Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
 

L’importance d’honorer un converti

« Tu ne vexeras pas le converti… » (Chémot 23,9)

La Torah répète à maintes reprises qu’il faut veiller à respecter une personne convertie au judaïsme, notamment dans la Paracha de cette semaine. Pourquoi la Torah insiste-t-elle autant à ce sujet ? Pourquoi est-il si important de lui donner de l’amour et de ne jamais l’oppresser ?

Malheureusement, la réponse est assez triste à entendre. En effet, l’homme a une tendance à rejeter tout ce qui est différent de lui. Naturellement, il s’éloigne de tous ceux qui s’habillent contrairement à ses goûts et couleurs ou de ceux qui n’ont pas grandi selon son éducation, même si parfois, leur crainte du Ciel est bien supérieure à la sienne.

Vous connaissez tous la célèbre histoire infantile du « vilain petit canard » relatant la naissance d’un petit canard au plumage noir, alors que ses frères avaient tous un plumage jaune. A cause de cette différence, il était la risée de tous les canards qui ne le considéraient pas comme un des leurs.

Mais en grandissant, son plumage changea progressivement de couleur pour ressembler à celui des ses frères. Il était devenu comme tout le monde.

De la même manière, le converti est considéré comme un étranger. C’est la raison pour laquelle il est naturellement très difficile de lui montrer de l’amour. A cause de ce sentiment, la Torah insista à plusieurs reprises sur l’importance de lui accorder le respect qui lui est dû car en effet, il est nécessaire de lutter contre ce mauvais penchant instinctif.

Rappelons-nous qu’Onkelos, un converti, mérita d’écrire une traduction de la Torah en araméen que nous lisons chaque semaine, chose qu’aucun autre Sage en Torah ne mérita d’accomplir !

Toujours suivre la majorité ?

« Tu agiras selon la majorité » (Chémot 23,2)

Le Rav Its’hak Sekel, plus connu sous le nom de Rav de Michelstadt, était connu pour son intelligence particulière, et ce depuis son plus jeune âge. La rumeur d’un jeune enfant prodige arriva aux oreilles du Duc de l’époque qui l’invita dans son luxueux et imposant palais.

Afin de tester son intelligence, le Duc décida de donner congé à l’ensemble de son personnel afin de déterminer en combien de temps le jeune enfant arriverait à trouver son bureau, parmi le dédale des chambres et des salles qui composaient le palais.

Le jeune Its’hak commença ainsi ses recherches. Malgré la multitude de directions possibles, il remarqua rapidement une salle aux volets fermés. Il décida donc de s’y rendre et en effet, il s’agissait du bureau du Duc. Ce dernier, étonné, se demanda comment il avait réussi à le dénicher aussi vite.

Il lui posa la question : « Comment aurais-tu agi si j’avais dit à tout mon personnel de rester et de t’indiquer une direction différente à chaque fois ? »

L’enfant répondit : « C’est simple, j’aurais suivi la majorité ».

Le Duc rétorqua : « Si c’est ainsi, pourquoi restes-tu juif alors que ce peuple est minoritaire dans ce monde ? Tu devrais te convertir immédiatement à la chrétienté qui est majoritaire ! »

Loin d’être déstabilisé par cette remarque, le jeune Its’hak répondit : « Monsieur le Duc, même si tous vos serviteurs me disaient que vous vous trouvez dans une certaine pièce alors que vous êtes juste devant moi, il serait stupide de les croire. De même, lorsque la Torah affirme qu’il faut suivre la majorité, ce n’est que dans un cas de doute, c’est-à-dire lorsque la vérité n’est pas connue. Or, les juifs n’ont aucun doute sur la véracité de la Torah. Dans ce cas, il serait absurde de suivre la majorité ! »
 

Savoir enseigner au moment adéquat

« Si tu achètes un esclave hébreu… » (Chémot 21,2)

La Paracha de la semaine débute par le sujet de l’esclave hébreu. A priori, cela semble inadapté car les Bné Israël, tout juste sortis d’Egypte accompagnés du butin colossal récupéré sur place, était immensément riches. La situation d’esclave ne les concernait donc absolument pas ! Si c’est ainsi, pourquoi la Paracha commence-t-elle par traiter ce thème ?

La réponse est la suivante : après avoir subi l’esclavage en Egypte durant de nombreuses années, les Bné Israël était parfaitement disposés à comprendre la souffrance d’un esclave. Afin de mieux comprendre, voici une histoire authentique :

Avant son accession au trône, Napoléon était un officier estimé. Un jour, il fut poursuivi par des soldats qui fomentèrent une rébellion et qui tentèrent de l’assassiner. Dans sa fuite, il pénétra dans la maison d’un juif qui accepta de l’aider en le dissimulant sous une pile de matelas.

Les soldats firent de minutieuses recherches dans toutes les maisons à l’aide de lances très pointues. Arrivé au domicile du juif, ils plantèrent une lance dans la pile de matelas sous laquelle il était caché, mais par miracle, la pointe de la lance s’arrêta à un millimètre de sa gorge !

Des années plus tard, Napoléon devint l’Empereur de France et invita le juif dans son palais afin de le récompenser de son geste : « Dis-moi ce que tu désires et je te le donnerai ! »

Le juif répondit : « Je voudrais simplement savoir la chose suivante : qu’avez-vous ressenti au moment où la lance s’arrêta juste devant votre gorge ? »

Napoléon s’énerva et ordonna à ses soldats de le pendre immédiatement sur la potence. Le juif n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit qu’il se retrouva la corde au cou !

Un instant avant que le bourreau ne l’exécute, Napoléon s’approcha du juif et lui dit : « Tu voulais savoir ce que j’ai ressenti ? Maintenant, tu le sais. Je ne pouvais simplement pas te l’exprimer avec des mots ! »

De la même manière, après avoir été délivrés de l’esclavage en Egypte, il était opportun d’enseigner aux Bné Israël les conditions de libération d’un esclave hébreu… 

Chabbath Chalom !