L’histoire que je m’apprête à vous relater est la mienne ; celle de ma rencontre avec Hachem et Sa Torah, qui relève sans aucun doute d’une Hachga’ha Pratit (providence Divine) hors du commun. Pour des raisons personnelles, je préfère rester dans l’anonymat.

J’ai grandi dans une famille Séfarade laïque, sans presque aucune attache au Judaïsme. Le seul hic, et celui qui constitue l’essence même de ce récit, c’est que mon père est juif, mais… pas ma mère. Et, comme vous le savez sûrement toutes, c’est la mère qui transmet la judéité chez nous, Baroukh Hachem !

Ce qui fait en sorte que j’ai su, dès mon plus jeune âge, que je ne faisais pas vraiment partie du peuple juif, tout en m’y sentant néanmoins fortement liée. Mais je ne savais guère ce que signifiait réellement être juive. Scolarisée dans une école autrefois chrétienne, je me sentais fondamentalement différente de mes camarades de classe. J’étais toujours en quête de vérité, de justice, et je perçus que mon entourage ne possédait pas les mêmes aspirations que les miennes.

Mon désarroi grandissant, on me suggéra d’aller faire du bénévolat lors d’une soirée de ‘Hanouka, où peut-être aurais-je l’occasion d’y rencontrer des jeunes filles juives de mon âge. Ce fut effectivement le cas. J’y rencontrai une jeune fille issue d’une famille Séfarade traditionnelle, qui m’accueillit dans son foyer à bras ouverts. Elle commençait par m’enseigner les lois de Cacheroute, et me fit goûter aux joies du Chabbath, choses avec lesquelles je n’avais aucune familiarité. Quelques mois après notre rencontre, elle m’emmena dans un week-end de Kirouv (rapprochement au judaïsme), lors duquel des conférences passionnantes furent données à propos de la Torah et des Sciences, du couple dans le Judaïsme, des prophéties… J’en fus émerveillée.

À l’âge de 15 ans seulement, je sus que c’était le chemin que je devais suivre. Je débutai donc, avec ma mère (qui avait également toujours désiré se convertir, puisque son père est juif), un processus de conversion. Je bus chaque parole de Torah que l’on m’enseignait. Je fis des rencontres extraordinaires avec des gens chez qui je n’aurais jamais soupçonné qu’une telle grandeur puisse exister. Petit à petit, je pris sur moi les Mitsvot, et je me réjouissais d’apprendre les trésors que la Torah offrait.

Bien sûr, le processus ne fut pas toujours rose. Plusieurs embûches se sont dressées sur ma route. Ma famille paternelle, pour qui tout ce processus était un choc, s’opposa vivement à ce que je devienne religieuse. Pour eux, c’était tout à fait inconnu, et ils en prirent peur. Puisque j’allais dans une école laïque, je me confrontai à des valeurs qui étaient radicalement opposées à celles que l’on m’enseignait en conversion, ce qui me mit souvent en situation de conflits avec mes professeurs et camarades de classe. Je ne doutai pas, qu’à D.ieu ne plaise, de la Torah, mais au contraire, du monde laïc dans lequel je baignais par ricochet.

Malgré tout, à l’âge de 18 ans, je complétai mon processus de conversion, qui s’acheva par mon immersion au Mikvé, jour que je n’oublierai jamais. C’était comme si j’avais le Har Sinaï sur ma tête ! Hachem me demandait séance tenante d’accepter sa Torah !

Cette journée fut, à la fois une fin, mais aussi un commencement. Une fin d’un processus de conversion, mais le début de ma nouvelle vie. Celle d’une Bat Israël, qui s’efforce coûte que coûte de servir Hachem, et d’absorber Sa précieuse Torah.

Deux ans après ma conversion, je décidai d’aller étudier au séminaire en Israël. En fait, avant même d’avoir mis une fois les pieds en Terre Sainte, je sus un jour que j’allais faire mon Aliya. Tout ça pour dire que lorsque j’arrivai à Jérusalem, je pris la décision de faire mon Aliya prochaine. Je restai 6 mois à étudier dans cette institution de Torah, période qui changea complètement ma vie. Mon Judaïsme se renforça, je devins bien plus sûre de moi dans ma pratique. J’eus le mérite d’avoir les plus grands rabbins et rabbanites du monde anglophone, et je tissai des amitiés pour la vie.

Aujourd’hui, je jubile de joie de dire que j’ai fait mon Aliya, et que j’habite à Jérusalem. Tout ce parcours n’a pas toujours été lisse, comme vous pouvez l’imaginer, mais chaque étape, chaque mouvement était calculé par Hachem, et je suis tellement reconnaissante envers Lui pour tout ce qu’Il me donne.

J’aimerais m’arrêter quelques instants pour vous rappeler, à vous qui êtes nées juives, l’offrande inouïe qu’Hachem vous a donnée. Être juive n’est pas facile, ça, je vous le concède. Mais rien de précieux n’est facile à acquérir. Tout ce qui est durable, sain, et méritoire requiert un effort titanesque. C’est pareil pour la Torah et les Mitsvot. On ne peut acheter l’éternité en faisant des bêtises… On l’acquiert en étant morale, droite, et en voulant constamment se parfaire. Hachem, notre Créateur, nous a donné un livre de recettes assaisonnées à point pour parvenir à cette fin… Celui de la Torah. La Torah nous dévoile comment se comporter, comment être des femmes dignes, sensibles et respectables. Hachem est le Roi du monde, et nous sommes Ses princesses.

La Vérité, mes chères, est loin d’être évidente. Elle est cachée, elle est de plus en plus floue de par ce monde on ne peut plus corrompu. Mais la Néchama (âme) est pure, et elle sait la détecter. Si vous deviez ressortir avec une idée en lisant ce récit, c’est la suivante : n’ayez pas peur de suivre la Vérité. Elle vous mènera à bon port, je vous le garantis. Appréciez le cadeau inimaginable qu’Hachem vous a donné. Embrassez-le, chérissez-le ; parce qu’il est plus précieux qu’une perle…