Question d’une internaute : Bonsoir, je suis une femme de 48 ans. Je suis mariée, j’ai 4 enfants. Nous avons fait notre Alyia (malgré moi) fin décembre 2014 et sommes rentrés sur Strasbourg en août 2017 car la vie en Israël était trop rude. Pendant cette période, nous avons déménagé plusieurs fois et je suis rentrée épuisée par les cartons, la réadaptation des enfants à l’école, au savoir-vivre à la française... J’avais eu quelques signes avant-coureurs de ma pré-ménopause mais j’étais loin de penser qu’elle m’abattrait à ce point : grosse fatigue, bouche desséchée, libido en berne, retour des migraines et des nausées qui avaient disparu pendant mes grossesses. Bref, un cauchemar. Dans cette tourmente, je me suis un peu oubliée et je n’ai pas voulu consulter de gynéco pour la simple et bonne raison que je ne supporte pas les hormones. Aujourd’hui, je me tourne vers vous pour vous demander conseil afin de savoir comment mieux vivre cette période et comment soulager ces symptômes.

Merci pour votre aide.

La réponse de Mme Nathalie Seyman

Entre 48 ans et 54 ans, les femmes entrent en phase de pré-ménopause. C’est une période de grands chamboulements non seulement pour le corps mais aussi pour l’esprit. Mais avec une connaissance préalable de ce que vit votre corps, une préparation psychologique, une bonne hygiène de vie et un mental toujours positif, cette étape se franchira en douceur.

Le chamboulement du corps

Durant la ménopause, le corps se dérègle à cause de la baisse importante du taux de progestérone qui caractérise cette période. Et ce bouleversement hormonal provoque de nombreux symptômes qui compliquent sérieusement la vie des femmes : bouffées de chaleur, troubles de l’humeur, déprime, baisse de la libido, etc.

Si les symptômes sont trop handicapants, alors le médecin prescrit un traitement à base d’hormones qui s’appelle le TSH. Ce traitement va remplacer l’hormone qui fait défaut dans notre corps et réduit ainsi les symptômes de la ménopause.

Le problème, c’est qu’il peut être aussi à l’origine à long terme d’effets secondaires ! Mais la prescription de ce traitement n’est heureusement pas systématique. Si vous ne supportez pas les hormones, aucun problème, vous pouvez totalement vous en passer car Baroukh Hachem, il y a d’autres solutions comme les traitements naturels (homéopathie) et la médecine douce (acupuncture, réflexologie, kinésiologie…).

Le chamboulement de l’esprit

Au remue-ménage que subit le corps, s’ajoute un remue-ménage de l’esprit. On se retrouve à une période charnière où il faut gérer psychologiquement le fait que nos enfants grandissent, que nos parents prennent de l’âge et surtout que la maternité est définitivement derrière nous. On ne peut s’empêcher de s’interroger sur la place de notre féminité désormais. De plus, avec le rallongement de l’espérance de vie, à 50 ans, on est encore jeune, en forme et pleine de vitalité ! Cet évènement se rappelle donc à nous de manière brutale. Tout cela fait beaucoup à intégrer en même temps.

Certaines femmes traverseront ce cap sereinement, en l’envisageant comme une seconde jeunesse, alors que d’autres vivront un épisode dépressif. Tout dépend de ce que cela fait rejaillir des profondeurs de l’inconscient : le deuil de la maternité, la peur de la vieillesse, la crainte de ne plus être perçue comme une femme à part entière du fait de ne plus pouvoir enfanter…

Et il ne faut pas oublier qu’en plus de tout cela, vous avez vécu une Alyia, puis une Yérida (retour en France), pour ensuite déménager maintes fois…. Vous avez donc perdu vos repères au moment où vous en aviez le plus besoin !

L’important pour vous aujourd’hui est de lâcher prise. De votre message, je perçois un énorme stress qui est certainement responsable de l’aggravation de vos symptômes. Il vous faut dédramatiser la ménopause et la voir comme un renouveau, une nouvelle aventure dans votre vie. Il faut que vous soyez consciente de tous les horizons positifs qui s’offrent à vous désormais. Vous allez pouvoir enfin penser à vous, mener une vie moins stressante - vos enfants ayant grandi - et profiter de moins de contraintes et de plus de liberté. Vous aurez désormais le corps que vous aurez décidé car terminé les changements dûs aux grossesses. Gardez un esprit positif, vous avez la vie devant vous pour profiter et vous occuper de votre santé.

Mes conseils 

- Le premier et le plus urgent conseil est qu’il vous faut consulter un gynécologue !

Avec ou sans traitement, le suivi gynécologique doit être sérieux, il en va de votre santé. Le fait que vous ne preniez pas d’hormones n’exclut pas une visite pour que le médecin vérifie que tout va bien et qu’aucun de vos symptômes n’est inquiétant.

- Améliorer son hygiène de vie : Veillez à manger sainement. Et surtout faites du sport. Il n’y a rien de mieux pour faire du bien au corps et à l’esprit en même temps. Souvenez-vous des dires de Maïmonide : “La santé, c’est l’équilibre entre le corps, le psychisme et l’âme”. Plusieurs études américaines ont démontré que pratiquer une activité physique chaque semaine, telle que le yoga ou tout simplement la marche, diminue les symptômes de la ménopause. Et en plus d’être un traitement naturel contre les bouffées de chaleur, le sport vous aidera à vous maintenir en forme et à garder la ligne, ce qui contribuera à votre bien-être.

- Tournez-vous vers l’homéopathie : Il existe de nombreux traitements naturels qui ont fait leurs preuves sur les désagréments de la ménopause. Notamment pour les bouffées de chaleur. Consultez un homéopathe qui pourra vous conseiller sur le traitement homéopathique adéquat pour atténuer les symptômes qui vous gênent. 

- Prenez soin de vous : votre bien-être doit être le premier de vos objectifs afin de traverser cette période en conquérante ! Il va vous falloir réinvestir votre féminité. Tout d’abord, il vous faut éliminer votre stress et vos angoisses. Pour cela, n’hésitez pas à vous faire du bien dans les salons de beauté et d’esthétique, de sortir avec vos amies, de pratiquer de nouvelles activités (art, musique…), de passer quelques jours au soleil, de faire du shopping.... Plus vous vous sentirez bien et belle et mieux vous vivrez ce moment difficile.

- Faîtes-vous soutenir par votre mari : la place du mari est très importante en particulier lorsque l’on a besoin de se sentir rassurée sur sa féminité. Parlez avec votre mari de tout ce qui vous angoisse. Pratiquez une activité avec lui : sport, cours de Torah, sorties en amoureux, week-ends ensemble, projets communs… Votre mari reste votre meilleur allié !

La ménopause, ce n’est pas une maladie, c’est seulement un cap à passer. Soutenue par votre mari, faites-vous plaisir, occultez vos angoisses, concentrez-vous sur tout ce qui est positif autour de vous et ainsi vous ne pourrez que traverser cette période en toute sérénité.

Béhatsla’ha !

Si vous avez une question à poser à la psy, envoyez un mail sur l'adresse suivante [email protected]. Mme Seyman essaiera d’y répondre et la réponse sera diffusée de façon totalement anonyme.