On a beau nous répéter que « la beauté de l'âme l'emporte sur la beauté physique », il n'y a qu'à regarder les couvertures des magazines pour comprendre que ce n'est pas pour leur seule intériorité qu’elles ont été sélectionnées ! Qu'on le veuille ou non, nous sommes tous spectateurs de la publicité des marques qui, au fur et à mesure des années, a imposé un modèle universel de beauté. Qu’on le veuille ou non, la beauté physique rend bien des services à ceux qui correspondent aux critères de l’époque.

Dans ces conditions, on comprend que le maquillage, la musculation, les régimes amincissants, les produits « anti-âge » et antirides, la chirurgie esthétique et le botox ont encore de beaux jours devant eux.

L’explosion des divorces a même conduit à la naissance d’un marché de la beauté post-quarantaine encore plus exigeant, alors même que les corps ont inévitablement vieilli.


Pas assez belle pour mon mari ?

Lors d'une consultation, une femme très belle s’interrogeait : « Je ne comprends pas, tous les hommes me regardent et souhaiteraient être avec moi, sauf mon mari ! »

Cette femme, qui avait été courtisée toute sa vie, ne comprenait pas pourquoi son mari attendait d’elle autre chose dans le cadre d’une vie maritale. Alors qu’elle n'avait jamais eu besoin de donner pour recevoir de l'attention, elle se retrouva complètement démunie après les premières années de son mariage.

En quoi la beauté est-elle un vrai danger pour le couple ?

Certes, l’attirance physique entre l’homme et la femme est nécessaire, au point que dans de nombreuses lois du Chabbath, on explique que les Sages ne peuvent interdire à une femme de porter tel ou tel ornement, car elle doit être attirante aux yeux de son mari. Une femme a besoin de se trouver belle, et un homme doit trouver que sa femme est jolie.

La Torah rappelle à diverses reprises la beauté physique de certains de nos patriarches ou matriarches, mais c’est précisément parce qu’ils ont transcendé leur extériorité qu’ils sont entrés dans l’histoire.

A ce propos, Rabbi Na’hman de Breslev explique que Yossef Hatsadik, réputé pour sa grande beauté, a réussi à sortir du piège de la femme de Potifar, qui faisait tout pour le séduire, en « s’échappant de son enveloppe corporelle ».

Le verset dit : « Il a fui et est sorti dehors », c’est-à-dire en dehors de son corps. Un corps qui nous enferme nécessairement dans le regard de l’autre, ou pire, dans notre propre regard, satisfait d’une beauté dont Hachem est le principal responsable.


Beauté spirituelle ?

Si l’attirance physique a joué un rôle essentiel dans la formation du couple, il va vraiment falloir que les conjoints s’arrachent à eux-mêmes pour passer l’épreuve du temps !

Le roi Salomon proclame : « Mensonge que la grâce ! Vanité que la beauté ! » (Si les gens ne s’arrêtent qu’à cela).

Après trois enfants, une femme aura bien du mal à rivaliser en beauté avec des jeunettes de 20 ans, tandis que bedaine et cheveux blancs feront bon ménage chez monsieur, adepte des sandwichs tunisiens de la synagogue. La beauté sera intérieure ou ne sera plus, cela est inévitable…

La beauté dans un couple, ce sont tous ces efforts fournis l’un pour l’autre, ces regards pétillants de complicité, et cette envie de rigoler sur une blague que seuls eux peuvent comprendre.


Le témoignage d'une top-model

Les dernières déclarations d’Audrey Hepburn, icône de beauté dans les années cinquante, sont très intéressantes :

« Pour avoir des lèvres attirantes, prononcez des paroles de bonté. Pour avoir de beaux yeux, regardez ce que les gens ont de beau en eux. Pour rester mince, partagez vos repas avec ceux qui ont faim. Pour avoir de beaux cheveux, laissez un enfant y passer sa main chaque jour (…).

Pensez-y : si un jour, vous avez besoin d’une main secourable, vous en trouverez une au bout de chacun de vos bras. En vieillissant, vous vous rendrez compte que vous avez deux mains : l’une pour vous aider vous-même, et l’autre pour aider ceux qui en ont besoin.

La beauté d’une femme ne se situe pas dans ses vêtements, son visage ou sa façon d’arranger ses cheveux mais elle se trouve dans ses yeux, car c’est la porte ouverte sur son cœur, la source de son amour.  

La beauté d’une femme n’est pas dans son maquillage mais dans la vraie beauté de son âme. C’est la tendresse qu’elle donne, l’amour et la passion qu’elle exprime. La beauté d’une femme se développe avec les années ».


C’est ici tout l’enjeu de la beauté : celui de ne pas être lié au temps car plus on se développe, plus on peut devenir beau.

C’est cela la vraie beauté universelle ! Plus je me travaille, et plus je peux aspirer à cette profondeur tellement fascinante. Hachem faisant bien les choses, Il gravera à jamais nos émotions sur nos visages, ces rides qui trahiront enfin notre vraie beauté, celle que nous aurons créée à force de travailler sur nous. Libre à nous de choisir si ces marques indélébiles seront des rides de sourire aux coins des lèvres, ou des rides d’amertume.