Les neuf mois de grossesse, qui sont une période relativement longue, où la femme attend chaque jour la date décisive où elle accouchera, lui permettent d’apprendre à être patiente.

Si l’on observe attentivement le mot « SaVLanout », « patience » en hébreu, on remarque que sa racine se compose des trois lettres « S », « V », « L », (en hébreu Sével), ce qui signifie « souffrance ». Il existe donc un lien entre les souffrances que l’homme endure et sa capacité à s’armer de patience. Celle-ci se forme grâce à la force de résistance à la souffrance que l’on est capable de développer. Plus l’homme est patient, plus il a la capacité de se confronter aux problèmes que la vie lui réserve et il ne se sent alors pas obligé de tout régler avec rapidité.

Dans le même sens, on peut dire que les souffrances liées à l’accouchement, ainsi que les différents malaises et douleurs que la femme ressent durant sa grossesse l’aident petit à petit à acquérir la qualité de la patience.

À ce sujet, nous avons remarqué un phénomène intéressant qui incite à la réflexion : dans la majorité des cas, les femmes qui ne cherchent pas à connaître le sexe de leur enfant au moment de l’échographie et qui parviennent à patienter jusqu’à la naissance sont celles qui n’utilisent pas la péridurale ou les autres formes d’analgésiques existants lors de l’accouchement.

En d’autres termes, cela signifie que la patience témoigne d’une capacité plus forte à surmonter la douleur. Il ne fait aucun doute que cette qualité sera utile à chacune, que ce soit lorsqu’elle préserve la paix dans son foyer ou pour l’éducation des enfants, la Parnassa, la réussite personnelle et bien d’autres domaines encore. En effet, l’homme ne peut trouver des «  analgésiques  » pour chaque souffrance qu’il aura à affronter dans la vie !

Le Rav Diamant s’étend sur ce sujet dans son livre « Zakhou ». Il  écrit que l’essentiel de la réussite de la vie commune réside dans la capacité à supporter les défauts qui se dévoilent chez chacun des deux conjoints ainsi que dans la force à résister aux différentes situations de conflit qui se présentent dans la vie de couple.

À l’époque, la vie présentait de nombreuses difficultés : la préparation ainsi que la cuisson de la nourriture prenaient énormément de temps, laver le linge était une tâche épuisante et longue, car il n’y avait pas d’eau courante, etc. Ainsi, la femme, avec ses tâches ménagères fatigantes et l’homme dans ses difficultés à apporter la subsistance apprenaient à fournir des efforts constants et, de ce fait, le couple était plus enclin à se confronter aux difficultés et aux défauts qu’ils découvraient chez l’autre.

De nos jours, l’instantané nous a habitués à une vie plus facile, moins laborieuse : les fast-foods, le linge qui se lave en appuyant sur un bouton et la communication en temps réel. Nous n’avons plus en nous la force de supporter. Inexorablement, notre génération n’a pas les forces de supporter les défauts qui se dévoilent chez le conjoint et cela cause donc plus de divorces que par le passé.

La patience est une qualité obligatoire dans chaque foyer. Les parents doivent avoir de la patience afin de ne pas se crisper au moindre pleur de leur enfant ou lorsque celui-ci leur demande avec insistance une certaine chose sans s’arrêter.  L’éducation des enfants requiert une cohérence et une sérénité constante.