Avez-vous déjà réfléchi aux « photographies » que vos enfants prennent de vous ? Nos enfants vivent, respirent les « smartphones ». Ils nous « prennent en photo » constamment, même lorsque nous ne le voyons pas, ou nous y attendons le moins. Ils conservent ces « photos » dans leur cœur et leur esprit. Un jour, ils les montreront à leurs enfants, qui, à leur tour, les montreront aux leurs.

Voudriez-vous que vos petits-enfants voient ces « images » ? Souhaitez-vous qu’ils se souviennent de vous ainsi ? Si vous répondez avec honnêteté, le reste viendra facilement, et en rien de temps, toutes les « photographies » anciennes et embarrassantes seront remplacées par des images nouvelles, source d’inspiration.

Enseignez-vous à vos enfants à mentir ? « Dan, dis à Ben que je ne suis pas à la maison. » « Ne racontez à personne que nous partons en vacances ; dites simplement que nous rendons visite à mamie. » « Ne racontez à personne ce que nous avons fait cet été ; j’imagine déjà l’école augmenter les frais de scolarité et me presser de faire un don. »

Encouragez-vous vos enfants à être égoïste et méchant ? « Ne l’aide pas dans ses devoirs, il ne t’a pas aidé lorsque tu le lui as demandé. » Ou bien : « Ne l’invite pas à ton anniversaire, il ne t’a pas invité au sien. » Ou dites-vous la chose suivante : « Agis bien, ne garde aucune rancune. Sois un Juif de la Torah. »

Enseignez-vous parfois à vos enfants à pleurer? Je sais qu’ils savent comment pleurer pour obtenir des jouets, des bonbons, et plus tard, des voitures, des vacances et des cartes de crédit. Mais leur avez-vous déjà enseigné à pleurer pour la douleur de l’autre ? Lorsque vous apprenez qu’une famille ou un individu D.ieu préserve, a été tué dans un attentat, vos enfants vous voient-ils vous arrêter un instant pour exprimer votre douleur ? Vos enfants vous voient-ils prier pour ceux qui sont malades ou souffrent - et leur enseignez-vous à en faire de même ? Les encouragez-vous à partager, à donner la Tsédaka et à tendre la main pour aider les autres ?

Lorsque des invités arrivent chez vous, vos enfants les accueillent-ils ? Les saluent-ils avec respect ou restent-ils collés à leur ordinateur ou à l’activité à laquelle ils sont occupés ? Et lorsque vos visiteurs les saluent, marmonnent-ils quelque chose ou répondent-ils par un sourire chaleureux ? Vos enfants ont-ils déjà observé, même en miniature, l’hospitalité qui avait marqué le domicile d’Avraham et de Sarah ?

Vos enfants vous voient-ils prier avec concentration et émotion ? Ou vous voient-ils proférer des propos de médisance à la synagogue ou parler d’affaires, de sport, etc. ? Vos enfants vous voient-il étudier la Torah avec sincérité ou abandonnez-vous votre étude et vous précipitez-vous sur le téléphone cellulaire à la première sonnerie ?

Si vous échouez à cet examen, pour autant, êtes-vous stigmatisé pour toujours ? Ou y a-t-il de l’espoir que vous changiez ? Non seulement, il y a de l’espoir, mais, en tant que Juif, le changement est notre réalité. La bonté et la compassion sont des parties intrinsèques de notre nature. Ces valeurs ont été gravées dans notre âme au Sinaï, lorsque nous avons entendu ces propos électrisants : « Je suis Hachem, votre D.ieu. » A ce moment-là, l’image de D.ieu par laquelle nous avons été créés a été gravée pour toute l’éternité dans notre cœur et notre âme. Il nous suffit d’en faire usage.

C’est notre héritage et, en un instant, nous pouvons nous réinventer, et notre foyer peut devenir un lieu où la lumière de la Torah brille et où la paix et l’harmonie règnent.

J’ai consacré plusieurs rubriques au sujet de la bonté et de la compassion, car nous vivons des temps difficiles. Les sinistres sons de l’antisémitisme se font entendre partout. Il est clair que l’antisémitisme est aussi ancien que notre histoire. Nos Sages nous expliquent que le Sinaï est un jeu de mots sur le terme « Sina » - la haine - nous enseignant que dès le moment même où Hachem nous a donné Sa Torah au Mont Sinaï, la haine a envahi notre peuple.

Parfois, cette haine se manifeste ouvertement, et d’autres fois, c’est plus dissimulé, mais elle est toujours là. Nous vivons dans une époque où cette haine se manifeste à la fois ouvertement et dans le monde entier. C’est une période décrite par nos Sages comme « une période de travail pour Ya’acov. » Mais ce même passage s’achève également par une promesse de rédemption : « de cette même souffrance, notre délivrance viendra. »

J’ai déjà expliqué que le mieux pour trouver des réponses à nos questions sur ce sujet est d’étudier le récit de la Torah de notre exil en Egypte. C’est en Egypte que nous avons vécu la première Shoah - nous avons été placés dans des camps de travail infernaux, battus et torturés. Et Pharaon a ensuite présenté sa « solution finale » satanique, décrétant que chaque bébé juif mâle devait être tué.

Notre Torah nous enseigne que notre peuple a été sauvé de ces griffes grâce à la bonté et à la compassion manifestées par nos ancêtres les uns envers les autres. Chacun ressentait la douleur d’autrui, et bien qu’ils fussent tous tourmentés de la même manière, ils ont sublimé leur propre souffrance pour donner courage et espoir à leurs frères. Nos ancêtres ont vécu dans des conditions bestiales, et bien qu’ils aient peut-être oublié l’héritage majestueux de Ya’acov, les lois de la bonté et de la compassion sont toujours restées gravées dans leur cœur.

Lorsqu’Hachem voit que nous sommes unis par la compassion et la bienveillance, nous méritons Son intervention miraculeuse. C’est cette arme qui a brisé les chaînes de fer de l’esclavage égyptien. Et il en a été ainsi tout au long de notre histoire.

Cependant, le baume apaisant de la bonté nous est indispensable, même en-dehors de la scène internationale. Les luttes internes, la jalousie, la haine, l’envie, la corruption, l’immoralité ont brisé et isolé nos familles, nos communautés, et nos institutions. C’est pour cette raison que j’ai dédié mes rubriques récentes au ‘Hessed, la bonté et au Ra’hamim, la compassion : ces piliers de notre foi peuvent guérir nos souffrances et apporter la délivrance du Ciel.