L'histoire de notre peuple nous révèle plusieurs traits de caractère de la femme juive, aussi admirables les uns que les autres. Je vous propose d'en découvrir 3 en particulier qui font partie de notre essence et dont nous devons prendre conscience pour les mettre à profit !

Le courage : sortir des sentiers battus

Il va sans dire qu’un premier trait de caractère propre à la femme juive est son courage hors du commun. En effet, tout au long de la Bible, durant la période du Beth Hamikdach en passant par les souffrances terribles que le peuple juif a traversé, nous sommes témoins de femmes qui ne cessent de braver le danger et de faire preuve d’une bravoure considérable.

La femme juive, c’est celle qui, dans les moments difficiles, fait jaillir la lumière divine en ne perdant jamais espoir et en faisant tout ce qui est en son pouvoir pour que la situation devienne favorable. Un nombre incalculable de femmes juives ont arboré ce trait de caractère au long de notre histoire.

Prenons l’exemple de Yaël, la fameuse prophétesse et héroïne de l’époque des Juges qui tua le général cananéen Sisra, alors que le peuple juif était en grand danger. Grâce à sa ruse inégalée, elle parvint à renverser le sort de tous les Bné Israël. À ce propos, nos Sages la décrivent comme “une femme parfaitement Cachère, honnête et discrète, qui se comportait conformément à la volonté de son mari” (Tana Débé Eliahou Rabba 9 et Yalkout Chimoni).

Yéhoudit, l’héroïne de ‘Hanouka, est un autre exemple de courage. Cette dernière, à l’instar de Yaël, a fomenté tout un stratagème pour exécuter Holopherne, un général redoutable qui prévoyait d’éradiquer le peuple juif avec son armée. Grâce à sa confiance en D.ieu inébranlable, elle parvint à remonter le moral de toutes les troupes et grâce à sa ruse, elle exécuta le général.

Esther, quant à elle, incarne également le courage par excellence. Elle a amadoué le puissant roi perse A’hachvéroch et a ultimement causé la pendaison de Haman, le mécréant qui avait prévu l'extermination de tous les Juifs du royaume. La victoire de notre peuple à l’époque a reposé, entre autres, sur les actes d’une seule femme !

Mais comment Yaël, Yéhoudit et Esther, et toutes ces femmes juives de l’histoire, sont-elles parvenues à faire preuve d’un tel courage ? Leur foi inébranlable en D.ieu et leur force d’action sans précédent font sans l’ombre d’un doute partie de leur potion magique !

Le don de soi : l’amour envers l’autre

En plus de faire preuve d’un courage inégalé, la femme juive est aussi celle qui incarne la bonté et le don de soi. En effet, dans le monde laïque, le don de soi peut être perçu comme une exploitation de l’individu et de ses capacités. Mais la Torah ne conçoit pas le don de la sorte. Au contraire, elle le perçoit plutôt comme le sens même de notre existence. Le ‘Hessed, la bonté, est un concept fondamental de notre foi et là réside le vrai secret d’une vie remplie et heureuse. À ce propos, le Talmud (traité Nédarim 64b) affirme que quatre types de personnes sont considérées comme mortes : “Le pauvre, le lépreux, l’aveugle et celui qui n’a pas d’enfant”. Le point commun entre ces quatre types d’individus repose sur le fait qu’ils n’ont pas la capacité de donner. Car celui qui ne donne pas est stérile et ne peut atteindre le vrai bonheur et la plénitude.

Le don de soi est exprimé par de nombreuses femmes bibliques, notamment Rivka. En effet, lorsque Éliezer partit à la recherche d’une femme pour Its’hak, la bonté était un critère prioritaire. Lorsque le serviteur d’Avraham demanda à la jeune fille de lui donner un peu d’eau, non seulement elle le fit de bon cœur et de manière désintéressée, mais elle offrit même à boire à tous ses chameaux !

Une autre femme qui marqua notre histoire par son abnégation est Ra’hel, la femme de Rabbi Akiva. En effet, cette dernière sacrifia son titre, son héritage et sa richesse pour se marier avec Rabbi Akiva, un simple paysan à l’époque. Elle crut en lui et l’incita à quitter la maison pendant 24 ans pour étudier la Torah !

Évidemment, à l’instar de toute chose, le don de soi a ses limites. Le judaïsme vise l’équilibre, tel que nous l’enseigne le Rambam. Ainsi, un individu doit être disposé à donner, mais pas à son propre détriment ni à celui de sa famille. Le vrai don, c’est celui qui est fait avec joie, désintéressement, mais également avec une conscience de ses propres limites et capacités.

L’amour de la justice

Un autre aspect fondamental de la femme juive est son amour de la justice et de la droiture. Prenons l’exemple de la Tsédaka. Ce principe et concept crucial signifie en hébreu non pas “charité”, mais “justice”. Le mot “charité” a une connotation quelque peu condescendante et est souvent défini comme le fait de procurer des bienfaits aux pauvres. Mais cette définition n’est pas celle d’Hachem. La Tsédaka signifie “justice” car nous sommes en partenariat avec le Maître du monde pour établir et instaurer la justice dans Son monde. En donnant la Tsédaka, nous sommes les véritables émissaires de D.ieu. Et c’est un privilège inégalé, d’un mérite sans précédent de pouvoir l’accomplir, et pas uniquement une façon de “faire don” de ses revenus à quelques nécessiteux.

Tout au long de l’histoire juive, nous voyons que la femme juive ne cesse de mettre en pratique ce concept de justice et de rééquilibre. Citons comme exemple Sarah, lorsqu’elle renvoya Hagar et Ichmaël, Rivka lorsqu’elle orchestra un stratagème pour que Yaakov reçoive le droit d'aînesse ou bien Nitsévet qui s’occupa de son fils David avec soin, alors qu’il était rejeté et méprisé de tous. Grâce à son intolérance pour l’injustice, la femme juive ne cessa de servir son Créateur et d’être une lumière pour tous, en s’acharnant à protéger les opprimés et à agir selon sa compréhension du monde, elle qui est dotée d’une intuition toute particulière.

La femme juive : une symbiose unique

En somme, la femme juive, c’est celle qui manie avec savoir-faire toutes les sphères de sa vie et qui sait exercer tantôt courage, don de soi et justice. C’est celle qui agit tantôt dans l’ombre, tantôt de manière plus dévoilée lorsque c’est nécessaire. La femme juive, c’est le pilier du foyer, mais aussi du peuple juif, car sans elle, la perpétuité de ce dernier est en péril, tel que démontré par les actions de nos ancêtres.

Mesdames, nous sommes des Bnot Israël et nous possédons toutes en nous ces traits de caractère légués par nos ancêtres. Ils sont enfouis dans notre composition génétique ! Ils font partie intégrante de notre fonctionnement et de notre caractère. À nous de les puiser de toutes nos forces pour les faire jaillir et les mettre à profit de notre entourage qui a tant besoin de nous !