Chère amie,

Non, ce n’était pas simple. Faire Téchouva à si grande vitesse n’était vraiment pas simple. Il est plutôt recommandé d’y aller step-by-step.

Ce que je n’ai absolument pas fait, car la Téchouva a été, pour ma part, le résultat d’un grand coup de massue : dans cette configuration, on a en général deux façons de réagir : remettre en question sa vie ou se re-mettre en colère contre Hachem.

Réfléchissons-y ensemble.

PS : en fin d’article, tu trouveras un sondage auquel tu es tenue de répondre stp.

Épreuve-choc : remise en question ou colère contre le Boss ?

Effectivement, soyons honnêtes et avouons qu’avant de faire Téchouva, on en a eu pas mal de colères… Ce qui est tout à fait normal, puisqu’elles résultent d’une incompréhension. On ne comprend pas pourquoi cette épreuve est tombée sur nous, et pas sur la vilaine voisine d’à côté. Colère, car notre vision de l’histoire était trop étriquée, à ce moment-là. (D’ailleurs, même post-Téchouva, il peut encore nous arriver de ressentir cette colère, sauf que, dans cette position, on a quand même beaucoup plus de pistes de réflexion.)

Ainsi, le champ de vision s’étant agrandi et la maturité aidant, dans la majorité des cas, on pourra comprendre plus aisément combien chaque test de la vie – appelons-les plutôt comme cela, à l’image de la Rabbanite Jungreis – a été façonné sur mesure pour nous. Car s’il a été validé, il nous aura nécessairement amenées à l’étape suivante, elle aussi, parfaitement adaptée. Et ainsi de suite, afin d’arriver à 120 ans, à la meilleure place qui soit dans le monde de vérité. Comme si le puzzle de notre vie était vraiment complet.

Aussi, il est vrai que nos réactions face aux épreuves-tests sont guidées par notre personnalité : une personne plus intellectuelle sera plus portée à la réflexion, la remise en question sur le monde et les personnes qui l’entourent, et la direction qu’elle a donnée à sa vie jusqu’alors. Tout en cherchant des réponses à ses nombreuses questions, celle-ci aura de fortes chances de croiser la Torah, puisque toutes les réponses s’y trouvent ! Cette Téchouva-là sera appelée « Téchouva par amour », c’est-à-dire par quête sincère de la vérité et désir de faire le bien. Elle est d’ailleurs bien plus méritoire que la Téchouva par crainte des sanctions - qui est tout de même d'un haut niveau -, car, dans le premier cas, chaque ‘Avéra se transforme ainsi en mérite ! (Talmud de Babylone, Yoma 86b : « Reich Lakich dit : grande est la Téchouva par amour, car ses péchés volontaires se transforment en bénéfices »)

Tandis qu’une personne plus sensible, plus émotionnelle, aura naturellement plus tendance à ressentir de la colère contre son Créateur qu’à réfléchir posément au sens de son épreuve-test. Si c’est ton cas, voici quelques idées pour t’inspirer :

- Dans le Talmud de Babylone (‘Avoda Zara, 3a), il est explicitement écrit que Hachem ne cherche pas à faire tomber Ses créatures, mais à les élever. C’est la raison pour laquelle 'Hanania, Michaël et Azaria n’ont pas été soumis à l’épreuve de devenir des martyrs, car Hachem savait que, plutôt que les élever, ce test les aurait menés à l’idolâtrie (ibid, Ketouvot 33b).

- Dans le livre des Téhilim (126, 2), le psalmiste exprime le fait qu’après la délivrance, nos bouches seront remplies de rires, et nos langues de louanges, car le sens de chaque épreuve sera devenu clair et évident.

- Dans Pessa’him (50a), il est mentionné qu’en effet, dans ce monde, nous récitons la bénédiction de « Hatov Véhamétiv » pour louer Hachem des bonnes nouvelles, et « Dayan Haémèt » pour les mauvaises, tandis qu’à la délivrance finale, tout sera si clair que tout nous paraîtra être une bonne nouvelle. Alors, nous ne réciterons plus que « Hatov Véhamétiv ».

Quoi qu’il en soit, que l’on penche plus vers un profil que l’autre, la technique de la carotte marchera toujours plus que celle du bâton…

La carotte et le bâton

Oui, c’est vrai, nous ne sommes plus à Casablanca, avec Papi Yéhouda qui aurait pu fracasser toute la maison si ses fils restaient au lit plutôt qu’aller à la Choule… C’est vrai, à l’époque, la « Téchouva » n’existait pas vraiment, ça marchait plutôt au bâton... Et mine de rien, ça marchait super bien !

Je te propose donc de retourner à cette époque de faste toraïque, et d’user à nouveau de ton martinet avec ton entourage afin que tous filent droit… je plaisante !

Non, de nos jours, on va davantage tenter la technique de la carotte que celle du bâton. Progresser parce que l’on sait que les intérêts sont innombrables pour opter pour une vraie vie juive.

En tout cas, ce qui est sûr, c’est que si tu es connectée à Torah-Box à cet instant, c’est que, quel que soit ton niveau actuel en Torah & Mitsvot, tu as envie d’apprendre et de progresser. Et tu mérites pour cela une standing-ovation chère amie !!

Mais c’est vrai, il faut des forces pour passer à l’action : nous savons toutes où est le Émèt (vérité), mais nous ne sommes pas toutes égales pour le réel passage à l’action. Question de conviction et de courage surtout.

Alors oui, aujourd’hui, ce qui donne vraiment la pêche pour se motiver et entraîner les autres avec nous, c’est l’aspect émotionnel qui entoure les Mitsvot. Par exemple, organiser une grande tablée, aussi belle que bonne, pour Chabbath, recevoir pleins d’invités sympathiques, chanter tous ensemble du Shwekey quitte à faire pleuvoir le ciel toute la nuit, manger des bonbons en se racontant le dernier Projet Darka, verser une petite larme, le plus discrètement possible hein, en écoutant l’Histoire de Chabbath, admirer les Juifs, si princiers, revenant de la Choule dans ta rue… bref, des vrais kiffs qui nourrissent suffisamment nos besoins émotionnels pour passer à la pratique concrète des Halakhot, petit à petit et de mieux en mieux, grâce à l’étude de Torah.

Tiens, d’ailleurs, après les quelques épreuves de jeunesse qui m’ont vraiment réveillée à la Téchouva, Baroukh Hachem, j’ai eu la chance de passer des week-ends magiques avec le séminaire Chevet A’him près de Paris. On y passe un Chabbath extraordinaire, on écoute des cours de Torah passionnants, les Rabbanim, très fun, font connaissance avec tout le monde, on chante, on étudie, on danse même samedi soir (femmes et hommes séparément évidemment, on peut tellement plus s’amuser !), et c’est dans cette ambiance chaleureuse que des milliers de gens ont fait Téchouva, à plus ou moins grande vitesse.

Donc chère amie, allez, viens on lance un défi à Torah-Box : dépêcher une joyeuse équipe de Rabbanim du site régulièrement en France, afin de passer, dans la réalité, un week-end d’étude et de fun ensemble ? Rav Uzan, en live, ça doit être quelque chose ! Et Binyamin Benhamou, pour l’histoire du Chabbath ? Un pro de la Halakha pour des Halakha Time, en vrai, sympathique, non ?!?

Que toutes celles que l’idée motive le disent en commentaire please !!

En attendant, très bon voyage, à ton rythme, en TGV.