Lorsqu’un malade pense que le jeûne de Yom Kippour peut lui causer un préjudice vital, il doit commencer par prendre conseil chez son médecin. Ce dernier devra être, de préférence, un médecin pratiquant.

(Les personnes malades, âgées ou en grossesse à risque sont invitées à appeler un Rav au +33.1.80.20.5000 (France) ou +972.2.37.41.515 (Israël) pour savoir si elles doivent jeûner et comment passer Kippour. Message à partager, merci !)

Voici les points qu’il faudra impérativement éclaircir

1 / Lui est-il permis de jeûner durant Yom Kippour ?

2/ Dans la mesure où le jeûne présenterait un danger, peut-il se contenter de boire ?

A l’inverse, doit-il manger et s’abstenir de boire ?

3/ Lui est-il possible de manger ou boire une quantité de nourriture ou de boisson, inférieure au volume minimal interdit durant Yom Kippour ? (Comme nous l’expliquerons plus loin)

4/ Quelle est la quantité exacte de nourriture et de boisson dont le malade a besoin pendant cette journée ?

5/ Le malade doit absolument s’assurer de la nécessité de prendre des médicaments pendant Yom Kippour. Il doit également, dans le cas où la prise de médicaments est indispensable, se renseigner sur le dosage et le mode de prise.

Cette liste n’est pas exhaustive ; si d’autres questions ou doutes surgissent dans les journées qui précèdent Yom Kippour, il ne faut pas hésiter à les poser à son médecin.

Une fois le diagnostic médical établi, on consultera un rav, afin de savoir précisément comment traduire dans les faits, les indications médicales.

On ne s’appuiera jamais sur les réponses données par les rabbanim et les médecins, les années précédentes. Chaque année, on consultera à nouveau son médecin et son rav ; ce qui était vrai l’année précédente, n’est peut-être plus vrai l’année suivante !

Chaque cas est particulier, et chaque malade a son histoire, sa capacité de résistance et de guérison, mais également des traitements qui lui sont adaptés. Il doit donc prendre conseil chez son médecin traitant, avant d’aller consulter son rav.

Dans la mesure où il serait tenu de boire pendant Kippour, le sujet doit préparer un petit verre, contenant moins que la quantité interdite pendant Yom Kippour.
 

L’obligation de manger la veille de Yom Kippour

Un malade qui est dispensé du jeûne de Kippour est malgré tout tenu de manger la veille du jeûne. Si manger lui est pénible, il peut s’appuyer sur les décisionnaires qui pensent que ceux qui sont dispensés du jeûne, sont aussi dispensés d’accomplir la mitsva de manger la veille de Yom Kippour.
 

Immersion au mikvé

Un malade qui ne peut s’immerger dans un mikvé la veille de Kippour, peut se faire verser 9 kabin d’eau sur le corps, c’est-à-dire 16 à 23 litres d’eau, selon les avis.

Il faut se faire verser cette quantité par un jet continu, sans aucune interruption, tandis que le sujet tient ses mains sur son torse, sans les serrer, ni les presser sur son corps. Certains décisionnaires permettent de mener cette "immersion" en se plaçant sous un jet de douche, et en laissant couler l’eau pendant 4 minutes. (Ce qui correspond à une durée moyenne, car certaines douches ont un débit plus fort que d’autres. Il faut en tenir compte quant au nombre de minutes durant lesquelles il devra rester sous le jet de douche.)
 

Ne manger que ce qui est nécessaire

Un malade autorisé à manger sans aucune restriction, ne peut manger que ce qui lui est nécessaire, ce qui exclut tout ce qui n’est que de l’ordre des plaisirs gastronomiques.
 

Risques de détérioration

Un malade autorisé à jeûner quelques heures, mais qui de ce fait, risque d’en arriver à une situation où il devra manger sans aucune restriction, devra manger par petites quantités, inférieures à la quantité interdite à Yom Kippour, dès le matin.
 

Manger normalement ou être placé sous perfusion

L’interdit de manger durant Yom Kippour, ne s’applique que lorsque l’on introduit les aliments dans le corps par la bouche, qu’on les mâche et qu’on les avale en les faisant passer par la gorge, tirant ainsi profit et plaisir de cette nourriture.

Pour autant, un malade en situation de danger, et auquel il est interdit de jeûner du fait de son état, n’est pas tenu de se faire placer sous perfusion, afin d’éviter "au moins" de manger normalement. Au contraire, il devra manger normalement.

Par contre, concernant les malades qui ne sont pas en situation de danger, mais qui doivent malgré tout manger, afin d’éviter de se mettre en danger, certains décisionnaires ont opté pour la solution de la perfusion.
 

Eviter de sortir de chez soi

Les sujets qui se sentent faibles, les femmes enceintes, ou tout malade en état de fragilité, et d’autres cas de ce type, n’ont pas à sortir de chez eux, y compris pour se rendre au Beth Haknesset, s’ils risquent d’en arriver à une situation où ils devront manger, y compris par petites quantités inférieures à la quantité interdite à Yom Kippour.

Ils doivent rester chez eux ; ils pourront ainsi jeûner et éviter d’en arriver à manger, ne fût-ce qu’une fois, y compris une quantité inférieure à la quantité interdite.
 

Qui décide qu’un malade est en danger ?

A priori, il incombe à chaque malade de s’enquérir avant Yom Kippour des règles relatives à son état de santé : Doit-il manger ? Si oui, combien et comment ? etc. etc.

Cependant, dans certains cas, il est difficile d’avoir une vue précise avant le jeûne. Il arrive également que l’état d’un malade se dégrade subitement pendant Yom Kippour.

Dans ces cas-là, il faut prendre l’avis d’un médecin, ou de toute personne capable de poser un diagnostic, comme nous allons maintenant l’expliquer.

1/ S’il se trouve un médecin juif ou un infirmier juif, ou bien même un juif capable de diagnostiquer, ou bien même un médecin non-juif, et que l’une de ces personnes dit que l’état du malade s’aggravera - au point de le mettre en danger - s’il ne mange pas, on donnera à manger au malade. Si le malade refuse de se nourrir, on ne tient pas compte de son avis ; on l’oblige à se nourrir.

2/ Si deux médecins sont d’avis contraires, l’un pensant que le malade doit manger, l’autre disant qu’il ne doit pas manger, on donne à manger au malade, y compris si l’un des deux médecins est non-juif, ou une femme. Cette règle s’applique aussi dans le cas où deux médecins s’opposent à deux autres médecins.

Cependant, si le malade penche en faveur du médecin qui dit qu’il ne peut pas jeûner, on ne fera pas manger le malade. Si deux médecins s’opposent à un seul médecin, qui dit que le malade doit manger, on ne donne pas à manger au malade. Si ce médecin est un spécialiste reconnu, dont tout le monde reconnait la compétence, on suivra son avis, bien que deux autres médecins s’opposent à son avis.

3/ Si le malade déclare de lui-même qu’il doit manger, sans qu’on le questionne, on lui donne à manger, y compris si 100 médecins s’opposent à lui. Il en va de même s’il a déclaré qu’il doit manger en réponse à une question sur son état de santé. Cependant, il faudra lui rappeler, sans pour autant l’affoler ou lui faire peur, qu’il s’agit de gérer son Yom Kippour.

Si le malade déclare de lui-même qu’il sera en danger s’il ne mange pas, on lui donne à manger [après lui avoir rappelé qu’il s’agit de Yom Kippour].

4/ Lorsque la situation d’un malade fait l’objet d’un doute quant aux risques vitaux qu’il encoure s’il ne mange pas, et qu’il ne se trouve aucun médecin pour poser un diagnostic sur son état de santé, on lui donne à manger. En effet, lorsque se présente une situation de doute sur des risques vitaux (safek pikoua’h néfech), on se montre plus indulgent ; on devra donc lui donner à manger en fonction de ce qui est nécessaire pour le sauver, ou éviter que son état de santé s’aggrave.

5/ Un malade autorisé à jeûner par son médecin, dont l’état s’est brusquement dégradé pendant Yom Kippour, au point qu’il se sente très affaibli, et qui n’a pas de médecin à portée de main pour poser un diagnostic, est tenu de manger.
 

Quelle prière réciter avant de manger ?

Un malade qui doit manger pendant Yom Kippour, devra réciter la prière suivante, avant de manger : « Me voici prêt et disposé à accomplir la mitsva de manger et de boire pendant Yom Kippour, comme Tu l’as écrit dans Ta Torah : "Vous observerez Mes lois et Mes statuts, parce que l’homme qui les pratique obtient par eux, la vie ; Je suis l’Eternel Ton D.ieu. (Vayikra 18,5)" Et par le mérite de cette mitsva, Tu me signeras, ainsi que tous les malades de Ton peuple Israël, (dans le livre de) la guérison complète. Ainsi, je mériterai, l’année prochaine, de pouvoir accomplir la mitsva de Vé’initèm et nafchotékhem. Qu’il en soit ainsi, Amen."
 

Un malade obligé de manger, qui veut être rigoureux, et qui n’accepte pas de manger

Un malade qui est tenu de manger, du fait de son état de santé, et qui malgré ce diagnostic, préfère jeûner, transgresse le verset suivant : « Cependant, votre sang pour votre âme, Je vous en demanderai compte ». Il n’y a aucune mesure de piété dans ce genre d’attitude ; il s’agit, au contraire, d’une transgression de la Torah. C’est une mitsva pour des grands érudits d’être présents à son chevet, à l’heure de son repas, si l’on peut craindre qu’il s’obstine à ne pas manger.
 

Expiation sur le fait d’avoir mangé pendant Yom Kippour

Un malade tenu de manger pendant Yom Kippour du fait de son état de santé, n’a besoin d’aucune expiation. La Torah nous dispense d’observer ses règles en cas de force majeure, ou lorsque l’on encoure des risques vitaux.
 

Les quantités de nourriture et de boisson

Quelle est la quantité de nourriture interdite ?

Du point de vue de la Torah, l’interdit de manger pendant Yom Kippour s’applique à partir d’une quantité infinitésimale. Par contre, la peine de karet (en cas de transgression intentionnelle) ou l’obligation d’amener un sacrifice expiatoire (en cas de transgression non intentionnelle) ne s’appliquent que si l’on a consommé une quantité de nourriture égale à une grosse datte.

Nous préciserons plus loin les volumes et les poids en rapport avec cette quantité, valable pour tous, sans distinction aucune, qu’on soit grand ou petit, gros ou maigre.

Lorsqu’un malade est tenu de manger, on lui fait prendre sa nourriture par petites doses inférieures à la quantité interdite (qui est égale à kotévèt hagassa - une grosse datte, soit environ 30 grammes), en observant un écart de 9 minutes entre chaque prise (zman akhilat prass). Si la quantité de nourriture ainsi ingérée n’est pas suffisante par rapport à son état de santé, on réduira l’écart. S’il s’avère que cette manière de faire ne lui permet pas de manger ce qui lui est nécessaire, on lui donnera à manger normalement.

Rappelons que manger et boire, y compris des quantités inférieures à la quantité interdite, reste interdit par la Torah. Ces interdits ne sont levés qu’en cas de danger vital, ou de risque de danger vital.
 

Manger moins que la quantité interdite

La quantité de boisson interdite correspond à un volume de liquide permettant de remplir une joue, soit environ 40 cm3 (4cl), pour un homme de taille moyenne.

Par conséquent, un malade tenu de boire pendant Yom Kippour, ne sera autorisé à boire que des quantités inférieures à ce volume.

Cette quantité ne se mesure pas comme celle des aliments solides ; elle varie en fonction de chacun. Le malade devra donc, la veille de Yom Kippour, boire suffisamment d’eau pour remplir et gonfler une joue, puis recracher le liquide dans un petit verre à mesure, de manière à savoir précisément quelle quantité de liquide lui est interdite.

Concernant la nourriture, il faut manger un peu moins de 30 grammes à chaque prise. Certains décisionnaires recommandent de ne pas dépasser 25 grammes. (Précisons que la quantité est différente lorsqu’il s’agit de manger des aliments spongieux, qui ont un volume important, sans rapport avec leur poids.)

Qu’il s’agisse de boire ou de manger, il faut, a priori, laisser s’écouler 9 minutes entre chaque prise.

La mesure des quantités se fait sur la base des volumes. Chaque malade doit donc s’équiper d’un verre à mesure, de manière à mesurer des quantités légèrement inférieures aux mesures indiquées plus haut. En effet, on ne peut se fier en la matière, aux évaluations visuelles, car on peut facilement faire erreur.

Un malade tenu d’attendre 9 minutes entre chaque prise de boisson, comme nous l’avons indiqué, et qui doit réduire cet écart du fait qu’il doit plus boire, procèdera par étapes : il commencera par réduire l’écart à 8 minutes, puis à 7 minutes, puis 6 minutes, jusqu’à 2 minutes. Si ce n’est pas suffisant, il espacera ses prises et attendra une durée égale à celle qu’il faut pour boire un révi’it d’eau (soit quelques secondes), entre chaque prise. Si cela reste insuffisant, il boira normalement selon les indications du médecin et du rav.

Il en va de même pour les aliments solides : si le malade a besoin de manger plus de 30 grammes à chaque prise, il pourra passer à 38cm3, puis réduire progressivement l’écart entre les prises, si cela est nécessaire. Si même cela n’est pas suffisant, il pourra manger normalement, en suivant les indications du médecin et de son rav.

La permission de manger des quantités inférieures à la quantité permise, en espaçant les prises, ne permet pas de manger plus que la quantité autorisée par le médecin ; il est interdit de manger ou boire plus que les quantités déterminées par le médecin. [Rappelons que dans de nombreux cas, le médecin n’est pas capable de déterminer ces quantités.]

Le malade doit recevoir une permission spéciale pour boire et/ou manger pendant Yom Kippour. En effet, il est fréquent que son état puisse laisser penser qu’il doit boire et manger, alors qu’il peut parfaitement se contenter de boire.

Dans les cas où l’on donne à manger au malade sur sa demande, on pose l’assiette devant lui et on lui rappelle qu’aujourd’hui, alors qu’il demande à manger, c’est Yom Kippour. On lui répètera que s’il craint pour son état de santé, il peut manger normalement, mais que s’il pense pouvoir résister, il peut manger petit à petit.
 

Additionner les quantités de solides et de liquides

Les aliments solides s’additionnent entre eux, tandis que les liquides s’additionnent entre eux. Ils ne s’additionnent pas les uns avec les autres ; il sera donc permis de manger et de boire une quantité de solide inférieure à la quantité interdite, avec du liquide en quantité inférieure à la quantité de liquide interdite.
 

Solides et liquides

Tout aliment glacé, gelé ou ayant la consistance du beurre a le statut d’un solide. Tout ce qui a une consistance liquide, même épaisse, est considéré comme du liquide. Certains aliments ont fait l’objet de discussions entre les décisionnaires ; il faudra donc consulter son rav pour chacun de ces détails.
 

Aliment solide trempé dans du liquide

Un pain ou gâteau trempé dans un liquide quelconque (café, thé, etc. etc.) s’alourdit du poids du liquide. Celui-ci, du fait qu’il imbibe le gâteau, sera considéré comme du solide.

Par conséquent, dans ce cas, le liquide et le solide s’additionnent ; la quantité interdite sera atteinte dès que l’ensemble pèse 30 grammes. Il en va de même pour ce qu’on étale sur un aliment solide : beurre, confiture, et autre ketchup ; ils s’additionnent avec le solide sur lequel ils sont étalés.
 

Comment mesurer les quantités pendant Yom Kippour ?

Il est permis de mesurer ces quantités pendant Yom Kippour. Cependant, il sera préférable de le faire avant. Concernant la quantité de liquide permise, il faudra mesurer la quantité de melo lougmav, avant le début du jeûne.
 

Comment réciter les bénédictions lorsque l’on mange de manière inhabituelle ?

Le malade ne doit pas réciter à nouveau la bénédiction, lorsqu’il doit boire ou manger en espaçant les prises. De la même manière, on ne sera pas tenu de réciter la bénédiction finale, puisque l’on a mangé ou bu, à chaque reprise, moins que la quantité interdite.
 

Les lois du repas

Manger sans réciter le kiddouch

Le malade qui est tenu de manger pendant Yom Kippour ne récite pas le kiddouch avant son repas, y compris si Yom Kippour tombe un Chabbath.
 

Nétilat yadaïm

Le malade qui mange du pain se lavera les mains, jusqu’au poignet, comme à l’accoutumée. En effet, cette ablution n’est pas considérée comme une douche d’agrément, mais comme une mitsva. Il fera également maïm a’haronim, s’il avait l’usage d’observer cette règle.
 

Ne pas se mettre en situation de devoir réciter le zimoun

Si plusieurs malades doivent manger au même moment, ils feront attention de ne pas manger au même endroit, ou décideront, s’ils mangent dans la même pièce, de ne pas considérer qu’ils mangent ensemble, de manière à éviter d’être tenus de réciter le zimoun.
 

Ya’alé véyavo dans le Birkat hamazone et Mé’en chaloch

Les malades et les enfants qui mangent normalement, sans restriction de temps ou de quantité, doivent réciter les bénédictions d’usage, à la fin du repas ou de leur collation.

Dans le Birkat hamazone, il faudra ajouter « ya’alé véyavo … bé-yom ha-kipourim ha-zé... ».

Chabbath, on ajoutera également rétsé. S’ils oublient d’ajouter les passages indiqués, et qu’ils s’en souviennent après avoir terminé la récitation de la bénédiction « Boné Yérouchalaïm », ils ne recommencent pas le Birkat hamazone.

Ils ne seront pas tenus de réciter une bénédiction particulière, et devront passer immédiatement à la bénédiction hatov véhamétiv.

Dans la bénédiction Mé’en chaloch, ils devront rajouter « vézokhrénou lé-tova bé-yom

ha-kipourim ha-zé ». Chabbath, ils ajouteront rétsé véha’halitsénou. S’ils ont oublié, ils ne sont pas tenus de recommencer.
 

Manger en public

Il n’est nullement interdit à un malade - obligé de manger pendant Yom Kippour - de prendre son repas ou sa collation en public.
 

Prière

Amida et vidouï

Lors de la prière du soir, il devra réciter son vidouï debout. En cas de besoin, il sera autorisé à prendre appui sur un pupitre, une chaise ou une table pour réciter le vidouï.

Les malades et les personnes âgées peuvent s’appuyer de tout leur poids sur tout support, lors de la répétition du Chemoné éssré (Amida), au moment de la récitation du vidouï.

Certains décisionnaires pensent que les personnes âgées et les malades peuvent s’appuyer de tout leur poids, à tout moment, y compris pendant la récitation du vidouï du Chemoné éssré.
 

Tefila zaka

Un malade tenu de manger en observant certaines restrictions, peut dire, dans la tefila zaka, « haréni mékabel alaï issour melakha, vé-‘hamicha inouïm, issour akhila, issour chtiya » etc. etc., bien qu’il mange. Par contre, il ne prononcera pas la formule « haréni mékabel alaï lé’anot ète goufi… » (d’infliger une souffrance à mon corps), puisqu’il va manger.

En revanche, un malade tenu de manger sans observer aucune restriction de quantité ou de temps, devra dire la formule comme suit : « haréni mékabel alaï mé-‘ata issour melakha », ou bien encore « haréni mékabel alaï léanot ète nafchi vélo léékhol yoter méhatsarikh li, léssalek mé-‘alaï ète ha-sakana».
 

Un malade qui a du mal à prier

Un malade qui n’est pas capable de participer à toute la prière, s’efforcera tout de même de réciter le vidouï tel qu’il figure dans les livres de prière, avec les formules d’usage : « …aval ana’hnou ‘hatanou, achamnou, bagadnou », et « al ‘hèt ché’hatanou... ». En effet, le vidouï et la téchouva - c’est-à-dire le repentir et la confession des fautes - sont les deux grands principes directeurs de cette journée. Celui qui n’est même pas en mesure de réciter ces textes, devra tout de même maintenir Achamnou.
 

Manger pendant le Chemoné éssré

Un malade qui s’est affaibli au point de devoir manger pendant le Chemoné éssré, ne récitera aucune bénédiction avant de manger ; il se contentera de les penser.
 

Montée à la Torah

Un malade qui est tenu de manger, peut monter à la Torah. Il est juste de ne pas lui donner la 6ème montée, ni le maftir. [Lorsque Yom Kippour tombe Chabbath, il peut aussi monter à la Torah.]

Lors de la prière de Min’ha, un Cohen ou un Lévi qui ne jeûne pas, peut tout de même monter à la Torah.

Concernant le maftir, certains décisionnaires émettent des doutes sur le fait de laisser monter un malade qui ne jeûne pas.

Un malade qui mange en observant des restrictions de quantité et de séparation entre les prises, peut monter à la Torah lors de Cha’harit et Min’ha.
 

Prise de médicaments

Pendant Yom kippour, il est interdit d’avaler un liquide, se rincer la bouche, puis recracher le liquide. Par contre, il sera permis à un malade - qui n’est pas concerné par l’interdit de prendre des médicaments - de se rincer la bouche avec une mixture amère, si cela est nécessaire pour son traitement et sa guérison. D’après certains décisionnaires qui pensent qu’il y a matière à se montrer indulgent, il pourra même l’avaler, comme nous le verrons plus loin.
 

Sirop et médicaments au goût agréable

Un malade en danger, qui doit prendre des médicaments pendant Yom Kippour, doit faire des changements, pour boire de l’eau. Il devra y ajouter un peu de sel (ou un autre ingrédient amer, si le sel lui est interdit) afin de la rendre amère. En effet, des eaux impropres à la consommation ne sont interdites que par ordonnance rabbinique.
 

Cachets et gélules sans goût pour un malade qui n’est pas en danger

Il est permis d’en prendre, y compris pour un malade qui n’est pas en danger.
 

Faire passer un médicament avec de l’eau

Tout malade qui doit prendre un médicament pendant Yom Kippour, peut le faire passer avec de l’eau dans laquelle il aura ajouté, au préalable, du sel. Par ailleurs, il devra en boire moins de 4cl.
 

Bénédiction "chéhakol", avant de boire de l’eau, pour faire passer un médicament

Dans ce cas, on ne récite pas cette bénédiction, avant de boire l’eau.
 

Se doucher et se chausser ; se doucher pour des raisons médicales

Un malade - bien qu’il ne soit pas en danger - peut prendre une douche pendant Yom

Kippour si son médecin pense que cela est nécessaire à son rétablissement (courant chez une femme pendant la grossesse, ou après l’accouchement.)

Une personne frappée de violents maux de tête, qui en souffre et qui s’affaiblit, peut se laver le visage avec de l’eau froide, afin d’alléger les douleurs.
 

Se chausser

Un malade qui n’est pas en danger, qui a une plaie au pied, qui ne supporte pas le froid, et qui éprouve des difficultés à se déplacer sans porter des chaussures en cuir, sera autorisé à mettre des chaussures en cuir. Cependant, s’il est à même de faire l’effort de ne pas mettre des chaussures en cuir et de s’arranger avec des chaussures d’une autre matière, ce sera préférable. Un malade autorisé à porter des chaussures en cuir, peut s’en chausser même si sa pathologie n’est pas visible de l’extérieur. Cependant, il devra réduire ses déplacements.

Un malade autorisé à porter des chaussures en cuir, devra éviter de toucher le cuir ; il devra manipuler ses chaussures avec des gants, ou un tissu quelconque. S’il l’a touché, il devra se laver les mains.
 

Les femmes enceintes, celles qui ont accouché et celles qui allaitent

Les femmes enceintes et celles qui allaitent doivent jeûner pendant Yom Kippour.

Une femme enceinte qui a senti l’odeur d’un plat

Lorsqu’une femme enceinte, qui a senti l’odeur d’un plat, s’en est trouvée indisposée au point de risquer de perdre ses esprits, ou n’est pas aussi indisposée mais demande malgré tout à manger, on commence par lui expliquer que ce jour est Yom Kippour.

Si ce rappel ne l’apaise pas, on la nourrit.

Cette règle s’applique à toute étape de la grossesse. On commencera par lui faire goûter quelques gouttes de sauce, puis si cela est insuffisant, on lui donnera moins de 4cl de sauce, puis si cela n’est pas non plus suffisant, on lui fait manger moins que la quantité de nourriture interdite. Si rien de tout cela ne la soulage, on lui donne à manger jusqu’à ce qu’elle s’apaise totalement. Si elle ressent des vertiges et « voit du noir » à cause du jeûne, on la nourrit jusqu’à ce qu’elle reprenne ses esprits. Si elle s’est affaiblie au point que la majorité des gens considèrent qu’elle est en danger, on la nourrit.
 

Les femmes qui ont accouché

Dans les 3 jours qui suivent son accouchement, une femme est tenue de manger normalement, sans aucune restriction.

Dans le cas où elle dit qu’elle n’a pas besoin de manger, on la nourrit en observant les restrictions de quantité et de temps. Certains pensent que si elle n’a pas déclaré d’elle-même qu’elle doit manger, on la nourrit en observant les restrictions de quantité et de temps.

Du 4ème au 7ème jour inclus, on la nourrit si elle dit qu’elle a besoin de manger.

Si elle déclare qu’elle a besoin de manger, et que les médecins disent qu’elle n’a pas besoin de manger, on la nourrit, en observant les restrictions de quantité et de temps.

Si la femme déclare qu’elle ne sait pas d’elle-même si elle doit manger, ou bien qu’elle n’ait pas d’avis sur la question, et qu’il ne se trouve personne pour dire qu’elle ne doit pas manger, on la nourrit en observant les restrictions de quantité et de temps.

Si elle dit qu’elle n’est pas tenue de manger, et que le médecin dit le contraire, ou éprouve des doutes quant à la nécessité de manger, on la nourrit.

Si elle dit qu’elle n’a pas besoin de manger, et qu’il ne se trouve personne pour dire le  contraire, on ne la nourrit pas.

Après le 7ème jour, elle n’est plus considérée comme une malade. Par conséquent, si elle dit qu’elle a besoin de manger à cause de l’accouchement, on ne la nourrit pas. Par contre, si elle déclare qu’elle a besoin de manger à cause d’une maladie quelconque, on examinera sa demande, et on la nourrira comme on le ferait pour tous les malades.
 

Les femmes qui allaitent

Une femme qui allaite et dont le bébé est malade, ou en danger, et qui ne peut recevoir du lait que de sa mère, qui elle-même, le mettra en danger si elle jeûne, ne doit pas jeûner pendant Yom Kippour.

Elle consultera son rav et son médecin afin de décider de son mode d’alimentation pendant Yom Kippour : manger normalement, en observant les restrictions de quantité et de temps, ou en se faisant administrer sa nourriture par perfusion ?
 

Les femmes enceintes

Les femmes enceintes doivent se préparer au jeûne en buvant plus que d’habitude.

Elles devront passer la journée dans un endroit aéré, respirable, ou bien même climatisé. Elles doivent prendre en compte le fait qu’une déshydratation peut provoquer un accouchement prématuré. Elles devront également surveiller les mouvements du nourrisson.

Une femme enceinte dont la grossesse présente des risques ou des complications médicales, doit prendre conseil chez son médecin et son rav. En cas de besoin, on lui appliquera les règles relatives aux malades, en prenant en compte le niveau éventuel de gravité.


Fascicule édité par la commission ‘Halakha’ du I’houd Hatsalah, 

Sous le contrôle des rabbanim : Rav Azriel Auerbach Chlit’a • Rav Arie Dvir Chlit’a • Rav Yehouda Silman Chlit’a • Rav Sariel Rozenberg Chlit’a