Durant les dix jours de Téchouva (pénitence), il faudra sonder nos actes et se repentir totalement de ceux répréhensibles, accroître nos Mitsvot, nos actes de bonté et de charité. Car en ces jours, la balance du jugement se trouve entre les mains d’Hachem et les personnes moyennes voient leur situation, suspendue et en attente. S’ils sont méritants, ils seront inscrits pour la vie et s’ils ne le sont pas, pour l’inverse, à D.ieu ne plaise. Donc, revenons vers Hachem avant que ne se ternissent les jours de notre vie et que nous devions rendre des comptes au Tribunal céleste.

Bien que le repentir et les supplications soient les bienvenus à chaque instant, durant cette période, ils sont encore plus beaux et sont acceptés immédiatement. Tel que les Maîtres l’ont expliqué dans le verset : « Recherchez Hachem lorsqu’Il est accessible, appelez-Le tandis qu’Il est proche », ce sont les dix jours de pénitence séparant Roch Hachana de Yom Kippour.
 

Des "bons comportements" durant ces jours

Il est écrit dans le Choul’han ‘Aroukh [503] : « Que l’homme soit vigilant durant les dix jours de pénitence, même sur les choses sur lesquelles il n’a pas l’habitude de prêter attention tout au long de l’année ». Les Maîtres ont expliqué que, bien que l’homme prenne sur lui des mesures de piété et qu’il sait, pertinemment, qu’après Yom Kippour, il ne les poursuivra pas, malgré tout, rien que le fait d’avoir réussi à changer et à briser ses habitudes, pourra avoir une influence sur la suite.

Et ainsi, il continuera à s’élever et à se rapprocher du Créateur du monde. À plus forte raison, combien devons-nous nous renforcer sur les Mitsvot obligatoires d’après la loi stricte. Or, le mauvais penchant nous empêche d’y prêter attention et de les accomplir. Nous allons évoquer quelques exemples dont beaucoup de personnes n’ont pas conscience.

La prière en public

Un sujet à propos duquel les gens ne sont, ni mis au courant, ni sensibilisés sur son importance : la prière en public. Les Sages ont expliqué le verset [Traité Brakhot 8a] : « Ma prière est vers Toi aux instants propices ».

Quels sont ces instants propices ? Au moment où la communauté prie, car Hachem ne dénigre pas la prière de groupe, comme il est dit [Yiov 36.5] : « Vois, D.ieu est puissant et Il ignore le dédain ; Il est souverain par la force de la raison. » L'Éternel dit : « Toute personne étudiant la Torah, faisant des actes de charité et qui prie en assemblée, sera considérée comme si elle M'avait racheté ainsi que Mes fils d'entre les nations du monde. » De plus, les Maîtres ont dit [Traité Ta’anit 8a] : « Rabbi Ami a dit : « La prière de l'homme n'est écoutée qu'à condition qu'il place son âme dans sa paume [qu'il prie avec ferveur] », comme il est dit [Eikha 3.41] : « Elevons nos cœurs avec nos mains vers D.ieu qui est au ciel ! » Pourtant, il y a un autre verset qui dit [Téhilim 78.36] : « Ils l'amadouaient avec leur bouche, en paroles ils lui offraient des hommages menteurs. » Malgré tout cela, il est écrit : « Il est miséricordieux, et expie les fautes ».

Nous déduisons que bien qu'ils ne prient pas avec une ferveur très intense et que leurs cœurs ne soient pas au rendez-vous, malgré tout, Hachem reçoit leurs prières et leur pardonne. Comment est-ce possible ? Le Talmud dit que cela dépend : si la prière est en assemblée, même avec une ferveur moyenne, Hachem expie les transgressions. En revanche, s'il prie seul, la prière n'est écoutée qu'à la condition qu'il place son âme dans sa paume et oriente tout son cœur vers l'Éternel ! Et sincèrement, qui peut témoigner sur lui qu'il prie avec ferveur du début à la fin de la prière ?!

Mais, dans le Choul’han ‘Aroukh [90.16], il est décrété qu'il faut faire des efforts et même marcher pendant dix-huit minutes (960 mètres), afin de se rendre là où l'on prie en communauté. Et c’est uniquement s'il n'y a pas de communauté dans un tel rayon, qu’il a un statut de « Anouss » (« contraint ») et se voit dégagé de cette obligation. S’il se trouve dans ce cas, ou bien s’il ne peut marcher pour des raisons de santé, il devra prier en même temps que la communauté [90.9]. Selon le Michna Beroura [alinéa 52] : « C’est une réprimande explicite pour ces personnes qui sont en ville et qui, par paresse, ne se joignent pas à la communauté ». Les Sages ont par ailleurs enseigné [Traité Brakhot 8a] : « Toute personne ayant une synagogue dans sa ville, et n'y rentre pas pour prier est appelé mauvais voisin ».

C’est pourquoi, nous devons nous renforcer et prier Cha’harit (prière du matin), Min’ha (prière de l'après-midi) et ‘Arvit (prière du soir) en communauté. L’épreuve est plus difficile pour les personnes habitant dans des endroits où il y a peu de synagogues ou lorsque l’office commence trop tôt, et que pour cette raison, elles manquent la prière en communauté chaque jour, ou bien se permettent de ne venir que les lundis et jeudis pour la lecture de la Torah.

Néanmoins, les Maîtres ont déjà dit [Pirké Avot 5.22] : « La récompense est fonction de l'effort », elle dépend de l’intensité de son combat contre son mauvais penchant. À cause de ces égarements et de l'habitude, ce problème se répand de plus en plus. Et les personnes concernées n'ont même plus un soupçon de conscience, comme il est dit [Traité Yoma 86b] : « Une personne ayant transgressé un commandement et qui récidive, finit par croire que cela est autorisé, car il devient insensible à la gravité de sa faute », que l'Éternel nous en préserve.

Le Sage est celui qui a la tête sur les épaules. Lorsqu'il sait que se lever tôt est difficile pour lui, il choisira de se coucher à une heure raisonnable afin de ne pas se mettre lui-même à l'épreuve. Car il existe un artifice du mauvais penchant consistant à maintenir les hommes éveillés tard dans la nuit. Et ce, uniquement pour leur voler leur prière avec l'assemblée, le lendemain matin. Car lui, connaît la considérable importance de la prière en groupe.

Même si une personne est rentrée tard d'une fête, elle devra être forte comme un lion pour se lever et prier avec la communauté. En effet, ceci est la première loi du Choul’han ‘Aroukh [1.1] : « Soit fort comme le lion pour te lever le matin et servir ton Créateur ». Le Michna Beroura [alinéa 1] écrit : « Car c’est pour cela que l’homme a été créé – servir son Créateur », ainsi que le verset le souligne : « Tout ceux qui se réclament de Mon Nom, tous ceux que pour Ma gloire, j’ai créés. » Même si ton mauvais penchant te dit en hiver : « Comment vas-tu te lever avec un froid pareil ? », ou bien en été : « Comment vas-tu te lever de ton lit alors que tu n’es même pas rassasié de sommeil ? », malmène-le et ne l’écoute pas.

Qu’il pense plutôt avec quels prudence et zèle il aurait servi un roi de chair et de sang. À plus forte raison, s’il s’agit du Roi des rois, le Saint Béni soit-Il. Que le sage entende et en tire des enseignements.

L’étude de la Halakha (loi)

Les Sages ont dit [Traité Brakhot 8a] : « Depuis que le Temple a été détruit, Hachem a uniquement deux mètres de Halakha pour résider parmi nous. » Ils ont expliqué le verset « Hachem aime les portes de Tsion plus que toutes les demeures de Ya’akov » de cette manière : Hachem aime les portes où l’on excelle en Halakha, plus que les synagogues et les maisons d’études. Le Maharcha et le Ya’abetz expliquent qu’Hachem aime les centres d’étude où l’on approfondit la Halakha tranchée [endroits qui sont comparés au Lichkat Hagazit, lieu au siégeait le Sanhédrin lors du second Temple et sur lequel la Présence divine résidait], bien plus que les centres d’études où l’on n’apprend pas la Halakha en vigueur. Il est évident, qu’une personne ne maîtrisant pas la Halakha et les jugements, transgressera surement des Mitsvot, dans de nombreux domaines de la vie. Car l’ignorant ne peut craindre le péché ainsi que l’inculte ne peut être pieux.

Voyons ce qu’a écrit le géant de la Torah, le Sifté Cohen [Yoré Dé’a 246.5] : « Il y a des Ba’alé Batim (des personnes qui travaillent durant la journée) qui étudient tous les jours du Talmud, avec les commentaires de Rachi, et n’étudient pas les décisions Halakhiques. Mais en vérité, elles devraient étudier les livres des décisionnaires sur la loi concrète, car c’est la racine et l’essentiel de notre Torah. De plus, elles ne se rendent pas quittes de la Mitsva d’étudier la Torah, en étudiant le Talmud.

Par conséquent, si elles n’étudient que trois ou quatre heures par jour, elles n’étudieront pas que la Guémara (le Talmud). Le Gaon Rabbi Zalman écrit aussi : « Un homme qui n’est pas très libre, devra orienter toute son étude dans les lois ayant des incidences sur ses actions. Ces lois que tout un chacun doit connaître, afin d’accomplir les Mitsvot, et se préserver de trébucher sur des transgressions, à D.ieu ne plaise. »

Louons Hachem, car nous méritons de voir l’accomplissement de la prophétie d’Amos [8.11] : « Voici, des jours vont venir, dit le Seigneur D.ieu, où J'enverrai de la famine dans le pays : ce ne sera ni la faim de pain ni la soif de l'eau, mais le besoin d'entendre les paroles de l'Éternel. »

C’est pourquoi nous devons enseigner, avec force et vigueur, aux personnes revenant vers Le Rocher des rochers, les lois tranchées de nos jours, afin qu’ils sachent le chemin qu’ils doivent emprunter et le comportement à avoir lorsqu’ils font quelque chose. Tel que l’ont expliqué les commentateurs à propos du passage dans la prière : « Ramène-nous, notre Père à ta Torah… Fais-nous revenir au repentir complet devant Ta Face ». Pour débuter, nous devons commencer par la Torah, afin de savoir comment se comporter : ne pas transgresser Chabbath par manque de connaissances, ne pas faire de bénédictions en vain etc... Et uniquement après, nous devons atteindre le niveau de « Fais-nous revenir au repentir complet devant Ta Face ». Avant cela, on ne peut pas arriver à un repentir total.

D.ieu soit loué, aujourd’hui beaucoup d’hommes et de femmes ont pris conscience de l’importance d’apprendre les lois concrètes. Et dans de nombreux lieux, fleurissent des cours sur les lois pratiques, des « examens » et des questionnaires. Afin d’habituer le public à apprendre et réviser ces lois, un travail est également réalisé par ces livrets écrits dans un langage simple, accessible au plus grand nombre : hommes, femmes et enfants. Heureuses soient les personnes qui donnent du mérite aux autres et gratifient le public par des diplômes, des récompenses, car, à leur propos, il est dit : « Ceux qui rendent le public méritant sont comme des étoiles éternelles ». De plus, leurs fautes ne restent pas entre leurs mains. Qu’ils soient heureux dans ce monde-ci et comblés dans le monde à venir.
 

Un jour équivalent à une année

Les sept jours séparant Roch Hachana de Yom Kippour équivalent à chaque jour de la semaine de l’année écoulée. Chaque jour, on devra intensifier notre repentir et notre étude, chacun selon ses capacités. Il faudra aussi avoir l’intention que les réparations journalières viennent expier les fautes commises chaque jour de l’année.

Par exemple : le dimanche, il faudra avoir l’intention de réparer tous actes commis pendant les dimanches de toute l’année, ainsi de suite pour tous les jours de la semaine et en particulier pour Chabbath. Il faudra penser aussi à réparer tous les dégâts occasionnés pendant les Chabbatot de l’année passée.