Cette histoire se passe en Israël. Une femme et son fils adolescent, qui s’entendent très mal, se rendent chez Baba Salé à Nétivot. C’est bien simple, le jeune homme désobéit continuellement à sa mère et la méprise. Dès qu’elle lui adresse la parole, il lui répond avec agressivité et méchanceté. Il est constamment en crise et en rage, et totalement incapable de montrer le moindre de signe de respect envers sa mère.

Après avoir patientés un long moment pour voir Baba Salé, la mère et son fils sont invités à se présenter devant le grand Sage. Le jeune garçon entre dans la pièce d’un pas hésitant, et en voyant le Rav, il commence à trembler. Le secrétaire du Rav lui explique alors le but de leur visite :

- La mère de cet enfant demande une bénédiction pour son fils qui a beaucoup de difficultés à respecter le commandement d’honorer ses parents.

Immédiatement après avoir entendu cette requête, Baba Salé commence à pleurer sans pouvoir s’arrêter. Toujours en pleurant, il regarde le jeune homme et lui dit :

- Si ma mère était vivante, je la porterais sur mes épaules et je danserais de joie !

La détresse de Baba Salé bouleverse totalement le jeune homme. Il se met à trembler encore plus, et au bout d’un moment, il met sa tête dans ses mains et éclate en sanglots. Incapable de se calmer, il se précipite sur sa mère et la supplie de lui pardonner pour toute la peine qu’il lui a causée. Une fois remis de ses émotions, Baba Salé lui raconte une histoire personnelle :  

Lorsqu’il était un jeune homme, lui et son grand frère Rav David s’occupaient de leur père, Rav Messaoud. Un jour, leur père s’est plaint de certaines douleurs, et David s’est adressé à lui sur un ton un peu impoli :

- Papa, pourquoi te plains-tu ?

Rav Messaoud s’est alors tourné vers son fils et lui a dit :

- Jusqu’à présent, je pensais avoir un diamant. Je m’imaginais voir en toi une figure de sainteté, mais je vois que j’ai fait erreur. Je sais maintenant que j’ai perdu ce diamant !

Ces paroles ont tellement perturbé Rav David qu’il a décidé de se punir lui-même en quittant la maison de son père pendant un an. Pendant cette période, il n’a parlé à personne et n’est pas apparu en public, comme quelqu’un qui a été banni de la communauté. Il a passé 12 mois enfermé dans la prière et l’étude. Au terme de l’année, il s’est rendu chez le gouverneur de la ville, qui était très proche de son père, en lui demandant :

- S’il vous plaît, allez voir mon père et demandez-lui, en mon nom, qu’il me pardonne.

Le gouverneur s’est alors immédiatement rendu au domicile de Rav Messaoud en lui répétant les paroles de son fils. Rav Messaoud lui a répondu :

- Je sais désormais que j’ai élevé mon fils convenablement ; c’est réellement un vrai diamant, serti d’or. Dites-lui que ses fautes ont été effacées !

Lorsque David a été informé des paroles de son père, il a ressenti une joie intense, comme si sa vie venait d’être sauvée. En rentrant chez lui, il a rampé à genoux jusqu’à son père, et les larmes aux yeux, il a lui dit :

- Papa, j’ai été très insolent envers toi. Je suis prêt à mourir pour ce que j’ai fait si tu le souhaites…

Rav Messaoud l’a regardé avec un grand sourire, l’a relevé et l’a embrassé chaleureusement. Toutes les personnes présentes n’ont pas osé prononcer un seul mot devant cette scène émouvante.  

Après avoir terminé son récit, Baba Salé console le jeune homme sur ses actions passées et le rassure par des paroles d’encouragement. Il finit en lui disant :

- Si tu promets d’améliorer ton comportement envers ta mère, je te bénirai de tous les bienfaits. Tu seras heureux dans tout si tu respectes le commandement d’honorer tes parents.

A partir de ce moment-là, l’enfant s’est complètement transformé, à un point tel que lorsqu’il entrait quelque part, on lui appliquait les propos de la Michna : « Louée soit celle qui l’a portée. »