Le Etrog se présente ainsi : le 'hotem (le nez – c'est-à-dire la partie haute du fruit qui descend en pente), la pitma ou le dad (la tige du dessus), la chochana (la fleur qui est au dessus de la pitma), et le 'okèts (la queue en dessous du étrog. C'est cette partie qui est reliée à l'arbre). On doit saisir le Étrog droit, de la façon dont il grandit sur l'arbre, c'est-à-dire le 'hotem vers le haut et le 'okèts vers le bas.

Il y a une écorce fine, une autre épaisse, puis la chair. C'est-à-dire, à l'extérieur se trouve une petite couche très fine transparente comme du plastique. Ensuite, si on retire cette très fine couche, on en a une autre de couleur verte ou jaune qui est plus épaisse. En dessous, on arrive à la chair du fruit qui est blanche et qui rejoint les graines.
 

La couleur de l'étrog

A priori, un Étrog de couleur jaune ou vert clair est « cachère » pour la Mitsva. S'il est très vert, mais on peut voir qu'il commence à devenir un peu jaune, on pourra faire la bénédiction dessus.

Pour faire passer un Étrog du vert au jaune, on donne le conseil suivant : on le placera parmi des pommes jaunes, car la nature du Étrog est de pomper la couleur, devenant jaune lui aussi. On veillera, pendant cette manipulation, à recouvrir le 'okèts, car l'odeur des pommes peut affaiblir son lien avec l'étrog.

Cette manipulation sera également autorisée pendant Chabbath, sans craindre d'enfreindre l'interdiction de colorer.

Si la majeure partie du Étrog est noire, ou blanche, ou bien très rouge, ou encore marron foncé, le voilà inapte à la Mitsva le premier jour de fête.
 

L'étrog ménoumar

Cet Étrog est inapte à la Mitsva le premier jour de fête, car il n’est pas considéré comme hadar (beauté parfaite). Ménoumar, cela veut dire que s'y trouvent des tâches noires, ou blanches, ou rouges ou bien marron. Et même s'il n'y en a que deux petites, il est inapte dans la mesure où elles se trouvent dans deux endroits différents.

Il faut apercevoir ces couleurs lorsqu'on se saisit de l'étrog. Par contre, si pour les voir, il faut regarder avec minutie, ou bien avec une loupe, l'étrog reste apte à la Mitsva.

Il faut que ces tâches soient distantes l'une de l'autre de manière à bien voir que ce sont deux tâches différentes. Mais si elles sont proches à tel point qu'on ne peut les distinguer l’une de l’autre qu'après une observation minutieuse, l'étrog est « cachère ».

S’il y a une tâche sur la pitma, le Étrog reste « cachère ». Ce qui est le cas, même si la pitma entière venait à tomber. (Maharcham, ‘Hatam Sofer, etc)

Il existe une possibilité de retirer ces tâches à l’aide d’une cire spéciale. Il faudra veiller toutefois à les retirer délicatement afin de ne pas éplucher la peau du Étrog. Ainsi, le Étrog redeviendra « cachère » à priori.

Un étrog, dont l’apparence a changé ou qu’on a rendu ménoumar à force de l’avoir beaucoup frotté au moment de son utilisation, est « cachère » pour la Mitsva. Mais, si ces changements sont dus au fait qu’il ait été beaucoup frotté avant la fête, alors il est « non-cachère ».
 

Les mesures du Étrog

Le Étrog ne doit pas mesurer moins qu’un kabeitsa [on parle ici de la taille d’un œuf de 54 g]. S’il mesure moins, il est « non-cachère », parce que son mûrissement n’est pas encore achevé.Et d’autres disent, parce qu’il n’a pas atteint une beauté parfaite (hadar)

Si un Étrog (encore accroché à l’arbre)mesure moins d’un kabeitsa quelques jours avant la fête, puis, on injecte dans l’arbre où il se trouve des substances spéciales et on l’arrose beaucoup, à tel point que le Étrog grandit rapidement et, en peu de temps, arrive à la mesure de kabeitsa, cet Étrog est « cachère ».

Un Étrog qui mesurait kabeitsa et qui, pendant la fête, s’est flétri jusqu’à ne plus avoir cette mesure, reste « cachère ».

Le Étrog moyen est le meilleur choix, car on peut accomplir la Mitsva et « l’agiter » comme il se doit avec le Loulav. Malgré tout, même s’il est très gros comme une pastèque, il est « cachère ». On raconte que Rabbi ‘Akiva vint, un jour, au Beit Haknesset pendant la fête de Souccot, et son Étrog était tellement lourd, qu’il dut le mettre sur ses épaules.
 

La forme du Étrog

Un Étrog complètement rond comme un ballon, bien qu’il ait une pitma et un ‘okèts, est « non-cachère » pour la Mitsva le premier jour de la fête, car il n’est pas hadar. Cependant, s’il n’est pas complètement rond mais large en haut et plus fin en bas, il est « cachère ».

Un Étrog penché et recourbé est « cachère », bien que le ‘okèts ne soit pas face à la pitma. Toutefois, il est bon de rechercher l’embellissement de la Mitsva et de choisir un Étrog avec le ‘okèts aligné sur la pitma.
 

Des manques et des trous dans le Étrog

Un étrog, dans lequel il y manque un morceau, aussi petit soit-il, est « non-cachère » pour le premier jour de la fête. Car il est dit : « Et vous prendrez pour vous » et nos Sages, de mémoire bénie, ont expliqué que la « prise » devra être complète et intégrale. Or, ici, dans la mesure où il manque une partie, elle ne l’est pas. Par contre, les autres jours de la fête, même si le Étrog a des trous, il est « cachère » pour la Mitsva. (1,110) (268)

Si l’écorce fine du Étrog a été enlevée, il n’entre pas dans la catégorie décrite ci-dessus. Mais s’il s’agit de l’écorce épaisse, même s’il ne manque pas du tout de chair blanche, le Étrog est « non-cachère » pour la Mitsva le premier jour de la fête. (Rambam, Choul’han ‘Aroukh)

Un trou, que l’on ne voit pas à l’œil nu, mais seulement en observant avec minutie, et à plus forte raison, s’il n’est visible qu’avec une loupe, n’est pas considéré comme tel et ne rend pas le Étrog « passoul » (inapte).

Un étrog, sur lequel on doute qu’il manque une partie, est « cachère » et on peut prononcer la bénédiction dessus. (Taz, ‘Hayé Adam, Choèl Vénichal, Beit Hachoéva..) (1,118) (268)
 

‘Hazazit sur le Étrog

La ‘hazazit est une sorte de pustule due à la moisissure, qui a un relief, se détecte par le toucher et qui ne ressemble pas au reste du Étrog. Si la majorité de celui-ci en est couvert, alors il sera « non-cachère » pour la Mitsva le premier jour de la fête. Mais, s’il y en a peu, le Étrog reste « cachère », voir la règle citée plus haut concernant le Étrog ménoumar.

Si deux petits points de ‘hazazit sont apparus, le Étrog est « non-cachère » pour le premier jour de la fête. Ceci, à condition qu’ils soient visibles immédiatement à l’œil nu, sans avoir besoin d’une observation minutieuse et qu’ils soient un peu éloignés l’un de l’autre afin de distinguer qu’il y a deux points, voir la règle du Étrog ménoumar citée plus haut.

Si la ‘hazazit a atteint le ‘hotem ou la pitma, même s’il n’y a qu’un petit point, le Étrog est « non-cachère » pour le premier jour de la fête, du fait que ces endroits sont plus visibles à l’œil que le reste du étrog, voir la règle du Étrog ménoumar citée plus haut.(1,159) (260)
 

Des « feuilles » sur le Étrog

Parfois, des feuilles d’arbre se déposent sur le Étrog et empêchent le développement de son apparence naturelle. Ainsi peut-on les distinguer à certains endroits du Étrog. Elles ressemblent à une sorte de croûte de couleur vert très clair. Le Étrog reste « cachère » pour le premier jour de la fête, même si la croûte est si épaisse qu’on peut la sentir au toucher et qu’elle se trouve sur le ‘hotem. (Beit Yossef au nom du Troumat Hadéchen, Rama, ..)

Il y a une possibilité de retirer ces « feuilles » au moyen d’une cire spéciale et le Étrog devient méhoudar (d’une beauté parfaite). Il faudra faire attention de les ôter délicatement, afin de ne pas retirer de la peau du Étrog.
 

La pitma s’est cassée

Si la chochana ou la pitma a été coupée de telle manière qu’il n’en reste qu’une toute petite partie sur le Étrog, il est « cachère ». Mais, si la pitma a été coupée jusqu’à la surface du Étrog, celui-ci est « non-cachère » pour le premier jour de la fête.

Si la pitma s’est cassée jusqu’à la surface du Étrog, mais qu’elle lui est encore un peu accrochée, celui-ci est « cachère ».

Si la pitma s’est cassée jusqu’à la surface du Étrog, et qu’on la remise à sa place en la fixant joliment avec de la colle, le Étrog est « cachère ». (Ma'assé Roke'ah)

Il est évident que ces règles ne s’appliquent qu’à un Étrog qui a poussé avec une pitma. Un Étrog qui pousse sans pitma, comme celui des gens du Yémen, est « cachère » à priori, même s’il n’a ni pitma, ni chochana.
 

Le ‘okèts s’est cassé

Si le ‘okèts qui se trouve en dessous du Étrog s’est cassé et qu’à sa place s’est formé un creux, il est « non-cachère » pour le premier jour de la fête. En effet, il entre dans le cas du Étrog auquel manque une partie. Cependant, s’il reste un peu du ‘okèts et que cela recouvre le trou, le Étrog est « cachère » même pour le premier jour.

Si le ‘okèts » s’est cassé mais qu’il reste un peu accroché au Étrog, on pourra se montrer indulgent.

Si le ‘okèts s’est cassé complètement mais qu’on le remet à sa place en le fixant joliment avec de la colle, on pourra se montrer indulgent.
 

Fissuré

Un Étrog dont la peau épaisse est fissurée, de haut en bas mais il reste une petite partie en haut ou en bas non fissurée, le Étrog est « cachère ». Mais, si tout le Étrog est fendu, il est « non-cachère » pour le premier jour de la fête.

La règle s’applique pour un Étrog fendu dans le sens de la largeur des deux côtés. S’il reste un peu de peau intacte d’un côté et un peu de l’autre, le Étrog est « cachère ». Mais si rien n’est intact, le Étrog est « non-cachère » pour le premier jour.
 

Hadar

Bien qu’on ait dit plus haut, qu’un Étrog qui n’est pas hadar est « non-cachère » pour le premier jour de la fête, il l’est cependant pour les autres jours. (260) Mais les bné-achkénazes sont rigoureux et interdisent l’utilisation d’un tel Étrog pendant toute la fête. (Rama)
 

Un Étrog greffé

Un Étrog qui a été greffé avec un citron est « non-cachère » pour tous les jours de la fête. Celui qui prononce la bénédiction dessus cite le nom de D.ieu vainement et ne se rend pas quitte de son obligation d’accomplir la Mitsva. Ainsi, il convient d’être rigoureux et de ne pas acheter un Étrog jusqu’à être sûr qu’il n’a pas subi de greffe. Il faut prendre conseil auprès d’un connaisseur car il est difficile de pouvoir se fier à toutes les mentions de cacherout portées sur les boîtes, comme « bé’hézkat bilti mourkavim », car il ne s’agit que d’une présomption (‘hezka en hébreu) et non d’une garantie absolue de l’absence de greffe. En particulier, de nos jours, les agriculteurs spécialisés en greffe, ont même appris à faire pousser des étroguim greffés que rien ne distingue des autres.

Par conséquent, il incombe aux rabbanim, qu’Hachem les aide dans cette tâche, de mettre en garde les fidèles de leurs communautés, de ne pas faire l’erreur d’acheter le premier Étrog qu’ils trouvent. Aujourd’hui, dans les synagogues, sont affichées de nombreuses annonces provenant d’associations diverses, informant de la vente de « sétim », c’est-à-dire d’ensembles déjà prêts réunissant les quatre espèces, et qui contiennent très souvent un Étrog greffé. C’est un piège pour les fidèles qui, sans le savoir, prononcent sur cet Étrog une bénédiction en vain et ne sont même pas quittes de la Mitsva.

Les grands Rabbanim du Maroc ont certifié que les étroguim provenant de ce pays ne sont pas greffés et sont « cachères » sans aucun doute ni aucune hésitation.
 

Quel est le Étrog le plus méhoudar (parfait) ?

La meilleure façon d’accomplir la Mitsva est de choisir un Étrog de couleur jaune, avec des proéminences et qui n’est pas lisse comme un citron, de taille moyenne, avec le ‘okèts dirigé vers la pitma et non en biais. Il faut que le dessous du Étrog descende un peu en pente et qu’il soit proéminent autour du ‘okèts saillant. Le ‘okèts doit être visible un peu du dessus. Et il doit être le plus propre possible, sans tâche ou sans même un petit point et sans « feuille », pour être considéré comme le plus méhoudar.
 

Un mauvais esprit

Un Étrog qu’on aurait placé sous un lit sur lequel on a dormi est « cachère » et on peut prononcer la bénédiction dessus. La raison se trouve dans le fait que l’on permet de manger, à postériori, de la nourriture qui a été placée sous un lit sur lequel on a dormi et que certains disent que le « mauvais esprit » qui pourrait souiller cette nourriture ne plane que sur la terre et non sur des surfaces carrelées.

Un Étrog que l’on a pris dans les mains avant d’avoir fait les ablutions du matin (Nétilat Yadayim), en se levant, est « cachère » pour la Mitsva et on peut prononcer dessus la bénédiction. Il est recommandé de verser trois fois de l’eau dessus.
 

« ‘Orla », « Tével »

Un Étrog qui provient de ‘Orla ou de ‘Tével et duquel n’ont pas été prélevés Troumot et Ma’assérot (la dîme) est « non-cachère » pour toute la durée de la fête. Il faudra être rigoureux et n’acheter un Étrog qu’avec garantie rabbinique, afin de ne pas venir à trébucher, qu’à D.ieu ne plaise.