Un père a raconté l’histoire de son fils à l'équipe Torah-Box, et cela prouve une fois de plus combien l’âme juive est liée au Créateur du monde, même dans les situations les plus extrêmes et inattendues...“Mon fils, le Rav Chlomo, est rabbin au Sri Lanka, à côté de l’Inde. Il y a environ un an, nous sommes arrivés au Sri Lanka pour la coupe de cheveux de notre petit-fils Lévi qui fêtait ses 3 ans. Alors que nous étions en train de nous promener dans les rues de la ville, mon fils Chlomo m’a appelé pour rencontrer son ami.

À mon grand étonnement, je vis Chlomo discuter avec un moine bouddhiste d’un certain âge, portant une robe bouddhiste orange. Il s’avéra que ce bouddhiste était un Juif du nom de Moché. Quand il était enfant, il vivait en Indonésie, mais les Japonais ont tué son père et tous ses frères. Sa mère juive s’est enfuie avec lui en Hollande, mais les nazis arrivèrent là-bas et tuèrent toute la famille de sa mère. Jeune enfant, il fut envoyé au Sri Lanka, et il vit depuis plus de 50 ans dans un monastère, dans les jungles se trouvant au sud du Sri Lanka.

Les nombreuses années dans le monastère bouddhiste n’ont pas réussi à éteindre l’étincelle juive se trouvant dans le cœur de Moché. Lors d’une émouvante discussion entre nous, Moché se souvint des prières à la synagogue auxquelles il participa durant son enfance, et sut même chanter en bégayant la prière « Avinou Malkénou » ("Notre Père, notre Roi"). Il nous a aussi raconté que sa mère (qui s’est mariée avec un non-juif) n’a jamais accepté de manger ou de cuisiner de la viande cuisinée de quelqu’un d’autre. Il se souvient que sa mère « lavait tous les ustensiles une fois par an... » (Pessa'h ?).

Nous étions au milieu de la ville et Chlomo lui mit les Téfilin. Mon fils avait déjà rencontré Moché et lui avait donné quelques livres sur le judaïsme. Dans son monastère au milieu de la jungle, Moché lut le livre « Navi Mikirbékha » traduit en anglais, et en fut très ému.

Une extraordinaire Providence divine nous a fait nous rencontrer une deuxième fois. Durant le court laps de temps qu’il restait avant le coucher du soleil, Chlomo mit à nouveau les Téfilin à Moché, et lut avec lui le « Chéma' Israël ».

Qui peut estimer l’âme d’un Juif ? Je me tenais au milieu de la rue, et des larmes d’émotion coulaient de mes yeux en essayant de comprendre qu’est-ce qui avait fait que Moché, après plus de 50 ans à la tête du monastère bouddhiste, soulève sa manche et mette les Téfilin ? Les habitants du pays autour de nous nous regardaient émerveillés. Que faisait leur « saint » avec des gens habillés bizarrement ?

Et je me suis rappelé des saintes paroles du grand "Ba’al Chem Tov", qui disait que "70 ou 80 ans de vie valent le coup pour faire ne serait-ce qu’une bonté à un Juif, matériellement ou spirituellement". »