Jusque-là, nous avons abordé les diverses formes de vol. Quelle est la règle lorsqu’un individu a trébuché dans ce domaine et cherche à rectifier sa faute ? Un commandement explicite de la Torah exige de rendre des biens volés et de payer des objets acquis illicitement. Après avoir énuméré différentes formes de vol, la Torah déclare : « Lorsqu'il aura ainsi péché et reconnu sa faute, il restituera la chose ravie… »[1] Restituer un objet volé constitue une Mitsva positive. Tant que le voleur ne l’a pas restitué, il enfreint cette Mitsva.

Ce commandement inclut des objets volés ; payer des biens ou services reçus, impayés jusque-là ; rembourser des prêts impayés ; payer des loyers dus ; rendre de la marchandise, de l’argent ou des dépôts détenus par d’autres ; rendre de l’argent ou des objets acquis frauduleusement.[2]

Outre la restitution de l’objet, le coupable doit, dans de nombreux cas, s’excuser auprès de la victime et lui demander pardon. Ensuite, il faut passer par le processus ordinaire du repentir.[3] Néanmoins, dans certaines situations, le voleur n’a pas besoin de s’excuser.[4] Si la victime n’est pas au courant du vol, le voleur pourra simplement rendre l’argent ou l’objet volé. Comme il n’a pas causé de peine à la victime par son méfait, il ne doit pas s’excuser. Même si la victime est au courant du vol, mais ignore l’identité du voleur, le coupable pourra le restituer sans divulguer son identité. Mais si la victime a souffert, le voleur devra s’excuser et obtenir son pardon (par une lettre d’excuse par exemple), mais tout en masquant son identité.  

Si la victime connaît l’identité de l’auteur du vol, elle devra l’en informer et lui demander de restituer l’objet et de lui demander pardon.

Si on a volé un objet spécifique, il faudra restituer l’objet lui-même, il est insuffisant de payer la valeur de l’objet à la victime et de le garder pour soi. Si néanmoins, le propriétaire légitime est prêt à accepter l’argent au lieu de l’objet, le coupable pourra rembourser la valeur de l’objet au propriétaire, et le garder pour lui. Si l’objet n’existe plus, il faudra compenser la victime en la payant. Ces lois s’appliquent de la même manière à quelqu’un qui vole à des non-Juifs.

Si un individu a volé avant l’âge de la responsabilité légale (selon la loi de la Torah, c’est 12 ans pour une femme et 13 pour un homme), il ne sera pas tenu de compenser sa victime. Mais s’il possède encore cet objet après ses 13 ans (ou douze ans pour une jeune fille), il faudra le restituer.

Les lois relatives à la restitution des objets perdus s’applique de même au cas d’un enfant (au-dessus de l’âge légal de la responsabilité) qui a volé à ses parents. Il doit restituer l’objet à ses parents ou les informer de ce qu’il a volé ; il doit également leur demander de lui pardonner explicitement et de l’absoudre de payer. Il ne peut présumer que ses parents lui pardonnent automatiquement à moins qu’ils ne le disent expressément.

La victime du vol a le droit de pardonner au voleur en déclarant qu’elle lui pardonne pleinement. Ceci exempte la personne de devoir rendre l’objet. Mais il doit néanmoins subir le processus de repentir.[5] Il existe des cas fréquents de vol de petites sommes, comme lorsqu’un ami emprunte de l’argent et oublie négligemment de le rendre à la personne à qui il le doit.[6]Dans de tels cas, la victime a le droit d’insister pour que l’argent soit restitué, mais il est louable pour lui de pardonner son ami. Les Rabbins nous enseignent que la Cour céleste nous traite mesure pour mesure de la manière dont nous avons traité notre prochain. Si nous oublions ceux qui nous ont causé du tort, même s’ils méritent d’être punis, alors la cour céleste se conduira de la même manière par rapport à nos méfaits.



[1] Vayikra, 5:23.

[2] Bodner, p.85-6.

[3] Brièvement, ceci implique que la personne cesse de fauter, développe un sentiment de regret sur ce qu’elle a fait, se promettant de ne plus jamais recommencer, et avouer ses méfaits à Hachem.

[4] Bien qu’il doive procéder aux autres étapes du repentir.

[5] Voir Tu ne voleras point, 19ème partie pour plus d’informations sur la manière de se repentir sur la faute de vol.  

[6] Dans un tel cas, refuser de rembourser le prêt constitue du vol.