C’est l’histoire vraie d’un vieil homme qui est décédé à Jérusalem, il y a quelques semaines. Et comme le veut la coutume, il faut enterrer le défunt le plus rapidement, si possible avant le coucher du soleil.

Cet homme avait acheté auparavant, deux tombeaux dans le cimetière de Guivat Chaoul, un pour sa femme, et l’autre pour lui-même. Le jour du décès, on fit appeler l’ouvrier arabe, responsable de creuser les tombes, pour qu’il creuse rapidement la tombe de l’homme décédé.

Arrivés sur les lieux, au moment de l’enterrement, on découvre que l’ouvrier arabe s’est trompé, et a creusé non pas à l’endroit destiné au mari, mais à celui destiné à sa femme ! Or, dans les cimetières juifs, on essaye, dans la mesure du possible, d’enterrer un homme à côté d’un autre homme, ou une femme à côté d’une autre femme, c’est à dire que lorsque trois couples sont enterrés l’un à côté de l’autre, on trouvera l’homme qui repose à côté de sa femme, puis la femme à côté de son mari, et ensuite le mari avec sa femme, etc….

De telle sorte que la tombe fraichement creusée où on devait enterrer notre homme défunt, se trouvait à côté de la tombe d’une femme. Et la chkia qui se rapproche à grand pas…. On appelle de toute urgence l’arabe pour qu’il vienne creuser une nouvelle fois la tombe d’à côté. Mais l’arabe, déjà rentré au village, leur dit que c’est impossible pour lui de revenir dans l’immédiat...

Dans l’impossibilité de faire autrement, les hommes de la Hevra Kadicha se mettent à creuser… Creuser une tombe représente un travail difficile, et ce n’est pas du tout leur rôle… mais ils n’ont pas le choix. L’enterrement se déroule sans autre péripétie, et chacun rentre chez soi.

Quelques temps après, le fils du vieil homme défunt rencontre un des membres de la Hevra Kadicha qui avait creusé la tombe de son père. Il s’adresse à lui « je voudrais vous remercier sincèrement pour ce que vous avez fait le jour de l’enterrement de mon père, vous avez creusé sa tombe même si ce n’était pas du tout votre rôle, et que cela représentait un travail difficile. Je n’avais pas la tête à vous remercier au moment de l’enterrement, mais maintenant que je vous vois, je vous remercie du fond de mon cœur ». Son interlocuteur apprécie le merci : « oui, je l’ai fait, même si ce n’était pas mon job, mais bon, en même temps, on avait pas le choix… ».

Le fils lui dit « il faudrait quand même que je vous raconte que ce qui s’est passé à ce propos est vraiment incroyable :

« Il y a 13 ans, lorsque mon père avait acheté son tombeau, il m’a appelé et m’a dit :

  • « Lorsque je décèderai je voudrais que ce soit un juif qui creuse ma tombe, et non un non-juif, comme c’est l’habitude courante. »,

ce à quoi le fils répond :

  • « mais non Papa, laisse tomber, c’est impossible, c’est toujours les arabes qui creuse les tombes… »

Le père insiste :

  • « ok, alors si tu ne veux pas, je vais écrire cette volonté dans mon testament »

et le fils qui rétorque :

« Papa, ne nous complique pas la vie, je te dis que c’est comme ça pour tout le monde, pourquoi tu veux faire quelque chose de différent ? Abandonne cette idée ! Ce ne sera pas possible, crois-moi ! ».

Et le père qui répond « si toi tu penses que c’est impossible, alors je demanderai directement à Hachem, pour Lui rien n’est impossible… ! ».

Et le fils de conclure son récit « cela faisait 13 ans que mon père priait pour que ce soit un juif qui creuse sa tombe, et voilà que sa prière a été exaucée avec vous ! ».

Rien n’est impossible devant Hachem. Il suffit juste de le Lui demander…

Ora Derhy