Question d'une internaute : mon enfant est un "hyperactif", c'est-à-dire qu'il ne tient pas en place ; ni en classe, ni à la maison. Comment l'aider à améliorer son comportement ? Cela se soigne-t-il ? Que penser de l'utilisation de certains médicaments ?

Réponse de Mme Nathalie Seyman

Tout d’abord, qu’est-ce que l’hyperactivité exactement ? Qui a posé ce diagnostic sur votre enfant ? Vous ? Votre entourage ? Un spécialiste ? Aujourd’hui, alors que le terme d’hyperactivité semble devenu la définition d’un enfant turbulent, il faut être très prudent sur son utilisation. En effet, il s’agit d’un vrai trouble du comportement et il est important de ne pas se tromper et de ne pas mettre une « étiquette » à un enfant juste agité.

L’hyperactivité est un trouble psychiatrique d’origine neurobiologique qui se caractérise par une agitation incessante et liée à un Trouble du Déficit de l’Attention. À l'échelle mondiale, 5% de la population, enfants et adultes, serait affecté par des troubles du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH).

En d’autres termes, ne pas tenir en place ne suffit pas pour dire qu’un enfant est hyperactif. Arrive-t-il à se concentrer sur une activité qui lui plaît vraiment (dessin, jeux de construction, circuit de voitures, poupées…) ? Reste-t-il assis devant un dessin animé en entier et/ou attentif à une histoire que vous lui racontez ? Arrive-t-il à lever le doigt en classe avant de parler et/ou chez vous est-il capable d’attendre son tour avant d’obtenir quelque chose ?

Si vous avez répondu OUI à au moins une de ces questions, alors votre enfant n’est pas hyperactif. Il s’agit tout au plus d’un enfant très joyeux, qui, Baroukh Hachem, aime bouger. Avec l’âge et la maturité, votre enfant deviendra plus calme. Le ‘Hazon Ich, grand talmudiste du XXème siècle, disait qu’un enfant qui ne s’excite pas n’est pas un enfant normal.

Ce sont trois symptômes associés, à savoir l’Agitation psychomotrice, l’Inattention et l’Impulsivité qui, s’ils se manifestent dans TOUTES les circonstances de la vie, vont conduire les spécialistes à suspecter un syndrome d’hyperactivité. Rien à voir donc avec un enfant simplement turbulent ou rebelle !

Il faut garder en tête que ce trouble est un vrai handicap pour l’enfant ! Que ça l’empêche de réaliser toutes les choses qu’il voudrait faire, que ça le gêne ! Il ne faut pas se baser sur l’agacement des parents ou de l’entourage !!
 

Votre enfant est vraiment Hyperactif

Tout d’abord, ne culpabilisez pas ! Votre éducation n’est nullement en cause ! On sait aujourd’hui de source sure que même s’il y a des facteurs environnementaux, la cause principale est neurobiologique. Et, à présent que vous avez mis le doigt sur ce qui touche votre enfant, vous allez pouvoir y remédier à travers tous les choix et/ou outils qui s’offrent à vous. Ce ne sera pas facile, mais, avec de la patience et sans négliger la prière (chaque jour, il est important de prier pour nos enfants), tout ira de mieux en mieux.
 

Le traitement médicamenteux

On a coutume d’utiliser pour l’hyperactivité un médicament appelé Ritaline. Sans entrer trop dans les détails, il s’agit d’une sorte de stimulant qui « endort l’excitation » de votre enfant. La ritaline ne provoquerait pas d’accoutumance selon des études récentes et peut aider votre enfant, du moins au début, car elle agit vite et permet à l’enfant de récupérer rapidement son attention. Mais si elle masque les symptômes, elle ne les guérit pas, et tout recommence au moment où on l’arrête. C’est pourquoi elle ne peut pas être le seul traitement à procurer. Dans tous les cas, sachez bien que vous pouvez atténuer l’hyperactivité de votre enfant en vous passant complètement de la Ritaline. Cela doit rester votre choix et celui de votre enfant.
 

L’accompagnement psychologique

Il peut se caractériser par un suivi chez un psychologue ou par des psychothérapies qui permettent de restaurer l’estime de soi, d’apprendre à avoir des relations sociales, ainsi qu’à mieux comprendre son comportement et arriver à le gérer.
 

Les autres possibilités

La pratique d'un sport est un excellent moyen pour diminuer les symptômes du TDAH, et, en particulier, la natation qui permet de canaliser l’excès d’énergie tout en favorisant la concentration. Ainsi que des activités liées aux arts, telles que du théâtre, de la peinture, de la danse, de la musique… Cela permet à l’enfant de s’exprimer et d’orienter son énergie de manière positive.

Il faut user et abuser des jeux de concentration et de mémoire (Mémory, puzzle, jeux d’observation…). Peu importe s’il ne tient pas longtemps. Au début, il ne restera peut-être que quelques minutes, mais le lendemain certainement un peu plus, ce qui doit être pris comme un grand progrès, et, chaque jour, à force de persistance, il parviendra à se concentrer plus longtemps. Tout est une question d’entraînement.

Dans la classe, le mettre tout près de l’enseignant et à côté d’un élève vraiment calme pourra l’aider. On pourra aussi élaborer avec le professeur des outils lui permettant de l’aider à améliorer son comportement et sa concentration (outils de concentration, responsabilités qui lui permettent de se lever de sa chaise afin de ne pas rester statique toute la journée, bons de sortie dès qu’il se sent submergé…).

Ne passez pas sur l’histoire du soir. En devenant un rituel, elle lui permettra de fixer son attention à une heure fixe.
 

De votre côté

Encouragez-le un maximum ! Et félicitez-le ! Toute avancée, si petite soit-elle, est une victoire et doit lui être précisée.

Travaillez main dans la main avec l’enseignant de votre enfant. Il ne doit pas le considérer comme un élève qui ne veut pas travailler et qui dérange, mais comme un enfant qui a une difficulté qu’il faut surmonter.

Enfin, sachez qu’aussi difficile et éprouvant que représente cette épreuve, vous ne pouvez pas lui en vouloir pour une chose qu’il lui est difficile voire impossible à faire, tout comme il serait impensable d’en vouloir à un autiste de ne pas pouvoir communiquer. À force de patience et d’amour, tout peut être surmonté, et, surtout, prenez conscience de l’immense mérite que représentent les efforts fournis face aux difficultés que vous rencontrez à faire grandir votre enfant.

Béhatsla’ha !

Si vous avez une question à poser à la psy, envoyez un mail sur l'adresse suivante entrefemmes@torah-box.com. Mme Seyman essaiera d’y répondre et la réponse sera diffusée de façon totalement anonyme.