* Rabbi Naftali de Ropshitz, lorsqu’il dansait avec ses ‘Hassidim, chantait : « L’homme vient de la terre et est destiné à retourner à la terre ». On lui demanda avec étonnement : « Quelle joie cela nous procure-t-il ? Si l’on provient de la terre et qu’on est destiné à y retourner - pourquoi se réjouir et danser ?! Ne peut-on trouver de cantique plus adapté à la danse et à la joie ?! ». Il répondit : « Si un homme était fait en or et qu’il devait se transformer en terre, on pourrait s’en attrister, mais en réalité, puisque l’origine de l’homme est dans la poussière, et sa fin dans la poussière, et que pendant ce temps, on prie un peu, on étudie un chapitre des Michnayot, une page de Guémara, on boit un peu de liqueur et on danse un peu - ne doit-on pas se réjouir ?! Qu’a-t-on perdu, un homme formé de matière ! »


* Le Gaon Rabbi Yossef Chalom Eliachiv zatsal écrit dans une lettre de condoléances adressée à la famille d’un jeune Talmid ‘Hakham, disparu dans la fleur de l’âge :

A la question que l’on m’a posée, pourquoi Hachem m’a-t-Il fait cela, à cette question, je ne peux bien entendu pas répondre. Les voies de D.ieu sont mystérieuses et prodigieuses, "Lui, notre Rocher, Son œuvre est parfaite". Malgré tout, j’aimerais préciser ici ce qui est écrit dans le Zohar, Paracha Vayichla’h : "Rabbi Chimon a dit : le Roi David aurait dû naître sans années, c’est-à-dire qu’il aurait dû naitre mort-né, or Adam Harichon lui a offert 70 ans parmi les 1000 ans qui lui avaient accordés, et c’est pourquoi Adam Harichon vécut 930 ans."

Il en ressort que, parfois, l’homme vit sur terre, et ignore que toutes les années de vie qui lui ont été accordées l’ont été en cadeau, par pure bonté, c’est pourquoi il faut remercier D.ieu pour cette bonté précieuse dont on bénéficie, pour avoir droit à la couronne de la Torah et à celle d’une bonne réputation, et à laisser une descendance de justes.

Le Roi Chlomo a dit : "Un bon renom est préférable à l’huile parfumée, et le jour de la mort au jour de la naissance" (Kohélet 7,1).

Le jour de la mort de l’homme est plus important que le jour de sa naissance, pourquoi ? Car le jour de la naissance, personne ne sait ce qu’il fera de sa vie, alors qu’à sa mort, ses actes sont connus du public. Rabbi Lévy a dit (Chémot Rabba 45) : voici une parabole à ce sujet sur deux navires : l’un quitte le port, et l’autre y entre. Pour celui qui quitte le port, tout le monde s’en réjouit et on salue les passagers d’un geste de la main. Mais à l’entrée du bateau dans le port, la joie ne règne pas uniformément. Un homme intelligent remarqua : "Je vois ici les choses à l’envers ! Tout le monde n’aurait pas dû se réjouir du navire qui quitte le port, car personne ne connaît le sort qui lui est réservé, ni les vents qu’il est destiné à affronter. Alors que le navire qui est entré dans le port - tout le monde aurait dû s’en réjouir, sachant qu’il est arrivé à bon port et a quitté la mer en toute sécurité." De même, à la naissance d’un enfant, tout le monde se réjouit, et à la mort d’un homme, tout le monde s’attriste. Mais en vérité, lorsqu’un homme naît, nous ignorons la vie et les actions qu’il choisira, alors qu’à la mort de l’homme, nous pouvons voir ses accomplissements, et nous réjouir lorsqu’il s’est bien conduit tout au long de son existence.

Rachi ajoute des exemples à ce sujet : à la naissance de Myriam, personne ne savait qui elle deviendrait. A sa mort, le puits a disparu (tout le monde comprit alors que le puits avait existé grâce à elle). De même, à la mort d’Aharon, la colonne de feu a disparu, et à la mort de Moché, la manne a cessé de tomber.