Baroukh Hachem, vous venez d’accoucher d’un beau bébé qui emplit votre famille et votre foyer d’une joie indescriptible ! Naturellement, toute l’organisation de la maisonnée tourne autour de bébé : il faut lui donner à manger, le changer, le bercer, etc.

Pourtant, s’il est bien une chose qui reste inchangée, ce sont les besoins de notre corps à nous ! Ce n’est pas parce que nous n’avons plus le temps de dormir que notre corps s’en accommode docilement, ni parce que bébé a besoin de manger que nous-mêmes pouvons nous passer de cette fonction vitale. Ceci d’autant plus que le corps d’une nouvelle maman est en proie à de grands changements hormonaux, qui entraînent à leur tour des conséquences parfois très importantes sur le plan physiologique et psychique.

Si la grossesse et l’accouchement ont été éprouvants, ou si vous avez accouché par césarienne, la convalescence et la fatigue post-partum peuvent être plus difficiles encore. De nombreuses femmes se plaignent de fatigue chronique, de déprime, de douleurs, de constipation, et la liste n’est pas exhaustive. Tentons de passer en revue les principaux symptômes post-partum et d’apporter quelques conseils afin de les atténuer.

1. La fatigue

Il n’est pas rare qu’immédiatement après l’accouchement, la femme ressente un regain d’énergie dû à la joie de la nouvelle naissance. Cependant, les jours qui suivent, elle éprouvera généralement une grande fatigue qui s’explique par plusieurs facteurs : la chute soudaine d’hormones, la difficulté de l’accouchement, le manque de sommeil dû aux nuits de sommeil entrecoupées, etc.

Souvenez-vous que bébé ne nécessite pas de soins 24h/24 ! Les premières semaines, bébé passe davantage de temps à dormir qu’éveillé. Profitez de ses siestes pour voler quelques instants de sommeil et n’hésitez pas à solliciter l’aide de votre entourage pour prendre soin de lui (et des autres membres de la famille !). A ce stade, il est extrêmement important pour vous de gérer la fatigue physique et de ne pas la laisser s’installer insidieusement. Ménagez-vous autant que possible, ne faites aucun effort superflu, alimentez-vous en quantité suffisante, et évitez le stress autant que possible.

2. Les contractions

Après l’accouchement, l’utérus va progressivement retrouver sa taille normale, processus qui commence de suite après l’accouchement et dure environ six semaines chez la plupart des femmes. Les contractions ressenties post-partum sont dues à ce phénomène ; elles sont plus ou moins intenses selon les femmes, et augmentent avec chaque grossesse. Ces contractions de l’utérus sont plus douloureuses pendant l’allaitement.

Il est possible de prendre des anti-inflammatoires (compatibles avec l’allaitement uniquement) environ une heure avant chaque tétée, de manière à pouvoir allaiter sereinement, sans être tiraillée par la douleur. Il est également conseillé de laisser l’eau chaude couler sur la zone du bas-ventre et du dos pendant la douche. De même, s’allonger sur le ventre en déposant un petit coussin sous le bas-ventre aide à réduire la douleur. Enfin, allez aux toilettes régulièrement, dès que l’envie s’en fait ressentir.

3. Douleurs

Après l’accouchement, la plupart des femmes ressentent une gêne voire des douleurs dans la région du périnée, dues à la contraction des muscles qui s’y trouvent ainsi qu’à l’éventuelle épisiotomie ou déchirure périnéale lors de l’expulsion de bébé. Si la gêne liée aux points de suture est accompagnée de sécrétions abondantes et de mauvaises odeurs, consultez sans plus tarder votre médecin car il peut s’agir d’un début d’infection.

Pour alléger la douleur, vous pouvez prendre des anti-inflammatoires et préparer des compresses froides : introduisez des serviettes hygiéniques dans des sachets de congélation (pour éviter une contamination bactérienne) et placez-les dans le congélateur pour quelques heures. Votre pharmacien pourra également vous conseiller sur des pommades ou des sprays à appliquer sur la zone endolorie. Les bains de siège plusieurs fois par jour atténuent aussi la douleur. Enfin, évitez de vous asseoir sur des sièges durs et placez dessus un petit coussin.

Après une césarienne, la zone de la cicatrice est généralement très douloureuse, en plus des douleurs abdominales ressenties pendant les jours qui suivent l’intervention. Evitez de consommer des boissons gazeuses et de boire à la paille. Veillez à rester en mouvement, faites quelques minutes de marche chaque jour et ne restez pas trop longtemps assise ou allongée.

4. Le « retour de couche »

Les saignements abondants après l’accouchement (par voie basse ou par césarienne) s’appellent également les lochies et constituent un phénomène naturel dû au processus de cicatrisation de l’utérus et à la chute des hormones de grossesse. Ils durent généralement 6 semaines au cours desquelles le flux sanguin se fera de moins en moins abondant et de plus en plus clair. Changez régulièrement de protection hygiénique et veillez à garder une bonne hygiène vaginale (l’idéal est de se rincer à l’eau claire après chaque passage aux toilettes). Si les saignements ne s’atténuent pas au terme de cette période, s’ils contiennent des caillots, s’ils sont accompagnés de douleurs et de mauvaises odeurs, consultez sans plus tarder.

5. La constipation et les hémorroïdes

Toutes les femmes souffrent de constipation après l’accouchement ! Ce phénomène plus ou moins sévère s’explique par la perte de tonus des muscles du périnée (aggravée par l’anesthésie péridurale) et par l’éventuelle présence d’hémorroïdes et de points de suture. Généralement, les hémorroïdes disparaissent sous 6 semaines après l’accouchement.

Pour faciliter le transit intestinal, buvez abondamment (env. 2 litres par jour) et consommez des aliments riches en fibres. Vous pouvez également avoir ponctuellement recours à des laxatifs, comme des suppositoires à la glycérine, qui pourront vous soulager.

Pour le traitement des hémorroïdes, il est conseillé de boire beaucoup d’eau ou de thé vert (évitez le café et bannissez l’alcool), d’appliquer sur la zone anale des compresses froides, et de prendre des bains de siège (une ou plusieurs fois par jour, en fonction de l’intensité de la douleur). Si les douleurs persistent, consultez votre médecin.

6. Douleurs de l’allaitement

Phénomène classique et temporaire, l'engorgement des seins est provoqué par la montée de lait et survient surtout dans les premiers jours après la naissance. Continuez à allaiter régulièrement (env. huit fois par jour), ce qui soulagera la douleur et permettra à la production de lait de se réguler en fonction des besoins de bébé. Afin que votre lait se répartisse facilement à l'intérieur de vos glandes mammaires, pensez à choisir un soutien-gorge d'allaitement adapté et qui ne comprime pas la poitrine. Sous la douche, passez le jet d’eau chaude longuement sur cette zone. Ces conseils sont valables même si vous n’allaitez pas !

Dans tous les cas, vous pouvez prendre des anti-inflammatoires qui ne sont pas contre-indiqués pendant l’allaitement et prendre conseil auprès d’une conseillère en lactation/votre médecin traitant.

7. Le « baby-blues »

Les chutes brutales d’hormones de la grossesse qui suivent l’accouchement ont leur effet sur le moral de la femme. Il n’est pas rare de ressentir, quelques jours après la naissance, une pénible sensation d’oppression, une tristesse, et une angoisse inexplicable. La femme « broie du noir », se sent isolée et submergée. Pire, elle n’a pas toujours le réflexe de parler de son mal à son entourage ! Il est très important de trouver une personne proche avec qui partager ce que vous ressentez (votre maman, votre sœur, une amie, ou même une thérapeute). Dans tous les cas, ne paniquez pas, car il s’agit d’un phénomène tout à fait banal, qui passe au bout de quelques jours dans la majorité des cas. 

Si les symptômes s’installent durablement ou qu’ils s’aggravent, consultez votre médecin qui saura vous rediriger vers un traitement approprié.