Après avoir eu le mérite d’acquérir des Arba'at Haminim (quatre espèces) exceptionnelles, on doit veiller à bien les conserver afin d’en préserver la fraîcheur. Dans ce but, on emballera le Loulav, le Hadass et la 'Arava dans une serviette humide ou bien on les placera dans un étui hermétique.


« C’est mon D.ieu, et je veux L’embellir »

Il est méritoire de placer son Étrog dans un beau coffret. Celui qui en a la possibilité utilisera même un coffret en argent. De même en ce qui concerne le Loulav, il est bien d’utiliser un étui particulièrement beau pour le protéger, afin de montrer notre amour et notre attachement à Hachem et à Ses Mitsvot.
 

Le moment de l’accomplissement de la Mitsva

La Mitsva de Loulav s’accomplit de jour et non de nuit, comme il est dit : « Vous prendrez pour vous le premier jour » et aussi : « Vous vous réjouirez devant Hachem votre D.ieu pendant sept jours », les jours et non les nuits.

La sainteté du Chabbath

On « n’agitera » pas le Loulav pendant Chabbath, même si c’est le premier jour de la fête et que la Mitsva de Loulav est alors une obligation de la Torah. Les ‘Hakhamim l’ont interdit de peur que quelqu’un puisse se tromper et sortir avec le Loulav dans le domaine public sur une distance de quatre Amot (environ deux mètres) et transgresse ainsi l’interdiction de la Torah de porter pendant Chabbath.
 

Tous ensemble !

La meilleure manière d’accomplir la Mitsva est de lier les Hadassim et les 'Aravot avec le Loulav à l’aide de deux nœuds, l’un au-dessus de l’autre, et d’utiliser pour ce faire quelques feuilles du Loulav, qu’on aura arrachées en dessous du niveau des nœuds.
 

Comment attache-t-on ?

Voici ce qu’a écrit le Gaon Rabbi Avraham Evli dans son ouvrage "Maguen Avraham" : « D’après la Kabbala, il y a lieu d’attacher de la manière suivante : on posera le Loulav droit sur une table, avec les feuilles face à soi, et la nervure en dessous. Ensuite, on placera un Hadass sur le côté droit du Loulav et un autre sur le côté gauche et le troisième au milieu, sur le Loulav et il penchera plus vers le côté droit. Puis, on prendra une ‘Arava et on la placera sur le Hadass de droite et la deuxième sur le Hadass de gauche, et on attachera le tout ensemble. Rachi a écrit : On doit faire attention à ce que le Hadass soit plus haut que la ‘Arava et qu’on le voit davantage. Et il faudra attacher les Hadassim et les ‘Aravot en haut et en bas, de manière à ce que les feuilles de ‘Arava ne s’éparpillent pas de part et d’autre ».

Le ‘Hatam Sofer a écrit : « Dans la mesure où le lien sur le Loulav tient du principe : « C’est mon D.ieu et je veux L’embellir », il nous incombe de suivre ce que la Torah décrit comme un embellissement et non ce que nous imaginons l’être. Ainsi, doit-on faire deux nœuds, un au-dessus de l’autre, sur le Loulav avec des fils provenant de celui-ci, et non agir comme certains qui ont l’habitude de fabriquer des sortes de "bagues" faites en feuilles de Loulav et d’enfoncer à l’intérieur le Loulav avec les Hadassim et les ‘Aravot et appellent cela "Kochiklakh". Ce n’est pas le « je veux L’embellir » dont il est question dans la Torah. Malgré tout, on peut constater qu’il y a des Achkénazes qui enfoncent les quatre espèces dans ce "Kochiklakh" et ont sur qui s’appuyer.

Lorsqu’on lie ensemble les quatre espèces, il faut veiller à ce que soit visible sous les Hadassim et les ‘Aravot toujours au moins un Téfa’h (8 cm) de la nervure du Loulav, indépendamment de la hauteur des feuilles se trouvant entre la nervure centrale et le bas. Si les Hadassim et les ‘Aravot sont très grands, il faut être rigoureux sur ce point.
 

Quand attacher

On liera les espèces avant l’entrée de la fête, afin de ne pas faire de nœud pendant Yom Tov. Toutefois, si l’on n’a pas pu le faire à ce moment-là, il sera possible de les attacher pendant Yom Tov en faisant un nœud coulant. Celui qui se permet de faire deux nœuds pendant Yom Tov a sur qui s’appuyer. ('Hida ; ‘Hemdat Yamim ; ‘Aroukh Lanèr)

Il est permis d’arracher des feuilles du Loulav pendant Yom Tov afin de les utiliser comme lien, dans la mesure où il n’y a aucune interdiction d’arracher d’un élément qui est lui-même déjà arraché. (Tossafta, Rachi, et autres commentateurs)
 

La bénédiction

On prendra de la main droite le Loulav lié avec les Hadassim et les ‘Aravot, en ayant la nervure centrale face à soi. On se tiendra debout, joyeusement, et on pensera à se rendre quitte en ce premier jour de fête de la Mitsva positive ordonnée par la Torah et on prononcera les bénédictions suivantes : « Baroukh ata Hachem Elokénou Mélekh ha’olam acher kidéchanou bémitsvotav vétsivanou ‘al nétilat Loulav » et « Baroukh ata Hachem Elokénou Mélekh ha’olam chéhé’héyanou vékyémanou véhiguiy’anou lazémane hazé ». Immédiatement après, on saisira le Étrog de la main gauche pour le rapprocher du Loulav et on les agitera ensemble.

On ne prononce la bénédiction « Chéhé’héyanou » que le premier jour de la fête. Si celui-ci tombe un Chabbath, dans la mesure où l’on n’accomplit pas la Mitsva de Loulav le Chabbath, on prononcera cette bénédiction le deuxième jour. Celui qui, en cas de force majeure, n’a pas pu dire la bénédiction le premier jour, la dira le deuxième.
 

De la manière dont ils poussent

On fera attention, lorsque l’on saisit les quatre espèces que les racines soient vers le bas et la tête vers le haut [de même pour le Étrog, dont le ‘Hotem devra être en haut]. Si on a inversé le sens, on ne s’est pas acquitté de son obligation d’accomplir la Mitsva.

Bien qu’en réalité, quand le Étrog est accroché à l’arbre, le ‘Hotem est en bas. En fait, au début, le ‘Hotem est en haut comme tous les fruits et ce n’est que lorsqu’il mûrit et qu’il devient plus lourd, qu’il se retourne comme tous les fruits lourds.
 

De quelle manière "agite-t-on" le Loulav ?

Après avoir prononcé la bénédiction, avec dans la main gauche le Étrog et dans la main droite le Loulav, tous deux rapprochés l’un de l’autre, on se tournera vers le Sud et on les "agitera" trois fois, c’est-à-dire qu’on les fera aller et venir à trois reprises en les ramenant vers la poitrine. Ensuite, on se tournera vers le Nord et on agira de même. Puis, on se dirigera vers l’Est pour en faire autant. On tendra les bras vers le haut et on les fera de nouveau aller et venir trois fois dans la direction de la poitrine. Ensuite, on descendra les bras et on agira de façon identique. Enfin, on se tournera vers l’Ouest pour répéter le même geste.

Lorsqu’on "agitera" le bouquet vers le bas, il faudra veiller à ne pas retourner les quatre espèces la tête en bas, mais continuer à les tenir de la manière dont ils poussent. Ce sont juste les mains qui se dirigent vers le bas.

Dans la mesure où tout le monde ne sait pas où se trouvent les points cardinaux, il est recommandé que les responsables en informent les fidèles avant. Dans certaines synagogues, on accroche de chaque côté de grands panneaux au mur indiquant les quatre directions : Sud, Nord, Est et Ouest.

Il existe de nombreux usages différents concernant l’ordre dans lequel on "agite" le Loulav et tous sont fondés. Et même si dans une même synagogue, une partie suit un usage et l’autre un différent, il n’y pas dans cette attitude une volonté de se séparer de la manière de ce que nos Sages, de mémoire bénie, ont expliqué (Traité Yébamot, 13b) : « Ne vous séparez pas en différentes assemblées ».

Les Séfarades ont pour habitude de ne pas secouer les feuilles au moment où ils "agitent" les quatre espèces. Cependant, certains achkénazes ont l’habitude de les agiter et de les secouer fortement.
 

« Pour vous » : de ce qui est à vous

Il est dit dans la Torah : « Et vous prendrez pour vous le premier jour », et nos Sages, de mémoire bénie, ont expliqué : « pour vous », cela veut dire de ce qui est à vous. Un homme peut s’acquitter de son obligation d’accomplir la Mitsva de Loulav le premier jour de la fête uniquement avec des Arba’at Haminim qui lui appartiennent et non avec celles d’un autre. Ainsi, quelqu’un qui apprendrait pendant le premier jour de fête que son Étrog est impropre à la Mitsva, et qu’il ne peut donc dire la bénédiction, ne pourra pas s’acquitter de la Mitsva de Loulav en l’empruntant.

Cependant, on pourra le prendre d’une autre personne en utilisant le principe de la Torah qui est : « Donner à condition qu’on rende ». C’est-à-dire qu’une tierce personne nous offre son Étrog et son Loulav à condition qu’on les lui restitue dès qu’on finit la Mitsva. Par le fait de les avoir reçus en cadeau, ils entrent vraiment en notre possession et on peut ainsi s’acquitter de notre obligation. Cependant ceci est conditionné par le fait que l’on doit les rendre après la fin de la Mitsva. Dans le cas contraire, on ne sera pas acquitté. (‘Hazon ‘Ovadia Souccot, p.395)

Quand on reçoit le Étrog en cadeau d’un tiers, on doit le soulever d’une hauteur d’un Téfa’h (8 cm) afin d’en devenir le propriétaire.

Pendant le reste de la fête, on pourra s’acquitter de son obligation avec un Étrog emprunté. (‘Hazon ‘Ovadia Souccot, p.395)

On ne doit pas utiliser un Loulav volé, même pendant les six jours de ‘Hol Hamo’ed. En effet, on accomplirait alors une Mitsva qui proviendrait d’une ‘Avéra.
 

Les femmes

Les femmes sont exemptes de la Mitsva de Loulav étant donné que c’est une Mitsva positive, qu’il faut réaliser à un moment précis.

Une femme qui voudrait quand même l’accomplir, que vienne sur elle la bénédiction. Cependant, si elle est séfarade, il lui sera interdit de formuler la bénédiction "'Al nétilat Loulav" et celle qui la dirait, prononcerait le nom d’Hachem en vain.

Certaines, parmi les femmes achkénazes, ont pour usage de dire la bénédiction. Cependant, de nombreux décisionnaires parmi les grands Sages achkénazes ont écrit que la bonne attitude est de ne pas la dire.

Une femme qui voudrait accomplir la Mitsva de Loulav n’a pas besoin de l’agiter dans toutes les directions comme le font les hommes. Il lui suffit de le soulever.