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Nait-on mauvais ?

Rédigé le Jeudi 23 Septembre 2021
La question de Melanie C.

Bonjour Rav,

Est-ce que l’ont naît mauvais ou est-ce qu’on le devient ? C’est-à-dire y a-t-il des enfants qui naissent en ayant une prédisposition à devenir mauvais ou bien le deviennent-ils par eux-mêmes à cause d’évènements vécus ou autre ?

Merci pour votre réponse.

La réponse de Rav Yona GHERTMAN
Rav Yona GHERTMAN
122 réponses

Chalom,

Dans la Torah, après que Noa'h et sa famille sortent de l'arche suite au déluge s'étant abattu sur la terre, Hachem affirme : "Désormais, Je ne maudirai plus la terre à cause de l'homme, car le penchant du cœur de l'homme est mauvais dès son enfance (...)" (Béréchit 8, 21).

Nos maîtres apprennent de ce verset que des instincts primaires (colère, possessivité, jalousie, etc.) imprègnent l'enfant dès sa naissance, alors que le "bon penchant / Yétser Hatov" fait son entrée par la suite [Cf. Sanhédrin 91b, Nédarim 32b, Moré Névoukhim III, 22, et La Voix de la Torah sur ce verset].

Par ailleurs, on constate dans nos textes qu'il y a des enfants plus naturellement portés vers la Torah que d'autres. C'est ainsi qu'est présentée la différence entre Ya'acov et 'Essav afin d'illustrer le verset : "Dès le sein de leur mère, les méchants sont fourvoyés" (Téhilim 58, 4) : déjà dans le ventre de leur mère, le premier poussait pour sortir dès que Rivka s'approchait d'un lieu d'étude de Torah, alors qu'Essav en faisait de même lorsqu'il y avait un lieu d'idolâtrie sur le chemin [cf. Rachi sur Béréchit 25, 22].

Mais attention, cela ne signifie pas qu'il y a une fatalité à devenir mauvais. La possibilité d'aller contre nos instincts naturels nous est toujours offerte. C'est ce que la Guémara veut nous dire en affirmant qu'un enfant né sous le signe de Mars aura un penchant pour le sang. Cependant, cela pourra se traduire de différentes manières : il pourra devenir un meurtrier, mais également un Mohèl (qui pratique la circoncision) ou un Cho'hét (procédant à l'abattage rituel), etc., faisant eux aussi couler le sang... dans une optique de Mitsva [cf. Chabbath 156a]. Selon le Rav S. R. Hirsch, il est vrai que "dès son âge le plus tendre, l'enfant reflète l'homme".

Cependant, c'est précisément le rôle des éducateurs (parents et enseignants) de savoir saisir la nature profonde de l'enfant (dont ses mauvais instincts) afin de le faire évoluer pour le mieux "par un travail d'une infinie patience et d'une compréhension parfaite" [cité dans La Voix de la Torah du Rav E. Munk, sur Béréchit 25, 22].

En conclusion, il y a une base de "mauvais" dans tout être venant au monde, et certains enfants ont des prédispositions plus "problématiques" que d'autres. Cependant, rien n'est jamais figé, et tout le monde a la possibilité de devenir "un Tsadik comme Moché Rabbénou" [cf. Hilkhot Techouva 5, 1-2].

A votre disposition pour davantage de précisions.

Kol Touv.

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