Vivre en paix avec son conjoint est sans aucun doute l’une des clés du bonheur. De la paix découle tout le reste : la réussite dans l’éducation des enfants, l’abondance matérielle, la joie, la santé, etc. Mais en cas de divorce, sommes-nous condamnés à vivre dans la discorde ?

La paix dans les couples est un sujet dont on ne se lasse pas de parler. Pas étonnant, vu que nous passons un temps non négligeable en compagnie de notre conjoint. Et en fait, nos Sages expliquent que tout dépend de la paix : notre réussite matérielle, l’éducation de nos enfants, notre santé physique et psychique, notre moral, etc. Or, une question reste en suspens pour nombre d’entre nous : que se passe-t-il en cas de divorce, lorsque nous avons des enfants en commun ? Sommes-nous condamnés à voir la paix disparaitre de nos vies et vivre dans la discorde à jamais ?

Après plusieurs années de recherche acharnée, vous avez enfin trouvé votre moitié et décidé de bâtir ensemble votre avenir. Vous envisagez votre vie à deux jusqu’à 120 ans… Pourtant, après être passés sous la ‘Houppa, vous réalisez rapidement que tout ne marche pas exactement comme vous l’aviez prévu… La situation s’envenime graduellement… Après plusieurs tentatives déçues de sauver ce qui peut l’être du foyer dont vous aviez tant rêvé, votre décision est prise : vous divorcez.

Bien que le sujet que nous ayons choisi d’évoquer ici n’est pas très populaire, il devient urgent de mettre cartes sur table, surtout lorsqu’on connait les statistiques concernant le nombre de divorces en constante augmentation… Et les enfants qui n’ont pas choisi de se retrouver englobés dans la triste catégorie d’ « enfants de parents divorcés » sont bien souvent les victimes d’une haine qui ne s’apaise pas avec le temps, mais ne fait parfois même qu’empirer. Que faire pour assurer une entente après un divorce et éviter ainsi des querelles stériles et douloureuses ?

Auteur ou mandataire ?

Affronter une séparation n’est pas chose simple, certes. Pourtant, malgré toutes les difficultés, le point le plus important à garder en tête est sans doute l’affirmation de nos Sages (‘Houlin 7b) selon laquelle : « L’homme ne bouge le doigt ici-bas que si la chose a été décrétée au Ciel ». En d’autres termes, personne ne peut nous faire du mal s’il n’en pas reçu « l’autorisation » d’En-Haut. Et si, effectivement, quelqu’un nous a causé du tort, il n’est pas l’« auteur » de cet affront, mais le « mandataire ».

Si nous parvenons à ancrer cette idée au plus profond de nous, nous n’aurons dès lors plus aucune raison d’en vouloir à quiconque ! Nous arrêterons de nous mettre en colère contre les autres, de leur tenir rigueur, de les accuser de notre situation, etc. Au lieu de cela, nous comprendrons que si D.ieu a donné la possibilité à quelqu’un de nous nuire, cela signifie que nous devons procéder à une introspection et tenter de comprendre le message Divin qui nous est délivré. Peut-être y a-t-il des fautes que nous avons commises et qui exigent d’être réparées par le biais de souffrances ? Peut-être D.ieu souhaite-t-Il nous aider à réparer certains traits de caractère ? Les raisons sont aussi nombreuses que variées…

Ainsi donc, l’équation est simple : si nous continuons d’accuser les autres et de leur en vouloir, c’est que, finalement, nous ne croyons pas en la Providence Divine. Dur à accepter, mais véridique ! D’un autre côté, l’erreur à ne pas faire, c’est de penser que D.ieu cherche à nous « punir » ou ne nous aime pas. C’est tout l’inverse ! Les difficultés endurées ici-bas ne sont rien de moins qu’un cadeau que D.ieu offre à l’homme afin de l’aider à s’améliorer, à se dépasser. Au point que nos Sages affirment que si nous voyons un homme vivre une vie parfaitement paisible, sans le moindre souci, c’est le signe que D.ieu se désintéresse de son sort…

Suivez le guide

Dès lors, nous comprenons que le fait de parvenir à instaurer un climat de paix avec notre ex-conjoint n’est pas une utopie. Et cela passe impérativement par le pardon. Oui, pardonner les pensées, les paroles, les actes qui ont pu nous blesser. Cela vous semble être un acte héroïque ou impossible à réaliser ? Vous êtes invités à relire le paragraphe précédent… Non seulement le fait de lui pardonner procurera à votre ex-conjoint un bon sentiment, mais de plus vous serez les premiers à bénéficier des bienfaits de votre acte ! Quelle sensation magique que celle de laisser enfin à terre un lourd fardeau, poussiéreux et inutile…

Dites-vous que le fait que vous n’ayez pas su vous entendre ne signifie pas que votre ex est une mauvaise personne ou un mauvais parent. Et de la même manière que vous appréciez que l’on vous juge du bon côté, de même il vous incombe de fournir le même effort envers lui. Quels que soient les conflits qui vous ont opposés, il est désormais possible de tourner la page et de décider de vivre en paix. La décision est entre vos mains !

L’enfant que vous avez en commun ne mérite pas de trainer un lourd passif psychologique toute sa vie durant, uniquement parce que ses parents n’auront pas eu l’intelligence d’apaiser l’atmosphère, au lieu de l’envenimer. De toutes les choses dont un enfant a besoin, la plus importante est sans conteste ses parents ! Faites preuve de maturité en épargnant à votre enfant la pénible sensation qu’il est l’arbitre de vos conflits, ou, pire, l’objet de chantage. Avant d’agir, prenez toujours le temps de vous demander si votre acte vise le bien de votre enfant ou bien s’il vient seulement assouvir un besoin de vengeance.

Enfin, souvenez-vous que la prière est votre plus précieuse alliée. Est-il une chose au monde que D.ieu ne peut pas faire ? A chaque moment de désespoir, de crise, de difficulté, levez les yeux vers le Ciel, remerciez D.ieu pour tous les bienfaits dont Il vous a gratifiés, et demandez-Lui qu’il vous aide à surmonter la situation.

Pour résumer

1. Ne parlez jamais en mal devant votre enfant de son père/sa mère.

2. N’empêchez pas votre ex-conjoint de voir son enfant (sauf dans certains cas bien particuliers).

3. Ne poussez pas votre enfant à dénigrer son père/sa mère et à vous préférer à vous.

4. Parlez toujours respectueusement de votre ex-conjoint et de sa famille devant vos enfants.

5. Consacrez chaque jour du temps à la prière.

6. Consacrez votre énergie à des choses positives et non à mener des guerres dont personne ne sortira finalement gagnant.

Pour conclure, vous l’aurez compris, la paix n’est pas l’apanage de ceux qui s’aiment. Elle peut également régner là où les gens auront décidé de lui faire une place de choix, de faire des sacrifices pour elle, d’investir de leurs forces et de leur créativité pour la faire éclore. Souvenez-vous : la paix est la clé permettant d’ouvrir toutes les portes devant vous. Vous vivez depuis de longues années dans la discorde et la rancœur ? Il n’est jamais trop tard pour changer ! Si D.ieu est prêt à effacer Son Nom pour la paix, que devrions-nous faire nous-mêmes ?

« Celui Qui fait régner la paix dans Ses hauteurs la fera régner parmi nous et tout le peuple d’Israël, dites : Amen ! »