La paracha Béchala'h (14, 10) nous dit : "וַיִּצְעֲקוּ בְנֵי יִשְׂרָאֵל אֶל ה" (les enfants dIsraël crièrent devant D.ieu)

Rabbi Israël 'Baal Chem Tov' avait coutume de dire que les souffrances et les difficultés ne surprennent pas l’homme par hasard. Celui qui cherche à les fuir ressemble à une femme sotte qui, au moment où l’étreignent les douleurs de l’accouchement, se sauve en courant de sa chambre pour y échapper… La seule et unique solution qui reste à l’homme, c’est de s’attacher à D.ieu et de prier, comme il est écrit : « Du fond de ma détresse j’ai invoqué l’Eternel, il m’a répondu en me mettant au large. »

Quand les enfants d’Israël virent que les Egyptiens étaient à leurs trousses, ils comprirent qu’il ne sert à rien de fuir les épreuves et se tournèrent alors vers D.ieu comme il est dit : « Les enfants d’Israël crièrent devant D.ieu » (Mimaayanot Hanetsah).

L’histoire suivante illustre bien cette idée :

Docteur Aharaon Gardia, médecin Juif privé de Friedriech le Grand, roi de Prusse, comptait parmi les proches fidèles du Maguid de Mezeritch. Un jour, une jeune fille juive frappa à sa porte et d’une voix anxieuse, le pria de se rendre au plus tôt au chevet de son père qui se trouvait dans un état de santé critique.

Contre toutes attentes, le docteur Guardia se lança alors dans des préparations minutieuses en vue de son voyage : il sortit de sa penderie un costume spécial et le brossa soigneusement, il lustra son chapeau puis cira ses souliers. Voyant que le médecin tardait à se mettre en route, la jeune fille leva les mains au ciel et déclara d’une voix sanglotante : « Maître du Monde, le médecin tarde à venir ! Seul Toi, tu pourras guérir mon père ! »

En entendant ces mots, le docteur Gardia se pencha vers la jeune fille, et la rassura : « Rentre chez toi, car grâce à D.ieu, ton père va déjà mieux ! » La jeune fille rentra chez elle en courant et constata qu’effectivement l’état de santé de son père s’était amélioré et quelques temps plus tard, il se rétablit entièrement de sa maladie.

Plus tard, on demanda au docteur Gardia pourquoi il avait tardé à accourir au chevet du malade. Celui-ci répondit :

« Quand la jeune fille est venue me trouver en pleurant, j’ai tout de suite compris que d’après les lois de la nature, l’état de santé de son père était irrémédiable et que seul D.ieu pouvait le sauver. J’ai donc agi ainsi pour briser encore davantage le coeur de la jeune fille, afin qu’elle crie du fond de son coeur devant D.ieu et mérite ainsi d’éveiller le salut divin en faveur de son père. »