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Houkat
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19,1
L'Éternel parla à Moïse et à Aaron en ces termes:
19,2
"Ceci est un statut de la loi qu'a prescrit l'Éternel, savoir: Avertis les enfants d'Israël de te choisir une vache rousse, intacte, sans aucun défaut, et qui n'ait pas encore porté le joug.
Ceci est le statut de la loi
Étant donné que le Satan et les peuples du monde se sont moqués d’Israël en disant : « Qu’est-ce que cette mitswa et quel en est le motif ? », le texte emploie ici le terme ‘houqa (« statut »), destiné à marquer que « c’est un décret émanant de Moi que tu n’as pas le droit de critiquer » (Midrach Tan‘houma)
Ils prendront vers toi
Elle sera toujours appelée d’après ton nom : la vache que Mochè a faite dans le désert
Rousse sans défaut
Sa rousseur doit être parfaite, et il suffit de deux poils noirs pour la rendre impropre [à l’usage auquel elle est destinée] (Para 2, 5)
19,3
Vous la remettrez au pontife Eléazar; il la fera conduire hors du camp, et on l'immolera en sa présence.
El‘azar
La mitswa s’adresse à l’adjoint [du kohen gadol] (Sifri)
Vers le dehors du camp
À l’extérieur des trois camps (Yoma 68a)
Il l’égorgera devant lui
Un profane l’égorge sous le regard d’El‘azar (Yoma 42a)
19,4
Le pontife Eléazar prendra du sang de l'animal avec le doigt, et il fera, en les dirigeant vers la face de la tente d'assignation, sept aspersions de ce sang.
Vers en face de la face de la tente d’assignation
Il se tient debout à l’est de Jérusalem et il regarde avec recueillement la porte du sanctuaire au moment de l’aspersion du sang (Sifri)
19,5
Alors on brûlera la vache sous ses yeux: sa peau, sa chair et son sang, on les brûlera avec sa fiente.
19,6
Le pontife prendra du bois de cèdre, de l'hysope et de l'écarlate, qu'il jettera dans le feu où se consume la vache.
19,7
Puis ce pontife lavera ses vêtements, baignera son corps dans l'eau, et alors il rentrera au camp; mais il restera impur jusqu'au soir.
Vers le camp
Le camp de la chekhina. Car aucune personne en état d’impureté n’était renvoyée hors des deux autres camps hormis le « ruisselant », celui atteint de « pollution nocturne » (Devarim 23, 11) et le lépreux (Pessa‘him 67a, voir supra 5, 2 à 4 et Rachi ibid.)
Le pontife sera impur jusqu’au soir
Il faut intervertir, pour l’interpréter, l’ordre des mots dans le verset : « Il sera impur jusqu’au soir, et après il viendra vers le camp »
19,8
Celui qui aura brûlé la vache nettoiera ses vêtements dans l'eau, baignera dans l'eau son corps, et restera impur jusqu'au soir.
19,9
Cependant un homme pur recueillera les cendres de la vache et les déposera hors du camp, en lieu pur, où elles resteront en dépôt, pour la communauté des enfants d'Israël, en vue de l'eau lustrale: c'est un purificatoire.
Il la déposera hors du camp
On la divisait en trois parts : L’une était déposés au Mont des Oliviers, la deuxième était distribuée entre toutes les équipes de garde, et la troisième était déposée dans le ‘hél. La partie confiée aux équipes de garde se trouvait en dehors du parvis afin que les habitants des villes et tous ceux qui avaient besoin de se purifier puissent en prendre. Celle déposée au Mont des Oliviers servait à purifier les kohanim guedolim lors de la préparation d’autres vaches. Quant à celle du ‘hél, elle était conservée en exécution du verset : « elle sera pour la communauté des fils d’Israël en garde » (verset 9) (Para 3, 11)
En eau de purification (nidda)
En eau d’aspersion, comme dans : « Ils ont jeté (wayaddou) des pierres sur moi » (Eikha 3, 53), ou dans : « pour jeter (liddoth) les cornes des nations » (Zekhariya 2, 4), au sens de « lancer »
Elle est un expiatoire (‘hatath)
Au sens littéral : purification. Étant donné les règles qui lui sont applicables, le texte l’appelle : « ‘hatath », pour souligner que, à l’instar des choses saintes, il est interdit d’en tirer profit (Mena‘hoth 51b)
19,10
Celui qui aura recueilli les cendres de la vache lavera ses vêtements, et sera impur jusqu'au soir. Et ceci sera, pour les enfants d'Israël et pour l'étranger établi parmi eux, un statut invariable:
19,11
celui qui touchera au cadavre d'un être humain quelconque sera impur durant sept jours.
19,12
Qu'il se purifie au moyen de ces cendres, le troisième et le septième jour, et il sera pur; mais s'il ne s'est pas purifié, le troisième et le septième jour, il ne sera point pur.
Il se purifiera par lui
Par la cendre de la vache
19,13
Quiconque a touché à un cadavre, au corps d'une personne morte, et ne se purifie point, souille la résidence du Seigneur, et cette existence sera retranchée d'Israël: parce que l'eau lustrale n'a pas été lancée sur lui, souillé qu'il est, il gardera sa souillure.
À un mort
Et qu’est-ce qu’un « mort d’une âme » ? L’homme. À l’exclusion de « l’âme » d’un animal dont l’impureté ne nécessite pas une aspersion. Autre explication : « À l’âme » signifie : Un quart [de log] de sang (‘Houlin 72a)
Il a rendu impure la résidence de Hachem
S’il pénètre dans le parvis, même après immersion, mais sans avoir procédé à une aspersion le troisième et les septième jours
Son impureté est encore en lui
Malgré son immersion
19,14
Voici la règle, lorsqu'il se trouve un mort dans une tente: quiconque entre dans cette tente, et tout ce qu'elle renferme, sera impur durant sept jours;
Tout ce qui vient vers la tente
Le cadavre s’y trouvant encore
19,15
et tout vase découvert, qui n'est pas entièrement clos d'un couvercle, sera impur.
Et tout ustensile ouvert
Le texte parle ici d’un récipient en terre cuite, lequel ne peut devenir impur par une cause extérieure, mais seulement intérieure. Si par conséquent la fermeture de son couvercle n’est pas parfaitement ajustée, il peut devenir impur. Si en revanche il porte un « couvercle attaché », il reste pur (‘Houlin 25a)
Attaché (pethil)
Même sens en arabe. De même : « J’ai soutenu les luttes (naftoulei) de Eloqim » (Beréchith 30, 8) : « Je me suis associée à ma sœur » (voir Rachi ibid.)
19,16
Quiconque touchera, en pleine campagne, au corps d'un homme tué par le glaive ou mort naturellement, ou à un ossement humain ou à un sépulcre, sera souillé durant sept jours.
Sur la face du champ
Nos maîtres en ont déduit qu’il faut inclure [dans l’aptitude à rendre impur] le couvercle et les côtés [du cercueil] (‘Houlin 72a). Quant au sens littéral, il est le suivant : En rase campagne, là où il n’y a pas de « tente », un cadavre rend impur par contact
19,17
Pour purifier l'impur, on prendra des cendres provenant de la combustion du purificatoire, auxquelles on mêlera de l'eau vive dans un vase.
19,18
Et un homme pur prendra de l'hysope, la trempera dans l'eau et aspergera la tente, ainsi que tous les vases et les personnes qui s'y trouvaient; pareillement, celui qui aurait touché à l'ossement, à l'homme tué ou mort naturellement, ou au sépulcre.
19,19
L'homme pur fera donc aspersion sur l'impur, au troisième et au septième jour; et lorsqu'il l'aura purifié le septième jour, l'autre lavera ses vêtements, se baignera dans l'eau, et sera pur le soir.
Il se purifiera au septième jour
C’est la fin du processus de sa purification (Sifri)
19,20
Mais l'individu qui, devenu impur, ne se purifierait pas, celui-là sera retranché du sein de l'assemblée, car il a souillé le sanctuaire du Seigneur: l'eau lustrale n'a pas été jetée sur lui, il reste impur.
Et un homme qui sera impur…
Si le texte emploie ici le mot « sanctuaire », pourquoi emploie-t-il ailleurs (verset 13) celui de résidence ? On trouvera la réponse dans le traité Chevou‘oth (16b)
19,21
Ce sera pour eux une règle invariable. Quant à celui qui aura fait aspersion de l'eau lustrale, il lavera ses vêtements, et celui qui touchera à l'eau lustrale sera impur jusqu'au soir.
Et celui qui asperge l’eau de purification
Nos maîtres ont enseigné que celui qui asperge reste pur. Quant à ce verset, il vient nous apprendre que celui qui porte l’eau de purification devient impur d’une impureté sévère entraînant l’impureté des vêtements qu’il porte, ce qui n’est pas le cas pour celui qui la touche. Quant à l’emploi de l’expression : « celui qui asperge », il t’apprend que seule est apte à rendre impur la quantité d’eau nécessaire à l’aspersion (Nidda 9a, Yoma 14a)
Et celui qui touche […] sera impur
Et il n’est pas astreint au nettoyage des vêtements
19,22
Tout ce que touchera l'impur sera souillé; et la personne qui le touchera sera souillée jusqu'au soir."
Et tout ce que touchera
La personne devenue impure au contact d’un cadavre
Et l’âme qui a touché
Qui a eu contact avec la personne devenue impure au contact d’un cadavre
Sera impure jusqu’au soir
Nous apprenons d’ici qu’un cadavre est source d’impureté « suprêmement primaire » et que celui qui l’a touché est source d’impureté « primaire » et peut rendre impures d’autres personnes. Telle est l’interprétation du texte selon le sens littéral et halakhique. Quant à l’explication midrachique, je l’ai découverte comme suit dans les écrits de Rabi Mochè Hadarchan : « Ils prendront vers toi » (verset 2) – de leurs propres troupeaux. De même qu’ils se sont arraché leurs propres pendants d’or pour la fabrication du veau (Chemoth 32, 3), de même prélèveront-ils sur leurs propres biens l’instrument d’expiation. « Une vache rousse » – Cela ressemble au fils d’une servante qui aura souillé le palais du roi. Vienne sa mère nettoyer les immondices ! De même, vienne une vache pour faire expier la faute du veau d’or ! « Rousse » – Allusion à : « Si vos péchés sont comme le cramoisi… » (Yecha’yah 1, 18). Le péché est symbolisé par la couleur rouge. « Sans défaut » – Allusion à Israël qui était sans défaut, et dont le veau d’or a été la cause des imperfections. Vienne [la vache] faire expiation et lui restituer sa perfection ! « Sur laquelle n’est pas monté un joug » – Allusion au fait qu’ils s’étaient débarrassés du joug céleste. « À El‘azar le pontife » (verset 3) – C’est autour de Aharon le kohen qu’ils se sont assemblés pour qu’il fabrique le veau. Et étant donné qu’il l’a effectivement fabriqué, ce n’est pas lui qui a été chargé de ce service, car l’accusateur [l’or, en tant que rappel du veau d’or] ne peut se muer en défenseur (Roch hachana 26a). « Il incinérera la vache » (verset 5) – tout comme a été incinéré le veau (Chemoth 32, 20). « Du bois de cèdre, de l’hysope et de l’écarlate » (verset 6) – Ces trois espèces correspondent aux trois mille hommes qui sont tombés à cause du veau d’or (Chemoth 32, 28). Le cèdre est le plus élevé des arbres, l’hysope le plus minuscule, symbole que celui qui s’enorgueillit de sa position élevée et pèche, qu’il soit rabaissé comme l’hysope et le ver [producteur d’écarlate] ! Il lui sera alors pardonné. « En garde » (verset 9) – Allusion au fait que le péché du veau d’or a été tenu en « garde » pour les générations ultérieures. Car il n’y a pas d’épreuve qui ne contienne une part de punition pour le veau (Sanhèdrin 102a), comme il est écrit : « … et au jour où je me manifesterai, je me manifesterai auprès d’eux pour leur péché » (Chemoth 32, 34). Et de même que le veau d’or a rendu impurs tous ceux qui ont eu affaire à lui, de même la vache rend-elle impur quiconque la manipule. Et de même qu’ils ont été purifiés par sa cendre, comme il est écrit : « il le répandit sur la surface de l’eau » (Chemoth 32, 20), de même « ils prendront pour l’impur de la cendre de l’incinération du ‘hatath » (verset 17)
20,1
Les enfants d'Israël, toute la communauté, arrivèrent au désert de Cîn, dans le premier mois, et le peuple s'arrêta à Kadêch. Miryam mourut en ce lieu et y fut ensevelie.
Toute la communauté
La communauté dans son intégrité, car la « génération du désert » avait totalement disparu et ceux-là étaient destinés à vivre
Miriam y mourut
Pourquoi le récit de la mort de Miriam fait-il immédiatement suite au chapitre sur la vache rousse ? Pour t’enseigner que, de même que les offrandes procurent l’expiation, de même la mort des justes procure-t-elle l’expiation (Mo‘éd qatan 28a)
Miriam y mourut
Elle aussi mourut par baiser [divin]. Et pourquoi n’est-il pas écrit [comme pour Aharon] : « de la bouche de Hachem » ? Parce que ce n’aurait pas été convenable à l’égard de Hachem (Baba bathra 17a), tandis qu’il est écrit pour Aharon, dans la sidra Mass‘ei, [qu’il est mort] « de la bouche de Hachem » (infra 33, 38)
20,2
Or, la communauté manqua d'eau, et ils s'ameutèrent contre Moïse et Aaron;
Et il n’y avait pas d’eau pour la communauté
D’où l’on apprend qu’ils ont disposé du puits, tout au long des quarante ans, grâce au mérite de Miriam (Ta‘anith 9a)
20,3
et le peuple chercha querelle à Moïse, et ils parlèrent ainsi: "Ah! Que ne sommes-nous morts quand sont morts nos frères devant l'Éternel!
Que n’avons-nous expiré
Si seulement nous étions morts 
Quand ont expiré nos frères
Comme ont expiré nos frères : par la peste. Cela nous apprend qu’il n’y a pire mort que celle causée par la soif
Quand ont expiré (bigwa’)
Le mot bigwa’ est un substantif : « la mort de nos frères ». Et il n’est pas correct de le traduire par : « quand sont morts nos frères » car il aurait dû alors être marqué d’un ‘holam (bigwo‘a)
20,4
Et pourquoi avez-vous conduit le peuple de Dieu dans ce désert, pour y périr, nous et notre bétail?
20,5
Et pourquoi nous avez-vous fait quitter l'Egypte pour nous amener en ce méchant pays, qui n'est pas un pays de culture, où il n'y a ni figuiers, ni vignes, ni grenadiers, ni eau à boire!"
20,6
Moïse et Aaron, assaillis par la multitude, se dirigèrent vers l'entrée de la tente d'assignation et se jetèrent sur leur face; et la majesté divine leur apparut.
20,7
Et l'Éternel parla ainsi à Moïse:
20,8
"Prends la verge et assemble la communauté, toi ainsi qu'Aaron ton frère, et dites au rocher, en leur présence, de donner ses eaux: tu feras couler, pour eux, de l'eau de ce rocher, et tu désaltéreras la communauté et son bétail."
Et leur bétail
D’où l’on apprend que le Saint béni soit-Il ménage l’argent d’Israël (Midrach Tan‘houma)
20,9
Moïse prit la verge de devant l'Éternel, comme il le lui avait ordonné.
20,10
Puis Moïse et Aaron convoquèrent l'assemblée devant le rocher, et il leur dit: "Or, écoutez, ô rebelles! Est-ce que de ce rocher nous pouvons faire sortir de l'eau pour vous?"
Ils assemblèrent
C’est l’un des endroits où un grand nombre a pu être contenu dans un espace réduit (Midrach Tan‘houma)
Est-ce que de ce rocher-ci nous vous ferons sortir
Ils ne le reconnaissaient plus, car le rocher, lors de la disparition du puits, s’était déplacé pour s’installer parmi les autres. Et les enfants d’Israël leur disaient : « Qu’importe le rocher d’où vous ferez jaillir l’eau ! » Voilà pourquoi [Mochè] les appelle hamorim (« les rebelles »), « des révoltés » en grec, des insensés qui veulent devenir les maîtres (morim) de leurs maîtres. Est-ce que de ce rocher-ci, au sujet duquel nous n’avons pas reçu d’ordre, nous vous ferons sortir de l’eau 
20,11
Et Moïse leva la main, et il frappa le rocher de sa verge par deux fois; il en sortit de l'eau en abondance, et la communauté et ses bêtes en burent.
Deux fois
Car il n’avait laissé s’écouler, la première fois, que des gouttes, Hachem n’ayant pas ordonné de le frapper mais de lui parler (verset 8). Or, ils ont parlé, mais à un autre rocher, lequel n’a rien laissé jaillir. Ils se sont dit : « Peut-être devrions-nous le frapper comme la première fois », comme il est écrit : « tu frapperas dans le rocher » (Chemoth 17, 6). C’est alors que se présenta ce rocher-là et il le frappa (Midrach Tan‘houma)
20,12
Mais l'Éternel dit à Moïse et à Aaron: "Puisque vous n'avez pas assez cru en moi pour me sanctifier aux yeux des enfants d'Israël, aussi ne conduirez-vous point ce peuple dans le pays que je leur ai donné."
Puisque vous n’avez pas cru en moi
Le texte nous révèle que, s’il n’y avait eu cet unique péché, ils seraient entrés en Erets Yisrael. Il n’aurait pas fallu, en effet, que l’on pût dire à leur sujet : « Le péché commis par Mochè et Aharon est aussi grave que celui du reste de la génération du désert, à laquelle a été interdite l’entrée dans le pays. » Mais la question : « leur égorgera-t-on du menu bétail et du gros bétail… ? » (supra 11, 22) ne constitue-t-elle pas une faute plus grave que celle-ci ? En fait, étant donné qu’il a parlé là-bas en privé, le texte ne lui tient pas rigueur, tandis que les paroles prononcées ici ont été émises en présence de tout Israël, de sorte que le texte lui en tient rigueur à cause de la sanctification du Nom divin (voir Rachi ibid.)
Pour me sanctifier
Car si vous aviez parlé au rocher et qu’il eût fait jaillir de l’eau, j’aurais été sanctifié aux yeux de la communauté qui se serait dit : « Si ce rocher, qui ne parle ni n’entend ni n’a besoin de nourriture, exécute l’ordre de Hachem, à plus forte raison nous incombe-t-il de le faire ! 
C’est pourquoi (lakhén) vous ne ferez pas venir
Le mot lakhén est une formule de serment, comme dans : « C’est pourquoi (lakhén) j’ai juré à la maison de ‘Eli… » (I Chemouel 3, 14). C’est dans la hâte qu’Il a prononcé ce serment afin qu’ils ne se répandent pas en supplications
20,13
Ce sont là les eaux de Meriba, parce que les enfants d'Israël contestèrent contre le Seigneur, qui fit éclater sa sainteté par elles.
Elles sont les eaux de Meriva
Ce sont les mêmes que celles mentionnées ailleurs, à savoir celles qu’ont vues les astrologues de Pharaon et qui leur ont fait prédire que le sauveur d’Israël allait être frappé par l’eau. D’où la décision : « Tout fils l’engendré vous le jetterez vers le fleuve » (Chemoth 1, 22) (Chemoth raba, Sota 12b, Sanhèdrin 101b)
Il se sanctifia en eux
Parce que c’est par elles que moururent Mochè et Aharon. Lorsque le Saint béni soit-Il prononce un jugement contre ceux qui lui sont consacrés, Il se fait craindre et sanctifier par le genre humain (Zeva‘him 115b). De même est-il écrit : « Tu es redoutable, Eloqim, auprès de ceux qui te sanctifient. » (Tehilim 68, 36), et aussi : « Je serai sanctifié en ceux qui me sont proches » (Wayiqra 10, 3)
20,14
Moïse envoya, de Kadêch, des députés au roi d'Edom: "Ainsi parle ton frère Israël: tu connais toutes les tribulations que nous avons éprouvées.
Ton frère Israël
Pour quelle raison est-il fait ici état du lien fraternel ? Il voulait lui dire : « Nous sommes frères, descendants d’Avraham, ainsi il est écrit : “ta descendance sera étrangère” (Beréchith 15, 13). C’est à nous deux qu’il appartenait de payer cette dette » (Midrach Tan‘houma)
Tu connais tout le malheur
Qui a entraîné la séparation de votre ancêtre et du nôtre : « Il alla vers une autre terre, à cause de son frère Ya‘aqov » (Beréchith 36, 6), à cause de la dette qui leur incombait à tous deux et dont il s’est démis sur Ya‘aqov
20,15
Jadis, nos pères descendirent en Egypte, et nous y avons demeuré de longs jours; puis les Egyptiens ont agi méchamment envers nous et nos pères.
Nous ont fait du mal
De nombreux malheurs nous ont assaillis
Et à nos pères
D’où l’on apprend que les patriarches éprouvent de la souffrance dans leur tombe lorsque des malheurs s’abattent sur Israël (Midrach Tan‘houma)
20,16
Mais nous avons Imploré l'Éternel, et il a entendu notre voix, et il a envoyé un mandataire, qui nous a fait sortir de l'Egypte. Or, nous voici à Kadêch, ville qui confine à ta frontière.
Il a entendu notre voix
Conformément à la bénédiction que nous avons reçue de notre ancêtre : « La voix, c’est la voix de Ya‘aqov… » (Beréchith 27, 22) – lorsque nous implorons, nous sommes exaucés
Un messager
Il s’agit de Mochè. D’où l’on apprend que les prophètes sont appelés « messagers » (Midrach Tan‘houma), comme il est écrit : « Ils se moquaient des “messagers” de Eloqim » (II Divrei Hayamim 36, 16)
20,17
Permets-nous de traverser ton pays! Nous ne passerons pas par tes champs ni par tes vignes, et nous ne boirons point de l'eau des citernes; nous suivrons la route royale, sans nous en écarter à droite ou à gauche, jusqu'à ce que nous ayons passé ta frontière."
Nous passerons
Tu ne peux pas t’opposer à ce que nous prenions possession d’Erets Yisrael. Étant donné que tu n’as pas payé ta part de la dette, aide-nous un peu en nous laissant traverser ton pays 
Et nous ne boirons pas l’eau du puits
Il aurait fallu écrire : l’eau « des puits » ! Voici, en fait, ce qu’a voulu dire Mochè : « Il est vrai que nous disposons de la manne comme nourriture et d’un puits pour boire. Nous n’en boirons cependant pas, et nous vous achèterons, dans votre intérêt, de quoi manger et de quoi boire. » D’où l’on apprend qu’un voyageur, même s’il a emporté de quoi manger, doit s’approvisionner chez le commerçant [local] pour lui procurer un bénéfice (Midrach Tan‘houma)
Nous irons par le chemin du roi…
Nous musellerons notre bétail afin qu’il n’aille pas brouter çà et là
20,18
Edom lui répondit: "Tu ne traverseras point mon pays, car je me porterais en armes à ta rencontre."
De peur que par l’épée je sorte à ta rencontre
Vous vous targuez de la « voix » dont vous avez hérité de votre ancêtre et dites : « Nous avons crié vers Hachem, Il a entendu notre “voix” ». Je vais, moi, sortir contre vous avec ce dont j’ai hérité du mien : « Et sur ton “épée” tu vivras » (Beréchith 27, 40) (Midrach Tan‘houma)
20,19
Les enfants d'Israël lui dirent: "C'est par la chaussée que nous voulons monter, et si nous buvons de ton eau, moi ou mes bestiaux, j'en paierai le prix; mais il n'en sera rien, je ne ferai que traverser à pied."
Seulement
Aucune chose ne te causera de dommage
20,20
Il répliqua: "Tu ne passeras point!" Et Edom s'avança à sa rencontre, en grande multitude et à main armée.
Et avec une main forte
Grâce à la promesse de notre ancêtre : « … et les “mains” sont les “mains” de ‘Essaw » (Beréchith 27, 22)
20,21
Edom ayant donc refusé à Israël la permission de traverser son territoire, Israël prit une autre direction.
20,22
Ils partirent de Kadêch, et les enfants d'Israël en masse arrivèrent à Hor-la-Montagne
Toute la communauté
« Totalement » intègre et « totalement » prête à entrer en Erets Yisrael. Plus personne parmi eux n’était visé par l’interdiction, tous ceux qui devaient mourir dans le désert ayant disparu. Ceux qui restaient sont ceux à propos desquels il est écrit : « Vous êtes tous vivants aujourd’hui » (Devarim 4, 4) (Midrach Tan‘houma)
Hor-la-montagne
Une montagne (har) posée sur une montagne, comme une petite pomme posée sur une grande. Il est vrai que la nuée qui les précédait nivelait les hauteurs (voir Rachi supra 10, 34). Cependant, trois sommets ont subsisté : le mont Sinaï pour la Tora, le mont Nevo pour servir de sépulture à Mochè, et Hor-la-montagne pour servir de sépulture à Aharon (Midrach Tan‘houma)
20,23
L'Éternel parla à Moïse et à Aaron, à Hor-la-Montagne, sur les confins du pays d'Edom, en ces termes:
Sur la limite du pays d’Édom
Cela nous apprend que pour s’être rapprochés de ‘Essaw l’impie, leurs entreprises ont été sapées et ils ont perdu ce juste. C’est de la même manière que le prophète dit à Yehochafat : « Parce que tu t’es lié avec A‘hazia, Hachem a détruit tes œuvres… » (II Divrei Hayamim 20, 37) (Midrach Tan‘houma)
20,24
"Aaron doit rejoindre ses pères; car il n'entrera point dans le pays que j'ai donné aux enfants d'Israël, attendu que vous avez dérogé à ma parole au sujet des eaux de Meriba.
20,25
Prends donc Aaron avec Eléazar, son fils, et fais-les monter sur le mont Hor;
Prends Aharon
Par des paroles de consolation. Dis-lui : « Heureux es-tu de voir ta couronne être attribuée à ton fils, mérite que moi-même n’aurai pas ! » (Midrach Tan‘houma)
20,26
dépouille Aaron de son costume, et revêts-en Eléazar, son fils: alors Aaron rejoindra ses pères et il mourra là."
De ses vêtements
« Fais-lui revêtir ses habits de kohen gadol, puis enlève-les lui pour les donner à son fils en sa présence ! » [Mochè] lui dit : « Entre dans cette grotte ! » Il y entra et y vit un lit préparé et une lumière allumée. Il lui dit : « Monte sur le lit ! » Et il monta. « Écarte les bras ! » Il les écarta. « Ferme la bouche ! » Il la ferma. « Clos les yeux ! » Il les ferma. Aussitôt Mochè se prit à souhaiter la même mort, comme il est écrit : « … comme est mort Aharon, ton frère » (Devarim 32, 50) – de la mort que tu as désirée (Sifri Haazinou)
20,27
Moïse fit comme avait ordonné l'Éternel: ils gravirent le mont Hor à la vue de toute la communauté.
Mochè fit
Bien que la chose lui fût pénible, il ne se déroba pas (Midrach Tan‘houma)
20,28
Et Moïse dépouilla Aaron de son costume, le fit revêtir à Eléazar, son fils, et Aaron mourut là, au sommet de la montagne. Moïse et Eléazar redescendirent la montagne.
20,29
La communauté voyant qu'Aaron avait cessé de vivre, toute la maison d'Israël le pleura trente jours.
Toute la communauté vit…
Lorsqu’ils virent que Mochè et El‘azar étaient redescendus et que Aharon ne l’était pas, ils ont demandé : « Où est Aharon ? » Il leur a répondu : « Il est mort. » « Se peut-il, ont-ils répliqué, que l’ange de la mort, qu’il avait pourtant vaincu en faisant arrêter le fléau (supra 17, 13), ait pu le vaincre ? » Aussitôt Mochè invoqua la miséricorde divine, et les anges de service leur montrèrent Aharon étendu sur le lit. Ils l’ont vu et ont alors cru (Midrach Tan‘houma)
Toute la maison d’Israël
Hommes et femmes. Car Aharon, qui était épris de paix, rétablissait la concorde entre les rivaux et l’amour entre mari et femme
Avait expiré (ki gawa’)
Il est incorrect, à mon avis, de traduire par : « “car” il était mort », à moins de rendre wayirou (« ils virent ») par : « ils furent visibles ». Car nos maîtres n’ont expliqué le mot ki comme voulant dire ici : « car » que pour introduire le midrach selon lequel les nuées de gloire ont disparu [à la mort de Aharon], et ce conformément à l’enseignement de Rabi Avahou. Car Rabi Avahou a enseigné : « Il ne faut pas lire : wayirou (“ils virent”), mais : wayyéraou (“ils furent visibles”) » (Roch hachana 3a). Cette interprétation justifie la traduction par « car », étant donné que c’est une explication de ce qui précède : Pourquoi ont-ils « été visibles » ? Parce que Aharon était mort. Mais dans la traduction du Targoum Onqelos : « toute la communauté vit », on ne peut pas rendre ki par « car », mais par « que », parfois employé comme im (« si »), comme dans : « Et si (weïm) pourquoi mon esprit ne serait-il pas à bout de patience ? » (Iyov 21, 4), de nombreux passages étant à traduire ainsi, comme : « Si (im) ses jours sont déterminés » (Iyov 14, 5)
21,1
Le Cananéen, roi d'Arad, qui habitait au midi, ayant appris qu'Israël s'acheminait par ces régions, attaqua les Israélites et en fit quelques-uns prisonniers.
Entendit le Kena‘ani
Il entendit que Aharon était mort et que les nuées de gloire avaient disparu…, comme indiqué dans le traité Roch hachana (3a). Et ‘Amaleq a toujours été la cravache servant à punir Israël, prête à sévir à tout moment (Midrach Tan‘houma)
Habitant au sud
Il s’agit de ‘Amaleq, comme il est écrit : « ‘Amaleq demeure dans le pays du sud » (supra 13, 29) (Midrach Tan‘houma). Le texte change son appellation et le désigne sous le nom de Kena‘an, afin que les enfants d’Israël demandent dans leurs prières au Saint béni soit-Il de « donner les Kena‘ani dans leurs mains », bien que ce n’en soit pas. Israël a constaté que leurs vêtements étaient ceux de ‘Amaleq et leur langue celle de Kena‘an. Ils se sont dit : « Nous allons prier sans précision de nom », comme il est écrit : « Si donner, tu donnes “ce peuple-ci” dans ma main… » (verset 2)
Le chemin de Atharim
Le chemin du sud, celui emprunté par les explorateurs, comme il est écrit : « Ils montèrent dans le sud » (supra 13, 22). Autre explication : Le chemin de Atharin, c’est le chemin du grand « guide » (tayyar) qui marchait devant eux, comme il est écrit : « un voyage de trois jours pour explorer (lathour) pour eux une tranquillité » (supra 10, 33) (Midrach Tan‘houma)
Il en emprisonna une captivité
Une servante en tout et pour tout (Yalqout chim‘oni)
21,2
Mais Israël fit un vœu à l'Éternel en disant: "Si tu livres ce peuple en mon pouvoir, je vouerais ses villes à l'anathème."
Je vouerai à la destruction
Je consacrerai leur butin au sanctuaire
21,3
L'Éternel écouta la voix d'Israël et lui livra les Cananéens; et on les frappa d'anathème, eux et leurs villes, et l'on donna à ce lieu le nom de Horma.
Il les voua à la destruction
En les tuant
Et leurs villes
En les vouant au sanctuaire
21,4
Ils partirent de Hor-la-Montagne dans la direction de la mer des Joncs, pour tourner le pays d'Edom. Le peuple perdit courage pendant cette marche,
Le chemin de la mer des Joncs
À cause de la mort de Aharon et de la guerre qu’ils ont eu à mener, ils ont rebroussé chemin en direction de la mer des Joncs, trajet qu’ils avaient suivi lors du prononcé de la punition liée aux explorateurs, comme il est écrit : « … et partez vers le désert, par le chemin de la mer des Joncs » (Devarim 1, 40). Ils ont alors rebroussé chemin de sept étapes, comme il est écrit : « Et les fils d’Israël sont partis de Beéroth-Benei-Ya‘aqan pour Mosséra, là est mort Aharon… » (Devarim 10, 6). Mais est-ce à Mosséra qu’il est mort ? N’est-ce pas plutôt à Hor-la-montagne ? En fait, ils y ont repris le deuil et ils y ont récité des oraisons funèbres comme s’il avait été là, devant eux. Et si tu étudies l’itinéraire (infra 33, 31 et suivants), tu trouveras sept étapes entre Mosséra et Hor-la-montagne (Midrach Tan‘houma)
Pour contourner le pays d’Édom
Puisqu’on ne les avait pas autorisés à traverser son pays
L’âme du peuple se découragea (littéralement : « l’âme se rétrécit ») dans le chemin
À cause de la fatigue du voyage, laquelle leur pesait. Ils se sont dit : « À présent que nous étions sur le point d’entrer dans le pays, voilà que nous rebroussons chemin ! La même chose est arrivée à nos ancêtres, qui ont dû rester trente-huit ans jusqu’à ce jour. » Voilà pourquoi leur âme s’est découragée à cause des peines du voyage, en français médiéval : « encrot lor » (« cela les dégoûtait »). Et il n’est pas correct de dire que « l’âme du peuple se découragea “parce qu’ils étaient” dans le chemin » sans indiquer la raison de leur découragement. Car toutes les fois que le texte parle de « rétrécissement de l’âme », il donne la raison de son rétrécissement. Exemples : « … et mon âme fut rétrécie “à cause d’eux” » (Zekhariya 11, 8), « … et son âme fut rétrécie “de la misère d’Israël” » (Choftim 10, 16). On peut employer l’expression « rétrécissement de l’âme » à propos de toute chose pénible qui survient à l’homme. Lorsqu’un homme est tourmenté, son esprit ne dispose pas d’un horizon assez large pour lui permettre d’assumer ce qui lui arrive, ni son cœur de la place nécessaire pour y abriter sa douleur. Quant à cette chose pénible même, on peut lui appliquer un terme exprimant l’idée d’intensité, parce qu’elle est trop grande, trop lourde pour l’homme. Exemple : « … et leur âme aussi se dégoûta de moi » (Zekhariya ibid.), c’est-à-dire qu’elle s’est élevée contre moi. Autre exemple : « Et elle augmente : tu me fais la chasse comme un lion… » (Iyov 10, 16). Le principe de cette explication est que tout « rétrécissement de l’âme » à cause d’une chose signifie qu’on ne peut pas la supporter, que la raison ne peut la souffrir
21,5
et il se plaignit de Dieu et de Moïse: "Pourquoi nous avez-vous tirés de l'Egypte, pour nous faire mourir dans ce désert? Car il n'y a point de pain, point d'eau, et nous sommes excédés de ce misérable aliment."
Contre Eloqim et contre Mochè
Ils ont mis sur le même plan serviteur et maître (Midrach Tan‘houma)
Pourquoi nous avez-vous fait monter
Tous deux sur le même plan
Et notre âme est dégoûtée
Cela est aussi une expression de « rétrécissement de l’âme » et de dégoût
Du pain misérable (haqeloqel)
C’est parce que la manne était entièrement assimilée dans les organes qu’ils l’ont appelée qeloqél (« léger »). Ils se sont dit : « Cette manne va se gonfler dans nos intestins. À-t-on jamais vu une créature née d’une femme avaler sans évacuer d’excréments ? » (Yoma 75b, ‘Avoda zara 75b)
21,6
Alors l'Éternel suscita contre le peuple les serpents brûlants, qui mordirent le peuple, et il périt une multitude d'Israélites.
Les serpents brûlants
Ils brûlaient l’homme par le venin de leurs dents
Ils mordirent le peuple
Que revienne le serpent qui a été puni pour avoir calomnié, et qu’il punisse ceux qui ont calomnié ! Que revienne le serpent pour qui tous les aliments ne possèdent qu’un seul goût, celui de la terre, et qu’il punisse les ingrats chez qui une seule nourriture prend des goûts multiples ! (Midrach Tan‘houma)
21,7
Et le peuple s'adressa à Moïse, et ils dirent: "Nous avons péché en parlant contre l'Éternel et contre toi; intercède auprès de l'Éternel, pour qu'il détourne de nous ces serpents!" Et Moïse intercéda pour le peuple.
Mochè pria
D’où l’on apprend que celui à qui l’on demande pardon ne doit pas avoir la cruauté de le refuser (Midrach Tan‘houma)
21,8
L'Éternel dit à Moïse: "Fais toi-même un serpent et place-le au haut d'une perche: quiconque aura été mordu, qu'il le regarde et il vivra!"
Sur une perche
Sur une bannière appelée en français: « portique ». De même : « … et comme une bannière (oukheness) sur la colline » (Yecha’yah 30, 17), « … j’élèverai ma bannière (nissi) » (Yecha’yah 49, 22), « élevez une bannière… » (Yecha’yah 13, 2). Parce qu’elle est haute, bien apparente et visible, on l’appelle « bannière »
Quiconque sera mordu
Lorsqu’on est mordu par un chien ou par un âne, on en souffre jusqu’à en dépérir. La morsure du serpent était cependant plus rapidement mortelle. Voilà pourquoi le texte commence par dire, [à propos de quiconque ayant été mordu] : « il la regardera » – d’un regard indéterminé, tandis qu’il précise, s’agissant d’une morsure du serpent, qu’il le « fixait du regard ». Celui qui avait été mordu par un serpent ne guérissait rapidement que s’il le fixait intensément du regard (Midrach Tan‘houma). Et nos maîtres ont enseigné : Un serpent peut-il donc faire vivre ou faire mourir ? Cela veut dire que lorsque les enfants d’Israël regardaient vers le haut et soumettaient leur cœur à leur père dans le ciel ils étaient guéris, et sinon ils dépérissaient (Roch hachana 29a)
21,9
Et Moïse fit un serpent d'airain, le fixa sur une perche; et alors, si quelqu'un était mordu par un serpent, il levait les yeux vers le serpent d'airain et était sauvé.
Un serpent de cuivre (ne‘hach ne‘hocheth)
Il ne lui avait pas été ordonné de le faire en cuivre, mais Mochè s’est dit : « Le Saint béni soit-Il l’appelle na‘hach. Je vais donc, par assonance, le faire en cuivre (ne‘hocheth). 
21,10
Les enfants d'Israël levèrent le camp, puis campèrent à Oboth.
21,11
Partis d'Oboth, ils campèrent à lyyê-Haabarîm, dans le désert situé devant Moab, vers le soleil levant.
À ‘Iyyé-Ha‘avarim
Je ne sais pas pourquoi cet endroit est appelé ‘Iyyim. Le mot ‘aï signifie : ruine, endroit balayé. Seule la lettre ‘ayin fait partie du radical, du même mot que yaïm (« pelles ») (voir Chemoth 27, 3) ou dans : « et la grêle balayera (weya‘a)… » (Yecha’yah 28, 17)
Ha‘avarim
Chemin de passage (ma‘avar) servant à ceux qui traversaient le mont Nevo en direction du pays de Kena‘an. Il formait la frontière entre le pays de Moav et celui de Émori
Sur la face de Moav
À l’est du pays de Moav
21,12
De là ils repartirent et campèrent dans la vallée de Zéred.
21,13
De là ils repartirent et campèrent sur la rive de l'Arnon située dans le désert et partant du territoire des Amorréens; car l'Arnon est la frontière de Moab, entre Moab et le territoire amorréen.
De la limite (miguevoul) du Émori
La limite extrême de leur territoire, comme dans : « la limite de Moav » (Devarim 2, 18). Le mot guevoul signifie : « frontière », « extrémité »
De l’autre côté de l’Arnon
Ils ont contourné le pays de Moav par tout le sud et l’est jusqu’à atteindre l’autre rive de l’Arnon, en pays du Émori, au nord du pays de Moav
Qui sort de la limite du Émori
Une langue de terre appartenant aux Émoris fait saillie depuis leur frontière et pénètre en territoire de Moav jusqu’au Arnon qui forme la frontière de Moav. C’est là qu’ont campé les enfants d’Israël, sans toutefois pénétrer en territoire de Moav. « Car l’Arnon est la limite de Moav », et ils ne leur avaient pas donné la permission de traverser leur pays. Mochè n’a pas fait état de cette interdiction, contrairement à Yifta‘h : « Et il envoya aussi au roi de Moav, mais il ne voulut pas » (Choftim 11, 17). Cependant, Mochè y a fait allusion lorsqu’il a dit : « Comme m’ont fait les fils de ‘Essaw, qui demeurent dans Sé‘ir, et les Moavis, qui demeurent à ‘Ar… » (Devarim 2, 29) – de même que ceux-là ne nous ont pas permis de traverser leur pays, de même Moav (Midrach Tan‘houma)
21,14
C'est pourquoi l'on cite, dans l'histoire des guerres du Seigneur, "Vaheb en Soufa, et les affluents de l'Arnon;
C’est pourquoi il est dit
À propos de cette étape et des miracles qui s’y sont produits, « il est dit dans le livre des guerres de Hachem » que lorsqu’on raconte les miracles dont ont bénéficié nos ancêtres, on fait état de Wahév, etc
Wahév
Comme yahév. De même que l’on dit : waèd au lieu de : yaèd, de même dit-on : wahév au lieu de yahév. Le waw fait partie de la racine. Le mot signifie : ce que Hachem leur « a donné » (yahév) et comment Il a multiplié les miracles à la mer des Joncs (soufa)
Et les vallées de l’Arnon
De même que l’on raconte les miracles de la mer des Joncs, de même doit-on raconter ceux des vallées de l’Arnon, puisque là aussi de grands miracles ont été opérés (Midrach Tan‘houma). Et lesquels ?
21,15
et encore le bassin des rivières, qui s'étend vers Chébeth-Ar et confine à la frontière de Moab..."
Et la cascade (weèchèd) des vallées
Le Targoum Onqelos traduit échèd par chefoukh (« le déversement » des torrents), car là a été versé le sang des Émoris qui s’y étaient embusqués. Les montagnes y étaient élevées et la vallée profonde et étroite. Les montagnes étaient si rapprochées l’une de l’autre que l’on pouvait se parler d’un sommet à celui lui faisant face. Un chemin passait au fond de la gorge. Les Émoris se sont dit : « Lorsque les enfants d’Israël entreront dans le pays en traversant le défilé, nous sortirons des grottes des montagnes qui la dominent et nous les tuerons avec des flèches et des pierres servant de projectiles. » Ces anfractuosités se trouvaient dans la montagne du côté de Moav, et face à elles, sur la montagne du côté de Émori, se trouvaient des éperons et des corniches formant saillie. Aussitôt qu’Israël s’est engagé dans le passage, la montagne située en Erets Yisrael s’est mise à trembler, comme une servante qui sort accueillir sa maîtresse, et elle s’est rapprochée de celle du côté de Moav. Les éperons ont pénétré dans les anfractuosités et ont tué leurs occupants. Voilà ce que veut dire : « qui s’incline vers Chèvèth-‘Ar » – la montagne s’est inclinée pour se rapprocher du territoire de Moav et s’y agglutiner. Telle est l’idée contenue dans les mots : « et s’appuie à la limite de Moav » (Midrach Tan‘houma)
21,16
Puis, ils gagnèrent Beêr, ce puits à propos duquel le Seigneur dit à Moïse: "Assemble le peuple, je veux lui donner de l'eau."
Et de là vers Beér
De là la cascade s’est jetée dans le puits. Comment cela ? Le Saint béni soit-Il a dit : « Qui fera connaître tous ces miracles à mes enfants ? » Comme le dit le proverbe, « si tu donnes du pain à un enfant, fais-le savoir à sa mère ! » (Chabath 10b). Après leur passage, les montagnes ont retrouvé leur place, et le puits a été précipité dans la vallée d’où il a ramené du sang des tués, des bras et des membres qu’il a fait défiler autour du camp. Israël l’a vu et a entonné un cantique (Midrach Tan‘houma)
21,17
C'est alors qu'Israël chanta ce cantique: "Jaillis, ô source! Acclamez-la!...
Monte
De la vallée, et fais monter vers moi ce que tu portes ! Et d’où sait-on que c’est le puits qui le leur a appris ? De ce qu’il est écrit : « et de là vers Beér » (verset 16). Mais le puits n’a-t-il existé que depuis ce moment-là ? Ne les accompagnait-il pas depuis le début des quarante ans ? En fait, il était descendu pour donner de la notoriété aux miracles. Il en va de même de : « Alors chantera Israël… ». Ce cantique a été récité à la fin des quarante ans, tandis que le puits leur a été donné au début de cette période. Et pour quelle raison n’en est-il fait mention qu’ici ? La réponse à cette question se trouve dans le commentaire ci-dessus (Midrach Tan‘houma)
21,18
Ce puits, des princes l'ont creusé, les plus grands du peuple l'ont ouvert, avec le sceptre, avec leurs verges!..." Et de Midbar ils allèrent à Mattana;
Puits
C’est le puits qu’ont foré les princes : Mochè et Aharon
Avec leurs bâtons (bemich‘anotham)
Le mot bemich‘anotham veut dire : « avec leurs bâtons »
Et de Midbar
Il leur a été donné
21,19
de Mattana à Nahalïel; de Nahalïel à Bamoth;
Et de Matana
Comme le rend le Targoum Onqelos
21,20
et de Bamoth, au plateau qui est dans la campagne de Moab, au sommet du Pisga, d'où l'on découvrait l'étendue du désert.
Et de Bamoth
C’est là qu’est mort Mochè et là qu’a disparu le puits. Autre explication : « L’ont creusé les hommes nobles du peuple » (verset 18) signifie que lors des étapes, chaque prince prenait son bâton et tirait une ligne vers son drapeau et son camp. L’eau du puits suivait ce tracé et elle arrivait jusque devant le campement de chaque tribu (Midrach Tan‘houma)
Avec le législateur (verset 18)
Par l’intermédiaire de Mochè, qui est appelé « législateur », comme il est écrit : « … car là était cachée la part du législateur » (Devarim 33, 21). Et pourquoi le nom de Mochè n’apparaît-il pas dans ce cantique ? Parce qu’il a été puni à cause du puits. Et puisque n’apparaît pas le nom de Mochè, n’apparaît pas non plus celui du Saint béni soit-Il. Cela ressemble à un roi que l’on aura invité à un banquet. Il dira : « Si mon ami y est, j’y serai aussi. Sinon, je n’irai pas » (Midrach Tan‘houma)
Au sommet du Pisga
Comme le rend le Targoum Onqelos : « le sommet de la hauteur ». Le mot pisga veut dire : « hauteur », comme dans : « élevez (pisgou) ses palais » (Tehilim 48, 14)
Et l’on peut regarder
Cette hauteur « regarde » l’endroit appelé yechimon, terme voulant dire : « désert aride ». Autre explication : Le puits pouvait être regardé depuis le désert, car il était enfoui dans le lac de Tibériade. Celui qui se trouve dans le désert voit distinctement dans le lac comme une sorte de formation rocheuse : C’est le puits. Ainsi l’explique Rabi Tan‘houma
21,21
Israël envoya des députés à Sihôn, roi des Amorréens, pour lui dire:
Israël envoya des messagers
Alors que cet envoi de messagers est attribué ailleurs à Mochè, comme il est écrit : « J’ai envoyé des messagers, du désert de Qedémoth, à Si‘hon, roi de ‘Hechbon… » (Devarim 2, 26). De même : « Mochè envoya des messagers, de Qadéch vers le roi d’Édom… » (supra 20, 14). Et il est écrit à propos de Yifta‘h : « Israël envoya des messagers au roi d’Édom… » (Choftim 11, 17). Ces versets, en fait, se complètent les uns les autres, et ce que l’un dissimule l’autre le révèle. Car Mochè s’identifie à Israël et inversement, cela pour t’apprendre que le prince d’une génération l’incarne entièrement, car le prince constitue sa totalité (Midrach Tan‘houma)
21,22
"Je voudrais passer par ton pays. Nous ne traverserons ni champs ni vignobles, nous ne boirons point de l'eau des citernes; nous irons par la route royale, jusqu'à ce que nous ayons passé ta frontière."
Je passerai dans ton pays
Bien qu’ils n’aient pas reçu l’ordre d’engager avec eux des pourparlers de paix, ils la leur ont néanmoins demandée (Midrach Tan‘houma)
21,23
Mais Sihôn ne permit point à Israël de traverser son territoire; et Sihôn rassembla tout son peuple, marcha à la rencontre d'Israël, vers le désert et atteignit Yahça, où il livra la bataille à Israël.
Et Si‘hon ne donna pas
Parce que tous les rois de Kena‘an lui payaient tribut afin qu’il les protège et qu’il interdise le passage aux ennemis. De sorte que, lorsque les enfants d’Israël lui ont demandé de pouvoir traverser son pays, il leur a répondu : « Mon rôle ici est de les protéger contre vous, et vous me demandez pareille chose ! » (Midrach Tan‘houma)
Il sortit à la rencontre d’Israël
Même si ‘Hechbon n’avait abrité que des mouches, aucune créature n’aurait pu la conquérir. Et même si Si‘hon s’était trouvé dans un village sans défense, aucun homme n’aurait pu le vaincre. Il en aurait été ainsi, à plus forte raison, s’il s’était trouvé à ‘Hechbon. Le Saint béni soit-Il a dit : « Pourquoi compliquer la tâche de mes enfants en les obligeant à assiéger ville après ville ? » Aussi a-t-Il incité tous les guerriers à sortir des villes et à opérer leur regroupement dans un seul endroit, et c’est là qu’ils sont tombés. Les enfants d’Israël ont fait ensuite mouvement vers les villes où ils n’ont rencontré aucune résistance, car il n’y restait plus que les femmes et les enfants (Midrach Tan‘houma)
21,24
Israël le passa au fil de l'épée, et il conquît son pays depuis l'Arnon jusqu'au Jaboc, jusqu'aux possessions des Ammonites; car elle était forte, la frontière des enfants d'Ammon.
Car elle était forte
En quoi était-elle forte ? En ce que le Saint béni soit-Il avait averti [Israël] en leur disant : « Ne leur sois pas hostile ! » (Devarim 2, 19)
21,25
Israël s'empara de toutes ces villes; et il s'établit dans toutes les villes des Amorréens, à Hesbon et dans toutes ses dépendances.
Ses banlieues
Les villages qui lui étaient contigus
21,26
Car Hesbon était devenue la ville de Sihôn, roi des Amorréens, celui-ci ayant fait la guerre au précédent roi de Moab, et lui ayant pris tout son territoire jusqu'à l'Arnon.
Et c’est lui qui guerroyait
Pourquoi fallait-il que ce fût écrit ? Parce qu’il est écrit : « Ne sois pas hostile à Moav… » (Devarim 2, 9) et que ‘Hechbon appartenait à Moav. Il est indiqué ici que Si‘hon la leur avait arrachée et que, dès lors, il était devenu loisible à Israël de l’attaquer (‘Houlin 60b)
De sa main
De sa domination
21,27
C'est à ce propos que les poètes disaient: "Venez à Hesbon! Cité de Sihôn, qu'elle se relève et s'affermisse!
C’est pourquoi
À cause de la guerre que Si‘hon a livrée contre Moav
Diront les poètes (mochlim)
Il s’agit de Bil‘am, au sujet duquel il est écrit : « Il proféra son allégorie (mechalo) » (infra 23, 7)
Les poètes
Bil‘am et Be‘or. Ce sont eux qui avaient dit 
Venez à ‘Hechbon
Que Si‘hon n’avait pas réussi à conquérir. Il avait alors engagé Bil‘am pour maudire [Moav]. Et c’est ce que lui a dit Balaq : « car “je sais” que celui que tu bénis est béni, et celui que tu maudis est maudit » (infra 22, 6) (Midrach Tan‘houma)
Qu’elle soit construite et qu’elle s’établisse
‘Hechbon, au nom de Si‘hon, pour être sa ville
21,28
Car un feu a jailli de Hesbon, une flamme, de la ville de Sihôn, qui a dévoré Ar-en-Moab, les maîtres des hauteurs d'Arnon.
Car un feu est sorti de ‘Hechbon
Après que Si‘hon l’eut conquise
Elle a dévoré ‘Ar -en-Moav
Le nom de cette province était ‘Ar en hébreu et Le‘hayyath en araméen
‘Ar -en-Moav
‘Ar qui fait partie de Moav
21,29
C'est fait de toi. Moab! Tu es perdu, peuple de Camôs!... Ses fils, il les laisse mettre en fuite, ses filles, emmener captives, par un roi amorréen, par Sihôn!
Malheur à toi
[Bil‘am et Be‘or] ont maudit Moav afin qu’il tombe dans les mains [de Si‘hon] (Midrach Tan‘houma)
Kemoch
C’est le nom d’une divinité de Moav (Choftim 11, 24)
Il a donné ses fils
Celui qui livre les enfants de Moa
« comme fuyards »
Il les fait fuir et se réfugier loin de l’épée, et ses filles sont emmenées en captivité
21,30
Hesbon perdu, nous les avons poursuivis de nos traits jusqu'à Dibôn; nous avons dévasté jusqu'à Nôfah, même jusqu'à Mèdeba!..."
L’empire de ‘Hechbon est perdu
Leur puissance
‘Hechbon est perdue jusqu’à (‘ad) Divon
La puissance et le joug que Moav avait imposés sur ‘Hechbon ont pris fin. De même, le Targoum Onqelos rend sar (« s’est retiré ») (supra 14, 9) par ‘ada, c’est-à-dire : « la domination “s’est retirée” de Divon ». Quant au mot nir (ici : « empire »), il comporte une connotation de puissance, de joug et de domination par quelqu’un, comme dans : « … afin qu’il y ait toujours une domination (nir) pour David, mon serviteur » (I Melakhim 11, 36)
Nous avons dévasté (wanachim)
Le chin de wanachim est ponctué d’un daguéch et le mot signifie : « dévastation ». Ainsi diront les poètes : « Nous les avons dévastés. 
Jusqu’à Nofakh
Nous les avons dévastés jusqu’à Nofakh
21,31
Israël s'établit donc dans le pays des Amorréens.
21,32
Moïse envoya explorer Yazêr; on s'empara de ses dépendances, et l'on déposséda les Amorréens qui y demeuraient.
Mochè envoya pour explorer Ya’zér
Les explorateurs l’ont conquise en disant : « Nous n’agirons pas comme nos devanciers, car nous faisons confiance, pour engager le combat, à la puissance que possède la prière de Mochè » (Midrach Tan‘houma)
21,33
Puis ils se dirigèrent, en montant plus haut, vers le Basan. Og, roi du Basan, s'avança à leur rencontre avec tout son peuple, pour leur livrer bataille, à Edréi.
21,34
Mais l'Éternel dit à Moïse: "Ne le crains point, car je le livre en tes mains, lui et tout son peuple, et son pays; et tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amorréens, qui résidait à Hesbon."
Ne le crains pas
Mochè avait peur d’engager le combat, car [Si‘hon] allait peut-être bénéficier du mérite d’Avraham, comme il est écrit : « Vint le rescapé… » (Beréchith 14, 13). Or, le « rescapé » n’était autre que ‘Og, lequel avait réchappé des Refaïm que Kedorla‘omèr et ses alliés avaient vaincus à ‘Achteroth-Qarnayim, et il est écrit : « Car seulement ‘Og, roi du Bachane, est resté du restant des Refaïm… » (Devarim 3, 11)
21,35
Et ils le battirent, ainsi que ses fils et tout son peuple, tellement qu'ils n'en laissèrent survivre aucun; et ils conquirent son territoire.
Ils le frappèrent
Mochè l’a tué, comme indiqué dans le traité Berakhoth (54b) : « ‘Og a arraché un rocher de trois parsas… 
22,1
Les enfants d'Israël repartirent, et ils allèrent camper dans les plaines de Moab, sur la rive du Jourdain, qui fait face à Jéricho.