Recueil de maximes concernant la Prière et plus particulièrement la spécificité de nos requêtes adressées uniquement à D.ieu :

L’homme doit proclamer que D.ieu règne sur toutes les sphères, sur tous les mondes ainsi que sur tous les membres de son corps et qu’il n’existe pas d’endroit où la Présence Divine ne réside pas, que ce soit dans les mondes supérieurs ou dans les mondes inférieurs. (Tikouné Zohar, Tikoun 57)

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Le Saint Béni Soit-Il est source de bénédictions infinies. Cela signifie qu’il n’y a pas un élément matériel qui ne bénéfice de Sa présence, Il remplit le moindre des endroits des mondes qu’il a fait émaner, qu’il a créés, qu’il a conçus et réalisés. Il n’y a pas d’endroit vide. (Or Haémet, 27)

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Le mot "E’had" (Un) contenu dans la profession de foi du Chém’a Israël signifie qu’il n’y a rien en dehors de la Présence Divine qui remplit le monde entier.

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Lorsqu’il prononce le mot "E’had" (Un) dans le Chém’a Israël, l’homme doit se considérer comme insignifiant. Rien n’est important, excepté son âme qui est une partie de D.ieu. Nous en déduisons qu’il n’y a rien dans le monde en dehors du Saint Béni Soit-Il qui est unique.

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La pensée essentielle à avoir en prononçant le mot "E’had" (Un) est que « Sa gloire remplit le monde entier » et qu’Il est omniprésent. (Lékoutim Ikarim, chap.161)

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« Je fixe constamment mes regards sur D.ieu » (Téhilim 16, 8) est un principe fondamental de la Torah et de la grandeur des Tsadikim qui marchent devant D.ieu. Un homme ne se comporte pas de la même manière lorsqu’il est seul à la maison ou en présence d’un grand roi. De même, la façon dont il s’exprime est différente. A plus forte raison, s’il prête attention au fait que le Saint Béni Soit-Il, dont la gloire remplit le monde entier, se tient devant lui et observe ses actes, comme dit le verset (Irmyia 23, 24) : « Quelqu’un peut-il se cacher dans un lieu occulte, sans que je le voie ? dit l’Eternel », immédiatement il se soumettra par crainte et aura constamment honte de mal se comporter. (Rama début Ora’h ‘Haïm au nom du Rambam dans son livre « Le guide des égarés »)

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En menant une réflexion rationnelle et sensée, un homme pourra acquérir la conviction profonde et la perception que le Maître du monde est présent dans le moindre de ses gestes et qu’aucune réalité ne se conçoit sans le Saint Béni Soit-Il. Il prendra garde à accomplir chacun de ses gestes avec réflexion, avec la crainte de celui qui se tient véritablement devant le Roi. (Zohar ‘Haï, Béréchit, 26a)

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La foi est le fondement de la crainte. La conviction que la gloire de D.ieu remplit le monde entier va faire naître en l’homme de la crainte. En d’autres termes, il va réfléchir au fait qu’il ne peut y avoir de "navire sans commandant", pour en arriver à la conclusion qu’il est incontestable que quelqu’un a créé ces cieux, cette terre et ce monde parfait qui se trouvent sous nos yeux. Et fort de cette certitude que le Saint Béni Soit-il se tient derrière tout cela, il ressentira une grande crainte. (Lékoutim Ikarim, chap.64)

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C’est un degré élevé dans la croyance de parvenir à considérer la Présence Divine d’un point de vue rationnel comme on regarde un autre homme et penser que D.ieu également nous observe de la même manière. Il doit toujours garder tout cela à l’esprit en une pensée claire et limpide. (Lékoutim Ikarim, chap.209)

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Il pensera que la gloire de D.ieu remplit la terre entière et il sera convaincu que la Présence Divine se trouve en lui et le protège, que le Créateur se trouve dans tous ses membres et toutes ses forces, qu’il Le regarde et réciproquement. (Or Haémet 101a - Tsavat Harivach)

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Le  verset « Reconnais le D.ieu de ton père » (Divré Hayamim I, 28, 9) signifie que tu dois t’attacher à D.ieu dans tous les aspects de la matérialité et tu te rendras compte qu’Elokim est dans le monde. Et même si les impies te disent : « Prouve-le ! », ne fléchis pas devant eux. C’est comparable à quelqu’un qui regarde le côté matériel et dit que l’or est de l’or. Bien qu’on puisse lui soutenir que c’est de l’argent, il sait objectivement que c’est de l’or. De la même manière, s’il porte un regard rationnel sur D.ieu, rien ne peut lui faire perdre sa confiance en Lui. (Lékoutim Ikarim, chap.193)

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Rabban Gamliel disait (Avot 1, 16) : « Adresse-toi au maître (au Rav) pour éviter le doute ». "Adresse-toi au maître", cela veut dire qu’au moment d’étudier ou de prier, le maître auquel tu t’adresses est le Créateur. Tu dois te figurer en pensées qu’Il se trouve face à toi et t’enseigne la Torah. "Pour éviter le doute" signifie que tu seras convaincu que D.ieu se trouve près de toi. En effet, Il est au-dessus, en-dessous et à l’intérieur de tous les mondes et aucun espace n’est libre de Sa présence. Ainsi doit-on Le servir, en nous représentant en permanence, sincèrement et véritablement, Son existence comme une certitude claire et solide, comme si on se trouvait devant un ami.

C’est l’idée contenue dans le chant "Vadaï chémo ken téhilato" (Piout Vékhol Maaminim de Roch Hachana), que l’essentiel du service de la prière est dépendant de "Vadaï Chémo" (La certitude de Son Nom). Tu dois toujours être convaincu qu’Hachem se tient devant toi et observe tous tes agissements. La manière dont tu vas Le glorifier sera fonction de ta conviction. Nous retrouvons ce concept dans les paroles de David Hamélekh : « Vayévarekh David ète Hachem » (David a béni Hachem) où les premières lettres de chaque mot (Vav, dalet, alef)  forment le terme "Vadaï" (certain). Depuis toujours, il s’était imaginé que l’existence de D.ieu ne faisait aucun doute. De la même manière, Moché Rabbénou, au nom de cette certitude, s’est hissé dans les Cieux, progressivement jusqu’à l’endroit le plus élevé. Même si nous n’avons pas la possibilité d’en faire autant, figurons-nous ce que David Hamélekh a dit : « Je fixe constamment mes regards sur toi » (Téhilim 16, 8), que le nom d’Hachem soit toujours devant nos yeux. Et ayons la conviction qu’Il existe et fait vivre toutes les créatures. (‘Avodat Israël -  Avot, Ibid.)

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J’ai entendu au nom du Ba’al Chem Tov que lorsqu’un homme est saisi de doute, Hachem ne peut résider en son sein. C’est ce qu’explique le Talmud (Traité Brakhot 3b) : « Peut-on douter de la Présence Divine, car Sa présence est une certitude et ainsi devons-nous Le glorifier ». (Pri ‘Haïm Avot, ibid.)