Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 jolies perles d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
 

La bouche

Pourquoi la Paracha Tazria est-elle juxtaposée à la Paracha Chémini ?

Le Rav Israël Salanter nous explique.

La fin de la Paracha Chémini traite des aliments interdits, et la Paracha Tazria traite de la lèpre. A priori il n’y a pas de rapport. Mais pour quelle raison une personne est atteinte de lèpre ? Parce qu’elle a fait de la médisance. Si c’est ainsi, le lien entre les deux Parachiot est évident.

Cette juxtaposition entre les Parachiot vient nous apprendre ce qui est permis et interdit de faire rentrer dans bouche, mais également ce qui est permis et interdit de faire sortir de sa bouche.

La Paracha Chémini nous délivre son message de préserver notre bouche des aliments interdits, et la Paracha Tazria nous délivre son message de préserver notre bouche des paroles interdites…


La purification

« Voici la loi du Métsora le jour de sa purification, et il se présentera devant le Cohen. » (14,2)

Afin de corriger sa faute, le Métsora (lépreux) doit passer par un processus, et notamment le jour de sa purification, il doit se présenter devant le Cohen.

Le Kéli Yakar nous explique que cette démarche a pour but de demander comment guérir et qu’il prenne leçon de son comportement. Il aurait dû se soucier, dès le départ, d’être un élève de Aharon Hacohen, c'est-à-dire d’aimer la paix, poursuivre la paix et de se garder de la médisance. Mais au lieu de cela, il a parlé sans pitié sur son prochain, ce qui a provoqué cette lèpre.

Le Métsora est donc obligé d’aller chez le Cohen, malgré lui, et de lui demander comment faire Téchouva. Ce que l’on vient de dire, correspond parfaitement à notre verset : « Le jour de sa purification », c'est-à-dire le jour où il décide de purifier son cœur et de faire Téchouva, ce jour-là, il se présentera « devant le Cohen ».


Les deux oiseaux

« Deux oiseaux purs… » (14,4)

Rachi nous enseigne : la lèpre arrive sur la faute de la médisance, c'est-à-dire un acte de chuchotement. C’est pourquoi il doit amener deux oiseaux pour se purifier, qui, eux aussi, chuchotent et murmurent entre eux toute la journée.

A priori ce n’est pas logique. Les oiseaux ne font pas de médisance ! Pourquoi les comparer aux lépreux ?

Deux grands de la génération ont parfaitement observé la Mitsva de surveiller sa langue de paroles interdites : le ‘Hafets ‘Haïm et le Imré Emet (le Rabbi de Gour). La différence entre les deux est que le Imré Emet s’abstenait de parler alors que ‘Hafets ‘Haïm parlait beaucoup plus de Torah, de crainte d’Hachem, et malgré tout il n’y avait pas une seule parole de médisance.

Si c’est ainsi, le fait de chuchoter ou de murmurer n’est pas interdit en soi. Mais en revanche si c’est lié à des paroles interdites et futiles, c’est interdit.

C’est pourquoi, l’homme qui faute par des paroles interdites et qui désire sincèrement faire Téchouva et se détacher définitivement de ce monde de la faute, doit amener deux oiseaux qui sont représentatifs des paroles. L’un sera sacrifié dans de l’eau (qui est comparée à la Torah) pour nous enseigner qu’il doit étudier plus de Torah, et le second oiseau sera renvoyé, pour nous indiquer qu’il doit se détacher des paroles interdites.


Chabbath Chalom !