« Une femme qui commence à allaiter son fils doit commencer par le côté gauche  » (Testament de Rabbénou Yéhouda Ha’hassid)

« La raison en est qu’il faut lui faire goûter son premier repas du côté le plus proche de l’endroit où se trouve le cœur qui est le côté gauche » (Knesset ‘Hakhmé Israël, Siman 214)

« Essaye de l’allaiter »  conseilla la sage-femme à Ricky en lui amenant son fils aîné dont les pleursemplissaient la pièce. « Allaiter ? Maintenant ? Crois-tu qu’il va comprendre ce qu’il doit faire ? » La sage-femme se mit à sourire. «  Essaye donc…  » lui dit-elle. Hésitante, Ricky le posa sur elle, se demandant ce qu’elle devait faire à présent. Mais le petit amour, sans indication spécifique, posa sa tête contre elle, et quelques secondes plus tard, se mit boire avidement son lait… Ricky le regarda : «  Je ne peux pas le croire ! Il est véritablement en train de… boire !  » D’un seul coup, elle prit conscience de cette sensation nouvelle, extraordinaire et magique, celle d’être mère, et le serra fort dans ses bras.

La capacité à nourrir ton bébé est un merveilleux cadeau que tu as reçu d’Hakadoch Baroukh Hou. Cela fait partie intégrante de ton rôle de mère incluant également le souci de l’éducation du nouveau-né et de son épanouissement.

L’allaitement t’oblige à toujours rester proche de ton bébé et à t’investir à chaque étape de son développement. Quelquefois, tu te sens obligée de renoncer à certaines envies personnelles, néanmoins, le fait de savoir que c’est la meilleure chose pour ton bébé t’aide à accomplir cela avec joie.

À propos de ‘Hanna, la mère du Prophète Chmouël, le verset nous signale (Chmouël 1, 1) : «  La femme resta donc et allaita son fils jusqu’à ce qu’elle l’eut sevré  ». Même si ‘Hanna désirait à tout prix apporter des sacrifices de remerciement pour la naissance de son fils, elle savait que sa mission pour le moment était d’éviter les tribulations du voyage et de rester chez elle dans la sérénité afin d’apporter tout ce dont son bébé avait besoin.

Afin de réaliser et d’assumer pleinement cette charge de la meilleure manière qui soit, Hakadoch Baroukh Hou t’a dotée d’une patience et d’un calme s’exprimant justement au moment de l’allaitement par la sécrétion d’une hormone appelée «  prolactine  ». Cette hormone agit comme un calmant et renforce ta capacité à être patiente. L’atmosphère de détente qui règne pendant l’allaitement influe non seulement sur le nourrisson qui tète, mais aussi sur le reste de l’entourage.

Une nourriture spirituelle

Nos Sages ont comparé le lait maternel à la manne, cette nourriture divine qui provenait directement du Créateur du monde pour les enfants d’Israël, et ce, dans une Providence extraordinaire. De la même façon que le goût de la manne était celui d’un beignet au miel, le lait est doux au palais du bébé. De même que chacun ressentait le goût qu’il désirait en mangeant la manne, de même, le goût du lait maternel se modifie en fonction de ce que la mère a consommé précédemment.

Le goût du lait maternel change d’une femme à l’autre, et chaque nourrisson reconnaît le lait de sa mère. Nos Sages nous ont dit à ce sujet (Kétouvot 60a) qu’un bébé aveugle reconnaît sa mère selon l’odeur et le goût de son lait ! En rapport à cela, on compare celui qui doit chercher sa nourriture au marché à un «  bébé dont la mère est décédée et que l’on nourrit grâce à des nourrices et qui n’est jamais rassasié… Une personne mangeant de sa propre récolte ressemble à un bébé se nourrissant et grandissant dans les bras de sa mère  ». (Avot DéRabbi Nathan 31, 1)

Chaque bébé a un lien spécifique avec le lait de sa mère et ce lait est le seul qui réussisse à le rassasier et à lui apporter la sérénité et le calme dont il a tant besoin.

Parfois, il nous semble que c’est une créature si petite qu’il ne distingue rien. Au contraire, dans notre sainte Torah, mais également dans des études scientifiques récentes, il est rapporté de nombreuses preuves montrant que le bébé comprend et intériorise tout ce qui l’entoure. Tout laisse une empreinte sur lui, sur son âme.

La Guémara nous raconte (Kétouvot 60a) que le Amora Chmouël réalisa une expérience afin de voir la capacité d’un bébé à reconnaître sa mère. Il demanda à quelques femmes de se placer en ligne et leur fit passer à chacune un bébé dans les bras. À sa grande stupéfaction, lorsque le bébé arriva dans les bras de sa mère, il changea totalement sa position et ses mouvements et les expressions de son visage montrèrent sans aucun doute possible qu’il avait identifié sa mère !

C’est ainsi que le Rav Wolbe écrit dans son livre « Alé Chour » (discours sur l’éducation, page  263) : «  L’éducation commence dès le premier jour où le bébé vient au monde. En effet, les impressions créées par ce qui se passe autour de lui s’imprègnent profondément en sa personne. Celles-ci se cristallisent de jour en jour et, ainsi, la conduite à adopter au quotidien avec son bébé doit être posée et réfléchie  ».