Question d'une internaute : "J'ai 31 ans et je ne suis pas encore mariée. Jusque-là, tout va bien... sauf que les gens de mon entourage me voyant encore célibataire m'organisent des rencontres avec des garçons "avec qui j'irais très bien".

Et c'est là le problème : ils ne me présentent que des garçons qui ne me correspondent pas du tout ! J'ai l'impression qu'on ne me présente que des "cas sociaux".

Et franchement, je suis loin d'être prétentieuse, mais ils ne sont pas du tout à la hauteur ! Je ne rêve pas du prince charmant, mais, quand même, j'ai l'impression que, plus d'une fois, la personne "bien intentionnée" qui a organisé la rencontre s'est moquée de moi. Plus d'une fois, j'ai eu envie de pleurer en rendez-vous et de prendre la fuite le plus rapidement possible en me disant : "Si elle pensait que j'irais bien avec lui... mais que pense-t-elle donc de moi ??”, ou bien : “Est-elle vraiment désespérée pour moi à ce point ??”

Un moment, j'ai même décidé de refuser ces rencontres, mais on m'a rétorqué : "si tu agis comme ça, tu ne te marieras jamais. Qui ne tente rien n'a rien."

Mais ces rencontres pas du tout appropriées me rendent triste, bien plus encore que le célibat... Aidez-moi."

La réponse de Mme Nathalie Seyman

Le choix du conjoint est probablement le choix le plus complexe de la vie. Car, non seulement, il est soumis à la pression sociale, mais aussi et surtout, pour les femmes, il reste prisonnier de leur horloge biologique. En clair, il faut être assez exigeant pour trouver un parti convenable aux yeux de la société dans laquelle on évolue, mais pas trop non plus pour ne pas dépasser un certain âge indécent aux yeux des autres. Un vrai casse-tête ! Et vous dans tout ça ? Où se situent vos envies, vos attentes, vos idéaux ? Que révèle sur vous cette exigence ou cette insatisfaction incessante lors de ces rencontres ? Réfléchissons ensemble.

Se libérer des pressions extérieures

Entourage familial, amis, Chidoukhim… Aujourd’hui encore, on continue d’attendre du célibataire qu’il trouve rapidement sa moitié. Si possible avant d’avoir atteint la trentaine, décennie fatidique avant d’être harcelé de remarques bien pensantes. Et il faut bien l’avouer, être en couple lorsque l’on a trouvé la bonne personne est merveilleux : pour affronter la vie et ses épreuves, pour fonder une famille, tout partager, bref, pour construire. Dans un monde où tout est conçu pour les couples, il est difficile d’être seul. Mais, malgré tout, personne n’a le droit de choisir pour vous ! Il n’y a que vous pour savoir si vous êtes prête ou non à vous engager. Certaines le sont jeunes, d’autres, plus tard. C’est chacun son heure et son Mazal. Vous êtes actrice de votre vie et c’est votre histoire. Donc, balayez les remarques d’un revers de la main. Hachem s’occupe de vous, et c’est le principal. Les autres essaient de bien faire, mais sont souvent maladroits. Je ne le répéterai jamais assez : vous êtes votre priorité !

Une exigence qui signifie quelque chose

La première des choses à réaliser, c’est qu’avant de rencontrer le bon qui est fait pour nous, eh bien, par opposition, on ne rencontre que des « mauvais », c’est-à-dire qui ne nous correspondent pas. Et cela peut aller de l’expérience la plus simple à la plus mauvaise.

Ensuite, selon ce que vous me décrivez, il est aussi possible que vous vous mettiez des freins lors de ces rencontres. Et il sera alors important de savoir s’interroger pour pouvoir les lever. En effet, certains célibataires utilisent cette haute exigence comme mécanisme de défense. Risquer d’être en couple serait perçu comme un danger psychiquement, car ils ne sont tout simplement pas prêts. Alors, leur insatisfaction leur sert de bouclier. Il peut y avoir plusieurs raisons à ce comportement. Tout est lié à leur histoire personnelle :

- Certains attendent de l’autre qu’il comble leur manque d’amour. L’autre est alors intéressant pour ce qu’il va apporter, et non pour lui-même. Ainsi, il y a peu de chances que la rencontre réussisse à combler.

- Certains préfèrent ne pas s’engager dans une histoire d’amour, parce qu’ils ne supporteraient pas qu’elle se termine.

- Certains idéalisent tellement l’image du couple qu’ils ne sont plus ancrés dans la réalité : besoin de vivre le coup de foudre, la fusion, le feeling dès les premiers moments de la rencontre. Ce comportement est souvent en lien avec un couple parental « parfait » qu’ils ne veulent pas, inconsciemment, concurrencer. Et cela va empêcher d’aller plus en profondeur de la personnalité de celui qui est en face, et manquer parfois des personnes vraiment bien qui, au premier abord, ne nous auraient pas plu.

- Pour d’autres, c’est le contraire, et ils préfèrent éviter le couple tant ils en ont eu une mauvaise image.

- D’autres encore ont peur de l’amour en lui-même, qui est une éternelle remise en question de ce que nous sommes. Ou de ce que nous croyons être. Et l’autre peut nous renvoyer une image de nous dans laquelle nous ne nous reconnaissons pas. Or, il est parfois plus rassurant de rester sur une idée fausse de soi que de la remettre en question.

Tous ces freins peuvent se manifester de manière inconsciente, ou tout à fait consciente, et il vous faudra le réaliser et tenter de les « soigner » afin de pouvoir avancer et ne pas empêcher la rencontre avec votre Mazal.

Conseils

- N’acceptez pas les rencontres que vous ne souhaitez pas. Vous ne serez pas en bonne condition pour une rencontre. Ne vous forcez pas pour faire plaisir aux autres. Il faut vous sentir prête.

- Prenez au préalable des informations sur la personne avant de la rencontrer (photo, caractère, anecdotes, famille, etc.).

- Essayez d’adopter une attitude d’ouverture, en souriant, écoutant attentivement, pour que l’autre donne le meilleur de lui-même, en confiance, sans se sentir jugé.

- Sachez différencier le « mari parfait » du « mari parfait pour vous ». Le premier n’existe pas, et le deuxième, vous allez passer, Bé’ézrat Hachem, votre vie auprès de lui. Alors, gardez vos exigences, mais il faut qu’elles restent constructives. Quoi qu’il en soit, la Torah interdit les mariages qui ne sont pas complètement désirés des deux parties. Il est donc indispensable que notre futur mari nous plaise physiquement. Prenez le temps de choisir le meilleur pour vous.

- Mais surtout, gardez la Émouna (foi en D.ieu). Seul Hachem connaît le moment où Il vous enverra votre Zivoug. Il l’a déjà désigné à votre naissance ! Et parfois, certaines rencontres, même si elles sont négatives, font partie du chemin que vous devez emprunter pour arriver au but final.

Béatsla'ha !

Si vous avez une question à poser à la psy, envoyez un mail sur l'adresse suivante [email protected]. Mme Seyman essayera d’y répondre et la réponse sera diffusée de façon totalement anonyme.