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33,1
Voici l'itinéraire des enfants d'Israël, depuis qu'ils furent sortis du pays d'Egypte, selon leurs légions, sous la conduite de Moïse et d'Aaron.
Celles-là sont les étapes
Pourquoi ces étapes sont-elles énumérées ? Pour faire connaître les bontés de Hachem. Car s’il est vrai qu’Il a décidé de déplacer [le enfants d’Israël] et de les faire vagabonder dans le désert, on ne peut pas dire qu’ils ont dû errer et vagabonder d’étape en étape pendant tous ces quarante ans sans jamais y trouver de repos. Car l’énumération qui va suivre porte sur quarante-deux étapes, desquelles on en déduira quatorze, toutes parcourues pendant la première année avant le prononcé de la condamnation, à savoir depuis leur départ de Ra‘amsés jusqu’à leur arrivée à Rithma, lieu d’où ont été envoyés les explorateurs. Il est en effet écrit : « Et après, le peuple partit de ‘Hatséroth, ils campèrent dans le désert de Paran » (supra 12, 16), suivi de : « Envoie-toi des hommes » (supra 13, 2). Or il est écrit ici : « Ils voyagèrent de ‘Hatséroth, ils campèrent à Rithma » (verset 18), ce qui permet de conclure que cet endroit se trouve dans le désert de Paran. Il faut encore déduire huit autres étapes qui ont été parcourues après la mort de Aharon, pendant la quarantième année, de Hor-la-montagne jusqu’aux plaines de Moav. Il en résulte que, pendant toutes ces trente-huit années, ils n’ont parcouru que vingt étapes. Cela se trouve dans le livre de Rabi Mochè Hadarchan. Quant à Rabi Tan‘houma, il propose une autre explication midrachique : Cela ressemble à un roi dont le fils avait été malade et qu’il avait conduit à un endroit éloigné pour le faire soigner. À leur retour, le père s’est mis à énumérer toutes leurs étapes : « Ici nous avons dormi, ici nous nous sommes rafraîchis, ici tu as eu des maux de tête, etc. 
33,2
Moïse inscrivit leurs départs et leurs stations sur l'ordre de l'Éternel; voici donc leurs stations et leurs départs:
33,3
ils partirent de Ramsès dans le premier mois, le quinzième jour du premier mois; le lendemain de la Pâque, les enfants d'Israël sortirent, triomphants, à la vue de toute l'Egypte,
33,4
tandis que les Egyptiens ensevelissaient ceux que l'Éternel avait frappés parmi eux, tous les premiers-nés, l'Éternel faisant ainsi justice de leurs divinités.
Et les Égyptiens enterraient
Ils étaient absorbés par leur deuil
33,5
Partis de Ramsès, les enfants d'Israël s'arrêtèrent à Soukkot.
33,6
Ils repartirent de Soukkot et se campèrent à Ethâm, situé sur la lisière du désert.
33,7
Puis ils partirent d'Ethâm, rebroussèrent vers Pi-Hahirot, qui fait face à Baal-Cefôn, et campèrent devant Migdol.
33,8
Ils partirent de devant Pi-Hahirot, se dirigèrent, en traversant la mer, vers le désert, et après une marche de trois journées dans le désert d'Ethâm, s'arrêtèrent à Mara.
33,9
Partis de Mara, ils arrivèrent à Elim. Or, à Elim étaient douze sources d'eau et soixante-dix palmiers, et ils s'y campèrent.
33,10
Puis ils repartirent d'Elim, et campèrent près de la mer des Joncs.
33,11
Ils repartirent de la mer des Joncs et campèrent dans le désert de Sîn.
33,12
Ils repartirent du désert de Sîn, et campèrent à Dofka.
33,13
Ils repartirent de Dofka, et campèrent à Alouch.
33,14
Ils repartirent d'Alouch, et campèrent à Rephidîm, où il n'y eut point d'eau à boire pour le peuple.
33,15
IIs repartirent de Rephidîm, et campèrent dans le désert de Sinaï.
33,16
Ils repartirent du désert de Sinaï, et campèrent à Kibroth-Hattaava.
33,17
Ils repartirent de Kibroth-Hattaava, et campèrent à Hacêroth.
33,18
Ils repartirent de Hacêroth, et campèrent à Rithma.
Ils campèrent à Rithma
Ainsi nommée à cause de la médisance des explorateurs, comme il est écrit : « Que te donnera-t-on, et que t’ajoutera-t-on, langue trompeuse ? Des flèches aiguës d’un homme puissant, et des charbons ardents de genêts (rethamim). » (Tehilim 120, 3 et 4)
33,19
Ils repartirent de Rithma, et campèrent à Rimmôn-Péreç.
33,20
Ils repartirent de Rimmôn-Péreç, et campèrent à Libna,
33,21
Ils repartirent de Libna, et campèrent à Rissa.
33,22
Ils repartirent de Rissa, et campèrent à Kehêlatha.
33,23
Ils repartirent de Kehêlatha, et campèrent au mont Chéfer.
33,24
Ils repartirent du mont Chéfer, et campèrent à Harada.
33,25
Ils repartirent de Harada, et campèrent à Makhêloth.
33,26
Ils repartirent de Makhêloth, et campèrent à Tahath.
33,27
Ils repartirent de Tahath, et campèrent à Térah.
33,28
Ils repartirent de Térah, et campèrent à Mitka.
33,29
Ils repartirent de Mitka, et campèrent à Haschmona.
33,30
Ils repartirent de Haschmona, et campèrent à Mossêroth.
33,31
Ils repartirent de Mossêroth, et campèrent à Benê-Yaakan.
33,32
Ils repartirent de Benê-Yaakan, et campèrent à Hor-Haghidgad.
33,33
Ils repartirent de Hor-Haghidgad, et campèrent à Yotbatha.
33,34
IIs repartirent de Yotbatha, et campèrent à Abrona.
33,35
Ils repartirent d'Abrona, et campèrent à Asiongaber.
33,36
Ils repartirent d'Asiongaber, et campèrent au désert de Cîn, c'est-à-dire à Kadêch.
33,37
Ils repartirent de Kadêch et campèrent à Hor-la-Montagne, à l'extrémité du pays d'Edom.
33,38
Aaron, le pontife, monta sur cette montagne par ordre de l'Éternel, et y mourut. C'était la quarantième année du départ des Israélites du pays d'Egypte, le premier jour du cinquième mois.
De la bouche de Hachem
Ce qui nous apprend qu’il est mort par un baiser [divin] (Baba bathra 17a)
33,39
Aaron avait cent vingt-trois ans lorsqu'il mourut à Hor-la-Montagne.
33,40
C'est alors que le Cananéen, roi d'Arad, qui habitait au midi du pays de Canaan, apprit l'arrivée des enfants d'Israël.
Entendit le Kena‘ani
D’où l’on apprend que la nouvelle [qu’il a entendue] était la mort de Aharon. Car les nuées de gloire ont alors disparu et il croyait qu’il lui était désormais loisible d’attaquer Israël. Voilà pourquoi le texte revient sur le sujet (Roch hachana 3a)
33,41
Puis, ils partirent de Hor-la-Montagne, et vinrent camper à Çalmona.
33,42
Ils repartirent de Çalmona, et campèrent à Pounôn.
33,43
Ils repartirent de Pounôn, et campèrent à Oboth.
33,44
Ils repartirent d'Oboth et campèrent à lyyê-Haabarîm, vers les confins de Moab.
À ‘Iyyé-Ha‘avarim
Expression désignant des ruines et des décombres, comme dans : « Et je ferai de Samarie un monceau (le‘i) dans les champs » (Mikha 1, 6), ou dans : « Ils ont réduit Jérusalem en monceaux (le‘iyim) de pierres » (Tehilim 79, 1)
33,45
Ils repartirent d'Iyyîm, et campèrent à Dibôn-Gad.
33,46
Ils repartirent de Dibôn-Gad, et campèrent à Almôn-Diblathayim.
33,47
Ils repartirent d'Almôn-Diblathayim et campèrent parmi les monts Abarim, en face de Nébo.
33,48
Ils repartirent des monts Abarîm et campèrent dans les plaines de Moab, près du Jourdain qui est vers Jéricho.
33,49
Ils occupaient la rive du Jourdain, depuis Bêth-Hayechimoth jusqu'à Abêl-Hachittîm, dans les plaines de Moab.
Depuis Beith-Hayechimoth jusqu’à Avél-Hachitim
On apprend d’ici que le camp d’Israël mesurait douze mils, car Rabba bar bar ‘Hana a enseigné : « J’ai vu cet endroit, etc. » (‘Erouvin 55b)
Avél-Hachitim
La plaine de Chitim s’appelait Avél
33,50
L'Éternel parla ainsi à Moïse dans les plaines de Moab, près du Jourdain vers Jéricho:
33,51
"Parle aux enfants d'Israël en ces termes: Comme vous allez passer le Jourdain pour atteindre le pays de Canaan,
Quand vous passez le Yardén […] vous déposséderez…
Que de fois, pourtant, ils ont reçu cet avertissement ! Voici ce qu’a voulu leur dire Mochè : « Si vous voulez passer le Yardén à pied sec, vous le passerez, mais à cette condition-là ! Sinon les eaux vous engloutiront. » De fait, Yehochou‘a leur a parlé alors qu’ils se trouvaient encore dans le Yardén (Yehochou‘a 4, 10 – Sota 34a)
33,52
quand vous aurez chassé devant vous tous les habitants de ce pays, vous anéantirez tous leurs symboles, toutes leurs idoles de métal, et ruinerez tous leurs hauts-lieux.
Vous déposséderez
Vous expulserez
Leurs images (maskiyoutham)
Comme le rend le Targoum Onqelos : « les lieux de leurs prosternations ». Ainsi nommées parce qu’ils couvraient le sol d’une plaque de marbre sur laquelle ils se prosternaient en déployant leurs mains et leurs pieds, comme il est écrit : « et vous ne donnerez pas de pierre sculptée (maskith) dans votre pays pour s’y prosterner » (Wayiqra 26, 1)
De leurs idoles de métal
Comme le rend le Targoum Onqelos : « des dieux de fonte »
33,53
Vous conquerrez ainsi le pays et vous vous y établirez; car c'est à vous que je le donne à titre de possession.
Vous déposséderez le pays
Vous le déposséderez de ses habitants, et alors vous y demeurerez et pourrez vous y maintenir. Et sinon vous ne pourrez pas vous y maintenir
33,54
Vous lotirez ce pays, par la voie du sort, entre vos familles, donnant toutefois aux plus nombreux un plus grand patrimoine et aux moins nombreux un patrimoine moindre, chacun recevant ce que lui aura attribué le sort; c'est dans vos tribus paternelles que vous aurez vos lots respectifs.
Là où lui sortira le sort ce sera à lui
Le texte s’exprime ici de manière elliptique : L’endroit sur lequel sera sorti le sort lui appartiendra
Selon les tribus de vos pères
D’après le nombre de ceux qui sont sortis d’Égypte (Baba bathra 117a). Autre explication : En douze cantons correspondant au nombre de tribu
33,55
Or, si vous ne dépossédez pas à votre profit tous les habitants de ce pays, ceux que vous aurez épargnés seront comme des épines dans vos yeux et comme des aiguillons à vos flancs: ils vous harcèleront sur le territoire que vous occuperez;
Ce sera que ceux que vous laisserez de reste
Feront votre malheur
Comme des épines (lessikim) dans vos yeux
Comme des chevilles qui crèvent les yeux. Le Targoum Onqelos rend le mot « chevilles » (Chemoth 27, 19) par sikia
Et des piquants
Les commentateurs rendent ce mot comme désignant une haie d’épines qui vous entourera et vous enfermera, vous empêchant d’entrer et de sortir
Ils vous harcèleront
Comme le rend le Targoum Onqelos
33,56
et alors, ce que j'ai résolu de leur faire, je le ferai à vous-mêmes."
34,1
L'Éternel parla à Moïse en ces termes:
34,2
"Donne aux enfants d'Israël les instructions suivantes: Comme vous allez entrer dans ce pays de Canaan, voici quel territoire vous tombera en partage: le pays de Canaan selon ses limites.
Ceci est le pays qui tombera pour vous en héritage
Étant donné que de nombreuses mitswoth s’imposent dans le pays et non en dehors, il était nécessaire d’en définir les frontières qui l’entourent, comme pour dire : « C’est à l’intérieur de ces frontières-là que s’imposent ces mitswoth. 
Tombera pour vous
Le texte emploie ici le verbe « tomber » parce que le pays a été partagé par voie du sort. Quant au Midrach aggada, il explique que c’est parce que le Saint béni soit-Il a fait tomber du ciel les « princes » des soixante-dix nations et les a présentés ligotés à Mochè en lui disant : « Regarde ! Ils sont désormais impuissants. » (Midrach Tan‘houma)
34,3
Vous aurez pour côté méridional le désert de Cîn, sur la lisière d'Edom; cette limite du midi commencera pour vous à la pointe orientale de la mer Salée.
Ce sera pour vous le coin sud
Le côté méridional, qui s’étend d’est en ouest
Du désert de Tsin
Qui se trouve à côté d’Édom, à l’extrémité sud-est du territoire des neuf tribus. Comment cela ? La frontière sud d’Erets Yisrael touche à trois pays, contigus l’un à l’autre : une partie de l’Égypte, la totalité d’Édom et la totalité de Moav. L’Égypte se trouve à la pointe sud-ouest, comme il est écrit : « de ‘Atsmon vers le “torrent d’Égypte”, ses extrémités seront vers la mer » (verset 5). Et le « torrent d’Égypte » longe la frontière égyptienne, comme il est écrit : « depuis le Chi‘hor qui est devant l’Égypte » (Yehochou‘a 13, 3). Il forme donc la démarcation entre l’Égypte et Erets Yisrael. Le pays d’Édom est à l’est de l’Égypte, et le pays de Moav à côté d’Édom, à l’extrémité est de sa frontière sud. Si Hachem avait voulu, quand Israël est sorti d’Égypte, le faire entrer directement en Erets Yisrael, Il lui aurait fait traverser le Nil en direction du nord et il y serait parvenu immédiatement. Mais Il ne l’a pas fait, ainsi qu’il est écrit : « Eloqim ne les conduisit pas par le chemin du pays des Philistins », ceux-ci étant établis au bord de la mer Méditerranée, à l’ouest du pays de Kena‘an. Il est en effet écrit, à propos des Philistins : « les habitants de la bande côtière, les Keréthim » (Tsefania 2, 5). Il ne les conduisit pas par ce chemin, mais Il leur a fait faire un détour en les faisant sortir par le sud vers le désert que Ye‘hezqèl appelle « le désert des peuples » (Ye‘hezqèl 20, 35), ainsi nommé parce que de nombreux peuples en sont les voisins. Il les a conduits vers le sud, constamment d’ouest en est, jusqu’à ce qu’ils arrivent au sud du pays d’Édom. C’est là qu’ils ont demandé au roi d’Édom la permission de traverser son pays dans le sens de sa largeur pour atteindre Erets Yisrael, mais il la leur a refusée (supra 20, 14 et suivants). Aussi ont-ils dû contourner Édom par le sud jusqu’au sud du pays de Moav, comme il est écrit : « Et il envoya aussi au roi de Moav, mais il ne voulut pas. » (Choftim 11, 17). Ils ont alors longé toute la frontière sud de Moav jusqu’à son extrémité, puis ils se sont tournés vers le nord et ils ont longé toute la frontière est dans le sens de sa largeur. Ce trajet achevé, ils ont atteint le pays de Si‘hon et de ‘Og situé à l’est du pays de Kena‘an et dont il était séparé par le Yardén. C’est ce qui est écrit à propos de Yifta‘h : « Il marcha dans le désert, et contourna le pays d’Édom et le pays de Moav, et vint du côté du soleil levant au pays de Moav. » (Choftim 17, 18). Ils ont alors conquis le pays de Si‘hon et de ‘Og, situé au nord du pays de Moav. Puis ils se sont approchés du Yardén, se trouvant ainsi à l’extrémité nord-ouest de Moav. Par conséquent, l’extrémité sud-est du pays de Kena‘an, au-delà du Yardén, du côté de l’ouest, était à côté d’Édom
34,4
Puis la limite s'infléchira, par le midi, vers la montée d'Akrabbîm, atteindra Cîn et aboutira au midi de Kadêch-Barnéa; sortira vers Haçar-Addar, ira jusqu'à Açmôn;
La limite tournera pour vous
Toutes les fois que sont employés dans le présent contexte les verbes : « tourner » ou « sortir », il s’agit de nous apprendre que la frontière ne formait pas une ligne droite, mais comme un arc de cercle ouvert vers l’extérieur. La frontière [méridionale] formait comme un arc ouvert vers le nord et obliquant vers l’ouest. Elle passait au sud de Ma‘alè-‘Aqrabim, lequel se trouvait par conséquent à l’intérieur de la frontière
Elle passera vers Tsin (tsina)
Vers Tsin, tout comme Mitsrayma veut dire : « vers l’Égypte »
Ses extrémités seront
Au sud de Qadéch-Barné‘a
Elle sortira vers ‘Hatsar-Adar
L’arc de cercle formé par la frontière allait en s’élargissant vers le nord et en obliquant vers l’ouest jusqu’à atteindre ‘Hatsar-Adar, puis ‘Atsmon, puis le « torrent d’Égypte ». Le texte emploie ici [et au verset 5] le verbe « tourner » parce qu’il est écrit : « elle sortira vers ‘Hatsar-Adar ». La frontière commençait de s’infléchir [vers le sud] à partir de Qadéch-Barné‘a, et la langue de terre qui s’étendait vers le nord allait de Qadéch-Barné‘a jusqu’à ‘Atsmon. À partir de là, le territoire défini par cette frontière se resserrait, s’infléchissant vers le sud et atteignant le « torrent d’Égypte », puis vers l’ouest en direction de la mer Méditerranée, laquelle forme la limite ouest de tout Erets Yisrael. Par conséquent, le « torrent d’Égypte » se trouve à l’extrémité sud-ouest
34,5
d'Açmôn, la ligne déviera vers le torrent d'Egypte, et se terminera à la mer.
Ses extrémités seront vers la mer
Vers la limite ouest, car la frontière sud ne se prolonge pas plus loin vers l’ouest
34,6
Pour la frontière occidentale, c'est la grande mer qui vous en tiendra lieu: telle sera pour vous la frontière occidentale.
Et la limite ouest
Et la limite ouest, quelle est-elle ?
Ce sera pour vous la grande mer
Qui vous servira de limite
Et la limite
Les nessoï (« îles » en grec) maritimes, qui font elles aussi partie du territoire (Guitin 8a). En français médiéval : « isles »
34,7
Voici quelles seront vos bornes au nord: vous tracerez une ligne de la grande mer à Hor-la-Montagne;
La limite nord
La frontière nord
Depuis la grande mer vous marquerez pour vous Hor-la-montagne
Qui est située à l’extrémité nord-ouest et dont le sommet s’incline et s’enfonce dans la mer. Celle-ci s’étend donc partie à l’intérieur partie à l’extérieur de la montagne
Vous marquerez
Expression marquant l’idée de « tourner », comme dans : « dans la chambre (ta) des coureurs » (II Divrei Hayamim 12, 11) ou dans : « et les chambres (wethaéi) de la porte » (Ye‘hezqèl 40, 10). C’est ce que l’on appelle en français médiéval : « apendiz », et qui est appuyé et penché
34,8
de Hor-la-Montagne vous la continuerez jusqu'à Hémath, d'où la démarcation aboutira à Cedad;
De Hor-la-montagne
En vous tournant vers la frontière nord du côté de l’est, vous atteindrez Lavo-‘Hamath, à savoir Antioche
Les extrémités de la limite
Les extrémités de la frontière. Toutes les fois que le texte emploie l’expression : « extrémités de la limite » ou « extrémités de la frontière », cela veut dire, soit que la frontière s’achève complètement et ne se prolonge pas, soit qu’elle s’élargit et revient en arrière pour se diriger plus loin en oblique, définissant ainsi une superficie plus large que la précédente. C’est par rapport à la largeur précédente que le texte parle d’« extrémités », car c’est là que prend fin la dimension en question
34,9
puis elle atteindra Zifrôn, et aura pour terme Haçar-Enân: telles seront vos bornes au nord.
Ses limites seront à ‘Hatsar-‘Einan
C’est le point extrême de la frontière nord. ‘Hatsar-‘Einan était donc situé à l’extrémité nord-est. Et de là, « vous marquerez pour vous comme limite vers l’est »
34,10
Pour vos bornes à l'orient, vous tirerez une ligne de Haçar-Hênân à Chefâm;
Vous vous marquerez pour vous
Expression marquant l’idée de « tourner » et de « changer de direction », comme dans : « vous marquerez » (verset 7)
Vers Chefam
Sur la frontière orientale, et de là vers Rivla
34,11
de Chefâm, cette ligne descendra jusqu'à Ribla, en passant à l'orient d'Ayîn; puis, descendant encore, elle suivra le bord oriental de la mer de Kinnéreth,
Au levant de ‘Ayin
C’est le nom d’un endroit, à l’est duquel passait la frontière. ‘Ayin se trouvait par conséquent à l’intérieur de la frontière et faisait partie d’Erets Yisrael
La limite descendra
Tout le trajet emprunté du nord au sud par la frontière est une « descente »
Elle touchera au côté
À comprendre comme étant au passé
De la mer de Kinnèreth
De manière que la mer de Kinnèreth se situe en deçà de la frontière, à l’ouest de celle-ci, la frontière passant à l’est de la mer de Kinnèreth. De là elle descendait vers le Yardén, celui-ci coulant du nord au sud en oblique, se dirigeant vers l’est et se rapprochant du pays de Kena‘an en face de la mer de Kinnèreth. Il poursuit son cours le long du côté est d’Erets Yisrael et finit par se jeter dans la mer du Sel. Là s’achève la frontière lorsqu’elle aboutit à la mer du Sel, car c’est là qu’elle commence à l’extrémité sud-est (verset 3). Ainsi se trouve définie la frontière sur ses quatre côtés
34,12
descendra encore le long du Jourdain, et viendra aboutir à la mer Salée. Tel sera votre territoire, quant aux limites qui doivent le circonscrire."
34,13
Moïse transmit cet ordre aux enfants d'Israël, en disant: "C'est là le territoire que vous vous partagerez au sort, et que l'Éternel a ordonné d'attribuer aux neuf tribus et demie.
34,14
Car, pour la tribu des descendants de Ruben selon leurs familles paternelles, la tribu des descendants de Gad selon les leurs, et la demi-tribu de Manassé, elles ont déjà reçu leur lot:
34,15
ces deux tribus et demie ont reçu leur lot sur la rive du Jourdain faisant face à Jéricho, du côté de l'orient."
Vers le levant
Face au monde, qui se trouve à l’est. L’orient est appelé « le devant » de l’univers, et l’ouest « l’arrière ». Le sud est donc à droite et le nord à gauche (voir Rachi supra 2, 3)
34,16
L'Éternel parla à Moïse en ces termes:
34,17
"Voici les noms des hommes qui doivent prendre, pour vous, possession du pays: Eléazar le pontife, et Josué, fils de Noun;
Qui hériteront pour vous (lakhèm)
En votre faveur. Chacun des princes, agissant en qualité de « gestionnaire » de sa tribu (Qiddouchin 42a), a partagé l’héritage de la tribu entre les familles et les individus, attribuant à chacun le lot qui lui était approprié. Et tout ce qu’ils ont fait valait comme s’ils avaient été nommés mandataires. Et il n’est pas correct de comprendre le mot lakhèm comme les autres fois où l’emploie le texte, [c’est-à-dire : « à vous »], car il aurait alors fallu écrire : « ils vous partageront », [au hif‘il], tandis que la forme utilisée ici, [au qal], signifie qu’ils « prendront possession pour vous et à votre place », comme dans : « Hachem guerroiera pour vous » (Chemoth 14, 14)
34,18
plus un chef, un chef par tribu, que vous chargerez de prendre possession du pays.
Pour hériter du pays
Pour qu’il en prenne possession et le partage à votre place
34,19
Voici les noms de ces hommes: pour la tribu de Juda: Caleb, fils de Yefounné;
34,20
pour la tribu des enfants de Siméon: Samuel, fils d'Ammihoud;
34,21
pour la tribu de Benjamin: Elidad, fils de Kislôn;
34,22
pour la tribu des enfants de Dan, le chef sera Bouki, fils de Yogli;
34,23
quant aux descendants de Joseph, la tribu des enfants de Manassé aura pour chef Hanniël, fils d'Efod,
34,24
et celles des enfants d'Ephraïm, Kemouêl, fils de Chiftân.
34,25
Chef pour la tribu des enfants de Zabulon: Eliçafân, fils de Parnakh;
34,26
chef pour la tribu des enfants d'Issachar: Paltïel, fils d'Azzân;
34,27
chef pour la tribu des enfants d'Aser: Ahihoud, fils de Chelomi;
34,28
et pour la tribu des enfants de Nephtali, le chef sera Pedahel, fils d'Ammihoud."
34,29
Tels sont ceux à qui l'Éternel donna mission de répartir entre les enfants d'Israël, le pays de Canaan.
Pour faire hériter aux fils d’Israël
C’est eux qui le leur répartiront selon leurs parts
35,1
L'Éternel parla à Moïse dans les plaines de Moab, près du Jourdain, vers Jéricho, en disant:
35,2
"Avertis les enfants d'Israël qu'ils doivent donner aux Lévites, sur leur part de possession, des villes pour qu'ils y habitent, outre une banlieue, autour de ces villes, que vous leur donnerez également.
Et de la banlieue (oumigrach)
Le mot migrach désigne une parcelle de terre située hors et autour de la ville, et destinée à son embellissement. Il n’était permis ni d’y construire des maisons, ni d’y planter des vignobles, ni d’y semer des produits agricoles (‘Arkhin 33b)
35,3
Les villes leur serviront pour l'habitation; et les banlieues seront pour leur bétail, pour leurs biens, pour tous les besoins de leur vie.
Et pour tout ce qui leur est vital
Pour tout ce dont ils ont un besoin indispensable (Nedarim 81a)
35,4
Ces banlieues des villes que vous donnerez aux Lévites comporteront, à partir du mur de chaque ville, un rayon de mille coudées.
Mille coudées autour
Alors qu’il est écrit plus loin : « deux mille coudées » (verset 5) ! Comment cela se peut-il ? Il leur donne une couronne de deux mille coudées, dont mille à l’intérieur comme banlieue, et mille à l’extérieur pour être employées comme champs et comme vignobles (Sota 27b)
35,5
Vous mesurerez, extérieurement à la ville, deux mille coudées du côté de l'orient, deux mille du côté du midi, deux mille du côté de l'occident et deux mille du côté du nord, ayant pour centre la ville: telles seront les banlieues de leurs villes.
35,6
Ces villes que vous devez donner aux Lévites sont, d'abord, les six villes de refuge, que vous accorderez pour que le meurtrier s'y retire; en outre, vous y ajouterez quarante-deux villes.
35,7
Total des villes que vous donnerez aux Lévites: quarante-huit villes, avec leurs banlieues.
35,8
Pour ces villes que vous devez distraire de la propriété des enfants d'Israël, vous exigerez davantage de la plus grande tribu, à la moindre vous demanderez moins: chacun cédera de son territoire aux Lévites, à proportion de la part qu'il aura obtenue."
35,9
L'Éternel parla à Moïse en ces termes:
35,10
"Parle aux enfants d'Israël, et dis-leur: Comme vous allez passer le Jourdain pour gagner le pays de Canaan,
35,11
vous choisirez des villes propres à vous servir de cités d'asile: là se réfugiera le meurtrier, homicide par imprudence.
Vous ferez survenir (wehiqrithem)
Le verbe qaro exprime l’idée de « rencontrer », comme dans : « parce que Hachem, ton Eloqim, me l’a fait rencontrer (hiqra) devant moi » (Beréchith 27, 20) (Sifri)
35,12
Ces villes serviront, chez vous, d'asile contre le vengeur du sang, afin que le meurtrier ne meure point avant d'avoir comparu devant l'assemblée pour être jugé.
Contre le vengeur
Contre le vengeur du sang, à savoir un proche parent de la victime
35,13
Quant aux villes à donner, vous aurez six villes de refuge.
Six villes de refuge
Cela nous apprend que, nonobstant le fait que Mochè ait désigné, de son vivant, trois villes de Transjordanie [pour servir de refuge], elles ne le sont devenues effectivement qu’après que Yehochou‘a eut choisi les trois autres situées en pays de Kena‘an (Makoth 9b
35,14
Vous accorderez trois de ces villes en deçà du Jourdain, et les trois autres dans le pays de Canaan; elles seront villes de refuge.
Trois des villes
Il est vrai que neuf tribus se sont installées en pays de Kena‘an, et qu’ici il n’y en avait que deux et demie. Le texte leur a cependant attribué le même nombre de villes de refuge car nombreux étaient les meurtriers en Guil‘ad, comme il est écrit : « Guil‘ad est une cité de brigands, couverte de sang » (Hoché‘a 6, 8)
35,15
Pour les enfants d'Israël comme pour l'étranger et le domicilié parmi eux, ces six villes serviront d'asile, où pourra se réfugier quiconque a tué une personne involontairement.
35,16
Que s'il l'a frappée avec un instrument de fer et qu'elle en soit morte, c'est un assassin; l'assassin doit être mis à mort.
Et s’il l’a frappée avec un ustensile de fer
Il ne s’agit pas ici d’un homicide commis « par mégarde », comme au verset précédent, mais d’un homicide commis de manière délibérée, et l’on vient nous apprendre qu’il faut que l‘instrument dont s’est servi le meurtrier ait la dimension voulue pour tuer. Il en effet écrit toutes les fois : « dont on peut mourir » (versets 17, 18 et 23), formule que le Targoum Onqelos rend par : « dont la dimension permet de faire mourir », ce qu’il ne fait pas quand il s’agit du fer (verset 16). Car il est manifeste et connu devant le Saint béni soit-Il que le fer peut tuer même en quantité infime, même par une aiguille. C’est pourquoi la Tora n’a pas fixé pour lui de mesure en spécifiant : « dont on peut mourir ». Se pourrait-il cependant que le texte parle ici d’un homicide commis « par mégarde » ? Étant donné qu’il sera écrit plus loin : « ou s’il a fait tomber sur elle de toute pierre dont on peut mourir sans la voir… » (verset 23), c’est donc que dans les cas précédents il s’agit bien d’un homicide commis de manière délibérée
35,17
Si, s'armant d'une pierre qui peut donner la mort, il a porté un coup mortel, c'est un assassin; l'assassin doit être mis à mort.
Avec une pierre à la main
Une pierre qui lui remplit la main (Sifri)
Dont on peut mourir
Qui ait la dimension voulue pour tuer, comme le rend le Targoum Onqelos. Étant donné qu’il est écrit : « … et qu’un homme frappera son prochain avec une pierre… » (Chemoth 21, 18), sans précision quant aux dimensions de cette pierre, j’aurais pu penser : « si minime soit-elle ». Aussi est-il écrit : « dont on peut mourir ». (Sifri)
35,18
Pareillement, si, armé d'un objet en bois pouvant donner la mort, il a porté un coup mortel, c'est un assassin; l'assassin doit être mis à mort.
Ou avec un ustensile de bois à la main
Étant donné qu’il est écrit : « Et lorsqu’un homme frappe du bâton son serviteur ou sa servante… » (Chemoth 21, 20), j’aurais pu penser : « si minime soit-il ». Aussi est-il écrit, à propos du bois : « dont on peut mourir » – il faut qu’il ait la dimension voulue pour tuer (Sifri)
35,19
C'est le vengeur du sang qui fera mourir l'assassin; s'il le rencontre, qu'il le fasse mourir.
Quand il le rencontrera
Même à l’intérieur des villes de refuge
35,20
Si quelqu'un heurte un autre par haine ou lui lance quelque chose avec préméditation, et qu'il en meure;
Avec malice
Comme le rend le Targoum Onqelos : « en embuscade »
35,21
ou si, par inimitié, il lui porte un coup avec la main et qu'il meure, l'homicide doit être mis à mort, c'est un assassin; le vengeur du sang devra le tuer sitôt qu'il le rencontre.
35,22
Mais s'il l'a heurté fortuitement, sans hostilité, ou s'il a jeté quelque objet sur lui sans dessein de l'atteindre;
Soudain
Involontairement. Le Targoum Onqelos le rend par : « proche ». Il était près de lui et n’a pas eu le temps de faire attention
35,23
si encore, tenant une pierre qui peut donner la mort, il la fait tomber sur quelqu'un qu'il n'avait pas vu et le fait mourir, sans d'ailleurs être son ennemi ni lui vouloir du mal,
Ou de toute pierre dont on peut mourir
Il a frappé la victime
Sans le voir
Sans l’avoir vu
Il a fait tomber sur lui
D’où l’on a déduit que celui qui tue en frappant « de haut en bas » est passible de l’exil, mais que celui qui a frappé « de bas en haut » ne l’est pas (Makoth 7b)
35,24
l'assemblée sera juge entre l'homicide et le vengeur du sang, en s'inspirant de ces règles.
35,25
Et cette assemblée soustraira le meurtrier à l'action du vengeur du sang, et elle le fera reconduire à la ville de refuge où il s'était retiré; et il y demeurera jusqu'à la mort du grand-pontife, qu'on aura oint de l'huile sacrée.
Jusqu’à la mort du grand pontife
Car son rôle est de faire siéger la chekhina en Israël et de prolonger les vies, alors que le meurtrier contribue à éloigner la chekhina d’Israël et à raccourcir des vies. Il n’est donc pas digne de se trouver en présence du kohen gadol. Autre explication : Parce que le kohen gadol aurait dû prier pour que ne soit pas, de son vivant, commis un tel crime (Makoth 11a)
Que l’on a oint de l’huile sainte
Voici comment comprendre, selon le sens littéral, les termes de ce verset, écrit de manière elliptique, et où il n’est pas explicité qui est « l’oignant ». On lira donc : « l’oignant qui a oint de l’huile sainte ». Et nos maîtres ont expliqué, dans le traité Makoth (11b), qu’ici se trouve la preuve permettant d’apprendre ce qui suit : Si le kohen gadol meurt avant que soit terminé le procès de l’auteur de l’homicide, et si la nomination de son successeur précède le verdict, le condamné ne rentrera chez lui qu’à la mort du second, comme il est écrit : « que l’on a oint ». Est-ce lui qui a oint le kohen, ou est-ce le kohen qui l’a oint ? C’est donc bien pour prouver que ne lui rend sa liberté que la mort du kohen gadol qui a reçu l’onction à une époque où il était déjà condamné
35,26
Mais si le meurtrier vient à quitter l'enceinte de la ville de refuge où il s'est retiré,
35,27
et que le vengeur du sang, le rencontrant hors des limites de son asile, tue le meurtrier, il ne sera point punissable.
Il n’y a pas de sang
On le considérera comme s’il avait tué un mort vidé de son sang (Makot
35,28
Car le meurtrier doit rester dans son asile jusqu'à la mort du grand-pontife; et après la mort de ce pontife seulement, il pourra retourner au pays de sa possession.
35,29
Ces prescriptions auront pour vous force de loi dans toutes vos générations, dans toutes vos demeures.
Dans toutes vos demeures
Cela nous apprend que le « petit tribunal » doit fonctionner hors d’Erets Yisrael aussi longtemps qu’il fonctionne en Erets Yisrael (Makoth 7a)
35,30
Dans tout cas d'homicide, c'est sur une déclaration de témoins qu'on fera mourir l'assassin; mais un témoin unique ne peut, par sa déposition, faire condamner une personne à mort.
Quiconque frappe une âme…
Celui qui veut tuer qui en a tué un autre (Sifri)
Selon la bouche de témoins
Qui attesteront qu’il a tué de manière délibérée et après avertissement
35,31
Vous n'accepterez point de rançon pour la vie d'un meurtrier, s'il est coupable et digne de mort: il faut qu'il meure.
Et vous ne prendrez pas de rançon
Il ne pourra pas se libérer par un paiement en argent (Ketouvoth 37b)
35,32
Vous n'accepterez pas non plus de rançon pour que, dispensé de fuir dans la ville de refuge, on puisse revenir habiter dans le pays avant la mort du pontife.
Et vous ne prendrez pas de rançon pour celui qui s’enfuit vers une ville de son refuge
Celui qui s’est enfui vers une ville de refuge pour avoir tué « par mégarde » ne peut se libérer de l’exil en payant une rançon, et pouvoir ainsi « revenir, pour demeurer dans le pays » avant la mort du kohen gadol (Sifri)
Qui s’enfuit (lanous)
Comme : « qui s’est enfui », comme dans : « ceux qui reviennent (chouvei) de la guerre » (Mikha 2, 8) pour : « ceux qui sont revenus de la guerre », ou comme dans : « ceux qui ont souffert (noguei) d’être mis à l’écart de la fête » (Tsefania 3, 18), ou comme dans : « car ils étaient circoncis (moulim) » (Yehochou‘a 5, 5). De même que l’on emploie la forme chouv (« celui qui revient ») pour celui qui est déjà revenu, et la forme moul (« celui qui est circoncis ») pour celui qui est déjà circoncis, de même dira-t-on lanous (« celui qui s’enfuit ») pour celui qui s’est déjà enfui et que l’on appelle un fugitif. Et si l’on devait soutenir que lanous est un infinitif, et donc que « vous ne prendrez pas de rançon pour celui qui devrait s’enfuir pour se libérer de l’exil », je ne comprendrais pas pourquoi le verset continue avec : « pour revenir, pour demeurer dans le pays ». Car s’il ne s’est pas encore enfui, d’où peut-il revenir 
35,33
De la sorte, vous ne souillerez point le pays où vous demeurez. Car le sang est une souillure pour la terre; et la terre où le sang a coulé ne peut être lavée de cette souillure que par le sang de celui qui l'a répandu.
Et vous ne souillerez pas
Comme le rend le Targoum Onqelos : « vous ne le rendrez pas coupable »
35,34
Ne déshonorez point le pays où vous habiterez, dans lequel je résiderai; car moi-même, Éternel, je réside au milieu des enfants d'Israël."
Au milieu duquel je réside
Ne me faites pas résider dans son impureté
Car je suis Hachem qui réside au milieu des fils d’Israël
La chekhina siège parmi eux même lorsqu’ils sont impurs (Sifri)
36,1
Les chefs de famille de la descendance de Ghilad, fils de Makhir, fils de Manassé, de la lignée des enfants de Joseph, se présentèrent et parlèrent ainsi devant Moïse et devant les phylarques, principaux chefs des enfants d'Israël;
36,2
ils dirent: "L'Éternel a ordonné à mon seigneur d'attribuer le pays en héritage, par la voie du sort, aux enfants d'Israël; d'autre part, mon seigneur a été chargé par l'Éternel d'attribuer l'héritage de Celofhad, notre frère, à ses filles.
36,3
Or, si elles contractent mariage dans quelqu'une des autres tribus des enfants d'Israël, leur héritage sera retranché de l'héritage de nos pères, s'ajoutera à l'héritage de la tribu où elles auront passé, et notre lot patrimonial en sera amoindri.
Il sera ajouté à l’héritage de la tribu
Puisque son fils en héritera et que le fils est rattaché à la tribu de son père (voir Rachi supra 26, 2)
36,4
Lors même que le jubilé aura lieu pour les enfants d'Israël, leur héritage à elles restera joint à celui de la tribu où elles auront passé, et le patrimoine de la tribu de nos pères en restera diminué d'autant."
Et s’il y a le jubilé
De là Rabi Yehouda a enseigné que la loi du jubilé sera un jour abrogée
Et s’il y a le jubilé
Ils ont voulu dire : Ce n’est pas considéré comme une vente dont l’objet fait retour [à sa tribu d’origine] lors du jubilé, car un héritage ne fait pas retour. Et donc, même lors du jubilé, l’héritage ne fera pas retour à sa tribu. Le résultat en sera un accroissement du patrimoine de la tribu à laquelle elles auront appartenu [par mariage]
36,5
Et Moïse donna aux enfants d'Israël, sur l'ordre de l'Éternel, les instructions suivantes: "La tribu des enfants de Joseph a raison.
36,6
Voici ce que l'Éternel a prescrit au sujet des filles de Celofhad: elles pourront épouser qui bon leur semblera; toutefois, c'est dans une famille de leur tribu paternelle qu'elles doivent contracter mariage.
36,7
De la sorte, aucun héritage, chez les enfants d'Israël, ne sera transporté d'une tribu à une autre, mais chacun des enfants d'Israël demeurera attaché à l'héritage de la tribu de ses pères.
36,8
Toute fille appelée à hériter, parmi les tribus des enfants d'Israël, devra épouser quelqu'un qui appartienne à la tribu de son père; afin que les enfants d'Israël possèdent chacun l'héritage de leurs pères,
Et toute fille héritière d’un héritage
Son père n’ayant pas eu de fils
36,9
et qu'il n'y ait pas d'évolution d'héritage d'une tribu à une tribu différente, les tribus des enfants d'Israël devant, chacune, conserver leur héritage."
36,10
Comme l'Éternel l'avait ordonné à Moïse, ainsi agirent les filles de Celofhad.
36,11
Mahla, Tirça, Hogla, Milka et Noa se marièrent avec les fils de leurs oncles.
Ma‘hla
Elles sont citées ici par ordre d’âge, et c’est dans cet ordre-là qu’elles se sont mariées. Plus haut, en revanche (supra 27, 1), elles sont citées selon leur sagesse, cela pour nous dire qu’elles se valaient les unes les autres (Baba bathra 120a)
36,12
Ce fut donc dans les familles issues de Manassé, fils de Joseph, qu'elles se marièrent, et leur héritage resta dans la tribu de leur souche paternelle.
36,13
Tels sont les préceptes et les statuts que l'Éternel imposa, par l'organe de Moïse, aux enfants d'Israël, dans les plaines de Moab, au bord du Jourdain vers Jéricho.