Chère amie,

Oui, il nous arrive de craquer.

Dans notre société, nous, parents, rencontrons de grandes difficultés à nous connecter réellement à nos enfants. Le rythme de la vie, les besoins qui évoluent, les enfants qui grandissent bien avant l’heure, les comportements moins emplis de cette crainte naturelle qu’inspiraient nos grands-parents à nos parents font tout pour nous déconnecter de leurs réels besoins…

Du coup, l’incompréhension et l’absence de connexion mènent tout droit à la rupture d’énervisme avec eux.

Explorons aujourd’hui ensemble quelques outils sympas pour y travailler.

Alerte ‘Hinoukh : "je craaaque !"

Un psychologue américain contemporain, Marshall Rosenberg, a développé une méthode de communication très structurée qui permet d’apaiser les risques de craquage à la maison : la Communication Non Violente (CNV).

En quoi consiste-t-elle ?

À nous habituer à adopter un discours menant à l’écoute profonde des enfants, dans la bienveillance et l’empathie. Cela nous mène à nous « connecter » à eux et faire qu’ils écoutent quand on leur parle.

Comment ?

La méthode repose sur 4 piliers fondamentaux, synthétisés dans ce schéma :

 

Prenons un exemple :

Odélia, 8 ans, a une chambre très désordonnée et perd, à cause de cela, de nombreuses affaires.

  1. Observation (neutre) : « Ma poupée, il y a des vêtements par terre dans ta chambre. »
  2. Dire son sentiment : « Je suis inquiète, parce que pour moi, cela touche au respect vis-à-vis des gens qui ramassent derrière toi. »
  3. Exprimer son besoin : « J’ai besoin que mes enfants respectent cette valeur essentielle qu’est le respect d’autrui. »
  4. Faire une demande liée à ce besoin : « Je te demande de mettre des documents sur ton bureau et tes vêtements sales dans le bac à linge. »

C’est clair, c’est structuré, et cela permet de régler pacifiquement du petit au grand problème, en nous connectant à la même longueur d’onde que notre interlocuteur.

OUTIL N°1 : User et abuser de la CNV comme moyen de connexion à notre interlocuteur.

Fixer les règles du jeu… avant

Souvent, j’entends des mamans révoltées parce que leur enfant ne s’exécute pas face à leurs demandes. Mais il faut savoir qu’à certains stades de leur développement, de nouvelles zones du cerveau se développent et donnent enfin les moyens à l’enfant d’intégrer une demande, de la comprendre en profondeur, de la mémoriser.

Donc, si nous sommes nous-mêmes dans cette fausse croyance, ne concluons pas trop rapidement que notre enfant est ingrat et rebelle, mais éduquons-nous à l’art de la prévention.

Comment ?

En nous habituant à fixer ce que nous attendons d’eux avant qu’ils ne se lancent dans le feu de l’action. Cela pourra se faire au cours d’une réunion de famille sympathique, durant laquelle les règles de vie de la famille seront énoncées, avec une petite surprise pour le plus sérieux.

Ou alors, nous pourrons afficher sur le frigidaire (endroit de passage absolu) un super tableau d’objectifs, dans lequel les exploits de chacun seront comptabilisés et récompensés.

OUTIL N°2 : Fixer les règles avant évite en effet beaucoup de tensions avec nos enfants et favorise une meilleure ambiance, de toute évidence.

Se défouler ?

J’ai remarqué quelque chose de surprenant avec mon fils de 9 ans qui, Baroukh Hachem, a beaucoup d’énergie, comme tous les garçons. Lorsque je sens qu’il commence à bouillir, que son besoin de se défouler se manifeste (disputes avec les frères et sœurs, etc.), j’ai toujours eu tendance, jusqu’alors, à faire comme toutes les mamans du monde, à savoir lui proposer de se dépenser au parc. C’est la façon la plus classique d’inverser son énergie négative en bonne énergie, de la réorienter plutôt que de la réprimer.

Mais, depuis quelque temps, lorsque j’en ai la force, et grâce aussi à cet apprentissage à l’écoute profonde par la CNV, je le prends à part, et alors qu’il s’attend à être réprimandé, je lui dis que j’ai décidé de le juger favorablement.

Comment ? Eh bien en imputant son agitation à son mauvais penchant, et pas à lui directement…

« Chéri, je ressens que tu n’es pas tranquille dans ton cœur, que ton mauvais penchant veut te challenger pour voir si tu vas lui résister… »

Je lui propose alors de faire un jeu, que lui et moi. Un jeu sympa, ludique, qui peut en même temps placer quelques apprentissages, ou non, un jeu juste pour s’amuser et lui donner du Kavod (respect).

OUTIL N°3 : Passer un moment exclusif avec chaque enfant le calme, bien mieux que tous les parcs du monde.

C’est vrai ! Ce moment exclusif passé entre le parent et l’enfant lui fait honneur, et il est bien plus disposé à coopérer dans le Chalom (paix) ensuite. Il sait que son parent est connecté à ses besoins profonds et fait tout pour l’aider à les combler, pour grandir sainement et sereinement. Il s’attache à une image positive de lui-même.

Ça me rappelle justement une dame que j’avais rencontrée il y a quelque temps et qui a eu le mérite d’engendrer 12 enfants, mais quels 12 enfants… d’un équilibre déconcertant ! Je l’avais interrogée sur sa « technique » pour arriver à cet objectif : « Il y a un principe sur lequel je n’ai jamais dérogé : passer 10 minutes exclusives par enfant et par semaine, où l'on faisait ce que lui voulait que l’on fasse : discuter, jouer au foot ou à leur jeu favori… ça leur ouvre le cœur ! ».

Au fond, le Wi-Fi n’a peut-être été inventé que pour nous suggérer d’y travailler au sein des relations humaines, bien plus riches et profondes que de simples ordinateurs.

Kol Touv