Un Juste de Jérusalem, très respecté, érudit de renom, élève du rav de Stutchin, Reb Leib Hasman, raconte que lorsqu’il avait 19 ans, il fut enrôlé dans l’armée soviétique. Envoyé au combat près de Stutchin, il se retrouva au cours d’une bataille aux cotés d’un autre soldat juif.  Au cours d’un assaut,  il vit que son compagnon était mortellement touché et qu’il essayait de lui parler. « Fais en sorte qu’on m’emmène dans un cimetière juif » furent ses dernière paroles.

Il y eu bientôt une trêve, il retourna près du soldat mort pour exaucer son dernier vœu. Il chargea le corps sur son épaule et se mit en route. Au péril de sa propre vie, il se hâta vers Stutchin et alla trouver la ‘Hévra kadicha (les pompes funèbres juives), certain qu’ils l’enterreraient selon la loi juive.

Quelques mois plus tard, l’Allemagne l’emporta sur la Russie et il fut fait prisonnier comme des milliers de soldats soviétiques. On lui confia un travail simple, garder les moutons et signaler tout élément suspect. S’il manifestait la moindre déloyauté envers l’armée allemande, il serait condamné à mort.

Une après midi, après des semaines sans incident, il entendit un coup de feu au loin, il se précipita et vit un soldat allemand qui gisait par terre et saignait abondamment. Il était encore penché sur le corps lorsque des officiers allemands alertés également par la détonation, arrivèrent. On le saisit, on le menotta et on le traina devant les autorités. Accusé de meurtre, il subit de nombreux interrogatoires. On lui annonça qu’il serait jugé à l’aube, le lendemain matin et on le jeta en prison. Il était terrorisé et ne parvenait pas à dormir, quand soudain, il vit devant lui le jeune soldat juif qu’il avait emmené au cimetière juif quelque mois plus tôt. Soudain, le défunt se mit à lui parler « je suis venu te dire que tu n’as rien à craindre, tu seras sauvé. Tu m’as emmené au péril de ta vie, ce mérite te protègera ». Sur ce, il disparut…

A l’aube, il fut trainé devant un tribunal de fortune, il fut déclaré coupable de traitrise et condamné à être fusillé. On le plaça devant le peloton d’exécution, lorsque tout à coup, on entendit un grand bruit et des hurlements. Un cavalier se précipitait vers le commandant en criant « cet homme est innocent », une lettre avait été retrouvée dans laquelle le soldat mort écrivait qu’il avait décidé d’en finir avec la vie ».
 

C’est ainsi que ce juif eu la vie sauve. Son ‘Hessed (acte de bonté) envers un mort lui avait sauvé la vie.

Si d’accomplir un acte de bonté envers le corps d’un défunt est aussi méritoire, encore plus grand est l’acte de bonté accompli envers l’âme du disparu. Après la mort et chaque année au jour anniversaire du décès et à Roch Hachana, l’âme est jugée en fonction de ce qu’elle a accompli sur terre et de ce qu’elle a entrainé derrière elle, elle a besoin de mérites pour intercéder en sa faveur, elle a toujours et encore besoin des vivants… Pensez à vos proches défunts !