Le Chabbath, on n’implore pas D.ieu pour des besoins personnels. Nos Sages, dans le traité de Chabbath, ont fixé qu’on ne s’adresse pas à D.ieu pour demander une guérison le Chabbath pour éviter d’éliminer le ‘Oneg Chabbath, le délice du Chabbath.

« En réalité, demande le Rav Pinkus zatsal, on pourrait penser qu’en interdisant de présenter des requêtes personnelles le Chabbath, on perd de nombreuses délivrances et guérisons. » Le Rav Pinkus poursuit en citant des passages du Tikouné Hazohar, selon lesquels une prière de Chabbath ne revient pas sans être exaucée, mais est agréée volontiers, tout comme la prière des Dix Jours de Pénitence. « S’il en est ainsi, nous pourrions apporter des délivrances à tous nos malheurs, en multipliant nos cris de détresse », s’interroge le Rav.

Le Rav éclaircit sa réponse par le biais d’une merveilleuse parabole : « C’est l’histoire d’un homme qui collectait des fonds pour une Yéchiva, il cherchait à obtenir une grande somme d’argent auprès d’un homme fortuné. Le collecteur de fonds savait que ce riche avait bon cœur, et s’il lui présentait une demande directe pour les besoins de la Yéchiva, il lui donnerait une petite somme, tout comme il contribue aux nombreux visiteurs qui le sollicitent. »

Que fit notre homme ? Il eut une idée : « Le collecteur de fonds croisa l’homme riche à côté de chez lui et lui demanda de lui indiquer un restaurant Cachère dans le coin pour boire un café. L’homme riche invita immédiatement le collecteur chez lui et lui servit un café et du gâteau. Nos sages ont déjà dit : "Partager son pain est important pour rapprocher les personnes éloignées", et ils engagèrent une conversation agréable sur toutes sortes de sujets, et l’homme aisé invita son nouvel ami à revenir.

Le collecteur fit une nouvelle visite, et fut ensuite invité avec sa famille le Chabbath, et une grande amitié se développa entre eux ; ceci se prolongea pendant plus d’un an sans mentionner qu’il était en réalité un collecteur de fonds d’une Yéchiva.

Au bout d’une longue période, au cours d’une conversation amicale, le collecteur de fonds parla de lui et de ses activités, en expliquant qu’il était le délégué d’une Yéchiva, il énuméra les qualités de cette institution, sa situation financière précaire, l’absence d’un Beth Midrach approprié au vu du nombre important d’élèves… au bout du compte, ce bienfaiteur construisit un nouveau Beth Hamidrach au nom de son défunt père, tout en se tenant à la disposition de la Yéchiva. Il va de soi que s’il lui avait demandé une donation au départ, il aurait reçu cinquante dollars et il lui en aurait été reconnaissant. »

Le Rav Pinkus se mit alors à expliquer la morale de l’histoire : « C’est une parabole sur le Chabbath. Le saint Chabbath, le Juif rencontre son Créateur avec un regard comparable au monde futur, et Hachem, loué soit-Il, l’invite à manger chez Lui les repas du Chabbath. Partager son pain est important, car cela rapproche les personnes éloignées, l’homme s’attache à son Créateur et ne mentionne pas ses malheurs pour ne pas porter atteinte à la bonne atmosphère d’amour et d’affection qui règne le Chabbath, pour éviter d’affirmer qu’il cherche ici son intérêt personnel.

Toute la journée est remplie d’ardeur et d’affection, par la Torah et la prière, les chants et les louanges, l’attachement au Créateur. A l’issue du Chabbath, assis pour le dernier repas du Chabbath, le Mélavé Malka, lorsque l’amour brûle au point que la séparation est difficile, l’homme mentionne en passant, à son prochain, qu’il a en réalité besoin d’enfants et de moyens de subsistance, et le Maître du monde lui accorde tous ses souhaits d’un bon œil et d’une main généreuse. »