reprit soudain conscience, et à la surprise de son entourage, il se remit de sa maladie au point de quitter son lit et de recouvrir la santé. Rabbi Yéhochoua Leib décida de lui rendre visite pour entendre sa version des faits.

Le paysan, un homme très simple, fut très ému du grand honneur dont il était l’objet lorsqu’il apprit que le Rav s’intéressait à lui : il raconta que lorsqu’il était malade, au bord de l’agonie dans son lit, il eut l’impression de monter au Ciel, et arriva à un lieu où il était jugé sur ses actes, où l’on prenait toute ses fautes que l’on plaçait sur un côté de la balance tandis que les Mitsvot étaient déposées de l’autre côté. « Malheureusement, poursuivit le paysan, mes Mitsvot étaient peu nombreuses, tandis que mes fautes nombreuses s’apprêtaient à faire pencher la balance du mauvais côté. Or soudain, deux anges portant un lourd paquet arrivèrent et le déposèrent sur le côté des Mitsvot qui devint plus lourd que les fautes, puis je me suis réveillé et suis revenu à la vie. »

Rabbi Yéhochoua Leib, à l’écoute de l’histoire du villageois, lui demanda de lui raconter sa vie, et lorsqu’il commença son récit, il s’avéra être un Juif très simple, qui en-dehors de ses visites à la synagogue le jour de Yom Kippour, n’avait pas eu le privilège de mener une vie conforme au judaïsme authentique.

« Peut-être as-tu accompli une autre Mitsva ? » demanda-t-il au villageois. L’homme chercha dans ses souvenirs et répondit qu’un jour où il se trouvait à la synagogue à Yom Kippour, il entendit deux fidèles parler de la construction d’une Soucca et il décida lui aussi d’en construire une cette année-là. « J’ai donc acheté des planches pour la Soucca en fonction de la longueur et de la largeur dont avaient parlé les fidèles, mais lorsque j’ai commencé la construction, j’ai rencontré une difficulté : j’ignorais la hauteur requise de la Soucca. Au final, je décidai de la construire à ma hauteur, je me suis allongé sur l’une des planches pour marquer ma taille, et soudain, un groupe de farceurs passa et avant de pouvoir ouvrir la bouche, ils me soulevèrent avec la planche et procédèrent à un "enterrement" dans les rues du village. J’étais allongé sans mot dire et subis les humiliations jusqu’à ce qu’ils me laissent tranquille, puis je repris la construction de ma Soucca », conclut le paysan.

Rabbi Yéhochoua Leib hocha de la tête et déclara : cette Mitsva de construction de la Soucca ainsi que les humiliations subies correspondent au paquet déposé par les anges sur la balance et qui ont tranché en ta faveur pour t’offrir la vie.