Quoi de plus beau qu’un jeune couple qui se forme ? Certes, je suis peut-être un peu plus fleur bleue que la moyenne des gens, mais, honnêtement, rien qu’à voir les regards complices que s’échangent des jeunes fiancés ou les écouter rire, certains diront bêtement, de tout et de rien, je trouve ça émouvant.

Mais, concrètement, si nous descendons de notre nuage, quelles sont les responsabilités du marié vis-à-vis de sa toute fraîche épouse durant les 12 premiers mois de leur vie à 2 ?

Dans Deutéronome 24, 5, il est écrit : « Quand un homme se marie, il ne sort pas à la guerre, ni ne fait de transactions, il sera libre à la maison durant la première année pour rendre heureuse son épouse. »

Rassurez-vous, messieurs ! On ne va pas vous demander d’ouvrir un dossier d’assistance sociale, et de cesser toute activité professionnelle pour vous occuper de votre femme.

En fait, durant cette première année, le couple se construit. C’est également pour cette raison que tous les Rabbanim sont d’accord pour conseiller aux jeunes mariés de s’installer, durant ce laps de temps, loin des parents et beaux-parents. Ainsi, ils auront une véritable occasion de se lier sans aucune interférence venue de l’extérieur. Même si les mamans sont animées d’excellentes intentions, le couple a besoin, pour l’heure, d’être seul et de faire face à toutes les surprises de la vie, à deux.

Lorsqu’un célibataire décide de s’engager, il déplace, en fait, son principal centre d’intérêt : lui-même. Avant, il était tourné vers lui-même. Seul son avis comptait, ses besoins, ses priorités. Il n’avait de compte à rendre à personne. Il utilisait son argent et son temps comme bon lui semblait. Aujourd’hui, il se tourne vers son épouse, qui devient, dès lors, sa priorité. Si elle est préoccupée, il doit s’y intéresser. Si elle est triste, il doit la consoler, si elle est anxieuse, il doit la rassurer…

Et c’est uniquement en étant seul, sans personne autour, que le couple réussira à se construire, que les fondements de leur future famille seront forts et solides pour faire face à n’importe quel évènement, les plaisants comme les déplaisants, et pour accueillir leurs futurs enfants, qui auront besoin d’un foyer construit pour grandir sainement.

Rendre heureuse sa femme, comme le verset le mentionne, est bien plus complexe que ce que la plupart des fiancés imaginent. Une femme est telle une vague, ses humeurs sont changeantes, ses réactions sont parfois déroutantes, mais le jeune marié doit apprendre à être là pour elle, quoi qu’elle ressente. Elle doit se sentir comprise par son mari. Il doit être un roc pour sa jeune épouse qui doit voir en lui soutien et réconfort. Ainsi, même quand le monde extérieur l’agresse ou la met mal à l’aise, la jeune mariée s’apaise en pensant « mon mari, lui, me comprend, je n’ai besoin de rien d’autre, ni de personne d’autre ».

C’est là, la clé d’une première année réussie. Le couple doit s’autosuffire. Ils doivent apprendre à se connaître, à se déchiffrer, à communiquer. Ils doivent savoir quand parler et quand se taire, quand agir et quand attendre. Et pour ce faire, le mari ne doit pas avoir son esprit occupé « à la guerre ou aux transactions ». Il doit avoir l’esprit libre pour délocaliser ses priorités et ne plus penser à lui et rien qu’à lui, comme il le faisait lorsqu’il était célibataire. Il doit apprendre à vivre avec sa femme, et la rendre heureuse sur tous les plans.

Que tous les jeunes, et moins jeunes couples, connaissent l’harmonie et l’entente parfaite.