Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !

L’importance de nos propres Mitsvot

« Les jours d’Israël (Yaakov) approchant de leur terme, il appela son fils Yossef… » (47,29)

On pourrait expliquer ce verset de la façon suivante :

Les jours d’Israël approchant de leur terme : chaque juif doit un jour rendre des comptes à son Créateur. Que fait-il avant de partir de ce monde ? « Il appela son fils Yossef » : il demande de l’aide à son fils Yossef (mot signifiant « ajouter » en hébreu) pour son jugement afin qu’il « ajoute » de la Torah et des Mitsvot à son compte.

En effet, en partant de ce monde, un juif ne peut plus accomplir la moindre Mitsva.

Expliquons cela par une parabole :

Un vieil homme sentit que ses jours étaient comptés et convoqua ses trois enfants à tour de rôle. Au premier, il dit :

- J’ai l’intention de te léguer un demi-million de dollars. Une fois que je ne serais plus là, que comptes-tu faire pour moi ?

- Je compte ouvrir un restaurant entièrement gratuit pour les nécessiteux, et ceci pour l’élévation de ton âme !

- Extraordinaire ! Tu es un fils digne de ce nom.

Le vieil homme s’adressa ensuite à son deuxième fils en lui posant la même question. Ce dernier répondit :

- Je compte ouvrir un organisme de bienfaisance pour les nécessiteux, entièrement dédié à l’élévation de ton âme !

- Fabuleux ! Je suis fier que tu sois mon fils.

Après avoir posé la même question à son troisième enfant, celui-ci répondit :

- Je ne compte rien faire du tout !

- Quoi ?! Tu peux répéter ?

- Tu as bien entendu, je ne compte rien faire du tout !

Le père s’énerva :

- Hors de ma vue ! Tu ne recevras pas le moindre dollar !

- Calme-toi papa, je vais t’expliquer ce que je veux dire. Veux-tu bien m’accompagner à la cave ?

Pendant qu’ils descendaient les escaliers, le fils suivait son père avec une bougie à la main afin de l’éclairer. Cependant, le corps du père cachait toute la lumière, et ce dernier n’y voyait rien. Il dit à son fils :

- Je ne vois rien, éclaire-moi.

- Mais, Papa, c’est ce que je fais !

- Mais je te dis que je n’y vois rien !

- C’est bizarre, pourtant, je tiens la bougie !

Exaspéré, le père hurle :

- Donne-moi cette bougie ! Je vais la tenir moi-même !!

Le fils sourit et dit à son père :

- Papa, on peut retourner à la maison à présent. Bien sûr que tu vois bien mieux lorsque tu tiens la bougie toi-même. Pourquoi espères-tu que je fasse des Mitsvot pour toi lorsque tu ne seras plus là ? Il est évident que j’agirai ainsi, mais l’essentiel, ce sont les Mitsvot que tu réalises toi-même. Ce sont elles qui te guideront dans le monde futur !

Avant de partir de ce monde, agissons nous-mêmes et n’attendons pas que les autres agissent pour nous !

Ils se multiplieront comme les poissons !

« Ils se multiplieront sur la Terre comme les poissons » (48,16)

Nos Sages s’interrogent  sur ce verset : il aurait été suffisant d’écrire « Ils seront sur la Terre comme les poissons ». Pourquoi préciser qu’ils se multiplieront ?

En réalité, la Torah ne voulait pas faire une comparaison directe avec les poissons car chez ces derniers, il y a un défaut. En effet, le plus gros mange toujours le plus petit !

Or, s’il n’y avait aucune loi, les hommes « se mangeraient » entre eux.

Le verset précise donc qu’ils se multiplieront comme les poissons, c’est-à-dire précisément sur cette faculté qu’ils possèdent, mais pas sur le fait qu’ils se mangeront entre eux !

Bénir Hachem pour le bien… et pour le mal !

« Vous, vous aviez médité contre moi le mal : D.ieu l'a combiné pour le bien… »(50,20)

Lorsque Yossef se dévoila à ses frères, ceux-ci pensaient lui avoir fait du mal en lui faisant vivre l’esclavage. Yossef les tranquillisa en leur répondant que toutes les actions d’Hachem n’ont qu’un seul but : le bien.

En effet, nos Sages enseignent que chaque évènement qui se produit, même s’il semble mauvais, est en réalité totalement bénéfique. Ainsi, nous devons bénir Hachem pour le bien comme pour le mal.

Cela dit, cette obligation de bénir Hachem même pour le mal reste limitée. En effet, lorsqu’un évènement apparemment négatif se produit, on ne doit Le bénir qu’une seule fois et non se répandre en louanges. En revanche, concernant le bien, nous pouvons bénir le Créateur sans interruption ! 

Chabbath Chalom !