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Fêter un anniversaire, coutume Goy ?

Rédigé le Dimanche 30 Octobre 2016
La question de Réouven C.

Kvod Harav,

J'ai remarqué qu'en Israël, contrairement aux écoles juives de l'étranger, l'anniversaire est un événement très important, quel que soit l'orientation, y compris dans les écoles du système 'Harédi (orthodoxe).

Je crois avoir lu que le Ben Ich 'Haï disait qu'ils avaient l'habitude de fêter les anniversaires à Bagdad, mais il me semble que cela se faisait dans le cadre familial.

Après avoir fait mon enquête, j'ai cru comprendre que cette coutume israélienne des fêtes d'anniversaire à l'école vient du monde israélien laïc.

J'avoue que trois ans après mon Aliyah, je suis toujours choqué et dérangé par cette coutume. Je trouve que cela développe le narcissisme et l'égocentrisme caractéristique de la société occidentale moderne.

N'y a-t-il pas une forme d'imitation des coutumes des Goyim dans ces fêtes d'anniversaire ? Cela ne devient-il pas une forme de pression sociale coercitive puisqu'il n'y a aucun moyen d'échapper à cette mode ? Cela ne va-t-il pas contre l'esprit de la Torah ?

Merci par avance.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38378 réponses

Bonjour,

Un des grands maîtres de la génération s'est exprimé à ce sujet, en disant :

« Celui qui célèbre l'anniversaire n’accomplit pas, obligatoirement une Mitsva, mais il ne fait pas, non plus, une 'Avéra ».

Vous écrivez :

« J'ai remarqué qu'en Israël, contrairement aux écoles juives de l'étranger, l'anniversaire est un événement très important, quel que soit l'orientation, y compris dans les écoles du système 'Harédi (orthodoxe) ».

Réponse :

Dans le milieu ‘Harédi, c’est uniquement dans les jardins d’enfants ou dans les classes où l’âge des enfants ne dépasse pas 11-12 ans que l’on distribue aux camarades de classe une sucrerie ou une gaufrette.

Vous écrivez :

« Je crois avoir lu que le Ben Ich 'Haï disait qu'ils avaient l'habitude de fêter les anniversaires à Bagdad, mais il me semble que cela se faisait dans le cadre familial ».

Réponse :

Dans la maison du Ben Ich ‘Haï, on avait l’habitude de célébrer l’anniversaire, mais, dans son ouvrage, il n’écarte pas la possibilité de le fêter en-dehors de chez soi [si le but recherché est de mettre en évidence sa reconnaissance envers le Maître du monde - voir ci-dessous]. Ben Ich ‘Haï, première année, Parachat Réé, Halakha 17.

Après lecture de cette référence, il apparaît d'une manière évidente que la joie ressentie durant ce jour doit être suite aux sentiments de reconnaissance envers Hachem de nous avoir donné la possibilité de vivre afin d’accomplir Ses Mitsvot et d’étudier Sa Torah.

Dans cette référence, il mentionne la coutume consistant à célébrer une fête, le jour de la Brit Mila des garçons et la prière qu’il a rédigée en signe de gratitude envers le Maître du monde pour lui avoir permis de Le servir.

Vous écrivez :

« Après avoir fait mon enquête, j'ai cru comprendre que cette coutume israélienne des fêtes d'anniversaire à l'école vient du monde israélien laïc. J'avoue que trois ans après mon Aliyah, je suis toujours choqué et dérangé par cette coutume. Je trouve que cela développe le narcissisme et l'égocentrisme caractéristique de la société occidentale moderne. N'y a-t-il pas une forme d'imitation des coutumes des Goyim dans ces fêtes d'anniversaire ? Cela ne devient-il pas une forme de pression sociale coercitive puisqu'il n'y a aucun moyen d'échapper à cette mode ? Cela ne va-t-il pas contre l'esprit de la Torah ? ».

Réponse :

1. Il n’y a pas de doute que l’anniversaire célébré en grande pompe « développe le narcissisme et l'égocentrisme caractéristique de la société occidentale moderne ».

2. Comme nous l’avons mentionné précédemment, c’est uniquement si l’on profite de ce jour pour exprimer la joie ressentie pour avoir mérité d’être venu au monde et y accomplir la volonté d’Hachem, qu’il est possible de marquer ce jour par une fête ou d’envisager un repas. Rav Israël Zéév Horowitch dans Beth Israël [responsa], Yoré Déa, question 76.

3. Certains de nos maîtres portaient un nouvel habit le jour de leur anniversaire afin de pouvoir réciter la Brakha « Chéhé’héyanou » et, par là même, remerciaient Hachem pour ce si beau cadeau qu’est la vie. Guinzé Yossef [responsa], question 4.

4. Rabbi Tsadok Hacohen de Loublin affirme que, le jour de son anniversaire, le Mazal de la personne est en sa faveur. Kountrass Divré ‘Halomot, passage 20 et ‘Hida dans ‘Homat Anakh, volume 1, Kohélet, chapitre 3, passage 11.

5. Certains de nos maîtres se plongeaient dans une sorte d’introspection afin de savoir s’ils méritaient vraiment de bénéficier de ce si beau cadeau qu’est la vie. Rav Avraham Horowitch dans Kinyan Torah, volume 3, question 21.

6. Le fait que l’anniversaire soit mentionné dans la Torah [Béréchit, chapitre 40, verset 20], à propos de Pharo, n’est pas un problème, si la joie de ce jour est dirigée dans le bon sens. Rav Israël Zéév Horowitch dans Beth Israël [responsa], Yoré Déa, question 76.

7. De nombreux décisionnaires se sont opposés à la célébration de l’anniversaire en affirmant qu’une telle coutume se trouve chez les non-juifs et que c’est uniquement les Tsadikim qui peuvent oser se réjouir en ce jour. Divré Yatsiv, volume 7, question 64.

8. D’autres, apportent des sources Midrashiques à l’anniversaire. Rivevot Efraïm, volume 4, Ora’h ‘Haïm, question 240, passage 7 et Yad Ephraïm [Rav Ephraïm Fishel Weïnberg], question 19.

Au sujet de l’anniversaire, voir, également, le développement du Rav Guédalia Overlander dans Or Israël [Monsey], volume 24, année 5761, pages 175-196, Zikhron Chlomo [5754], pages 195-227, Yom Hahoulédet Oumachmaouto [Rav Lévi Its'hak Béniel], Rav ‘Haïm David Halévi dans Chma’tine, volume 99, année 5750, pages 51-54 et 'Assé Lékha Rav, volume 4, question 26.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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