« Je ne veux pas m’habiller de façon plus pudique ! Je sais qu’Hachem n’est pas content de moi, mais je ne veux pas être, dans mon milieu, différente des autres. On se moquerait de moi et puis cela ferait de la peine à ma famille et à mon entourage de me voir habillée comme une “religieuse”. » Sultana.

« Ah, cette toilette est très belle, mais elle n’est pas sobre du tout ! » dit Ra’hel à son amie Choulamite. «Ton mari ne va pas être content, il va trouver cette tenue trop provocante ! »

« Mais je suis libre, mon corps m’appartient ! Ces hommes ! La pudeur, c’est leur problème à eux ! Moi je ne vois rien de mal à cette tenue ; ils n’ont qu’à ne pas me regarder ! » répondit Choulamite furieuse.

Apparition et rôle du vêtement

Savez-vous d’où vient le vêtement et à quoi il sert ?

Pour le découvrir, remontons à Béréchit. « Ils étaient nus, l’homme et la femme et n’éprouvaient pas de honte. » (Genèse 2, 25). « Ils étaient vêtus de vêtements de lumière ; le serpent fut jaloux et entreprit de les corrompre. Ils mangèrent le fruit de la connaissance et perdirent ainsi leur splendide parure. » (Ben Ich ‘Haï : Halakhot, Béréchit). 

Dans le déséquilibre et la confusion, « leurs yeux se dessillèrent et ils comprirent qu’ils étaient nus ; ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et en firent des pagnes. » (Genèse 3,7).

Un Midrach raconte qu’aucun arbre ne voulait lui donner de ses feuilles pour les couvrir : les arbres voulaient ainsi marquer leur désapprobation envers l’acte commis par Adam Harichon. Seul le figuier accepta de donner ses feuilles ; par ce don, celui-ci gardait l’espoir de voir l’Homme reconquérir sa pureté originelle. Le figuier a voulu ainsi participer à la réparation de Adam Harichon.

Hachem, après la faute, considéra que l’Homme dans son état actuel de déchéance avait besoin d’être vêtu, « Il lui confectionna Lui-même des tuniques en peau. » (Genèse 3,21).

De toutes les créatures vivantes, l’Homme seul porte des vêtements. Ce constat a suscité de nombreuses études philosophiques, sociologiques, ethnologiques, anthropologiques, psychologiques. Leurs conclusions rejoignent celles déjà énoncées par nos Sages : les vêtements correspondent à la nécessité de se protéger des éléments climatiques. Cependant, dans les climats tempérés, on porte aussi des vêtements. La pratique humaine de porter des vêtements même dans des lieux où la protection n’est pas particulièrement nécessaire est universelle. 

Un sens plus profond détermine ces pratiques :

L’Homme cherche à cacher sa nudité dans la quasi-totalité des sociétés humaines.

Dans le livre « Le Tsitsit », un fil de lumière, Rav Aryeh Kaplan écrit : « La langue hébraïque, Lachon Hakodech, est porteuse de nombreux et riches enseignements ». Le mot « vêtement » se dit en hébreu Lebouch. Sa racine Bouch veut dire « avoir honte ». La structure de la langue hébraïque suggère que l’on porte des vêtements à cause de la honte. Un autre terme désigne le vêtement : il s’agit du mot Bégued dont la racine Bagad veut dire « se rebeller ». Cela signifie que l’on porte des vêtements parce qu’à l’origine l’homme s’est rebellé contre D.ieu.

Le mal symbolisé par le serpent était extérieur à l’Homme ; après la faute, il est devenu partie intégrante de l’Homme. Dès lors, le combat mené par l’Homme avec le Mal est devenu tout autant un combat avec lui-même qu’un affrontement avec une force extérieure. La force du Mal s’est logée à l’intérieur de l’Homme et celui-ci ne peut parvenir à la surmonter qu’au prix de grands efforts.

Les vêtements participent à cette œuvre de réparation de l’Homme dans le monde. Ils forment une barrière contre les mauvaises mœurs. 

Depuis la faute, la pudeur, Mesdames, est devenue une Mitsva, qui participe à la réédification de la Royauté d’Hachem dans ce monde, écartant l’Homme de l’égarement de ses sens.

La Tsni’out, la pudeur, est la seule sauvegarde contre les tentations immorales. Elle protège contre les suggestions du serpent. Et celles-ci sont nombreuses !

Réactions en chaîne

Le figuier a voulu calmer le bouleversement du monde en donnant ses feuilles. Eh bien, savez-vous que, depuis le début du siècle dernier, les beaux fruits suaves et juteux du figuier sont devenus dans leur quasi-totalité véreux, rendant ainsi difficile leur vérification. Des Rabbanim ont même conseillé de ne plus en manger ou alors de le faire avec la plus grande prudence (* vérification en fin d’article).

Ce figuier qui, avec enthousiasme et espoir, voulait s’associer à la réparation de l’Homme, semble vouloir nous dire que, maintenant, il ne veut plus cautionner toutes les dépravations et passions dévorantes de l’Homme qui l’ont conduit à des actes insensés, voire destructeurs.

Ce figuier qui n’a ni cœur, ni tête, manifeste son mécontentement. Nous aussi, n’ayons pas peur de montrer notre refus de cautionner des actes débilitants et immoraux.

Les médias, toutes les boîtes à images, les courants de pensée, dressent constamment des obstacles devant ceux qui désirent se rapprocher de la Vérité. Ils stimulent les émotions, éloignant l’Homme de la religion et le dirigent vers d’autres domaines. Ce faisant, ils écartent l’Homme de son but ultime pour lequel il a été créé, c’est-à-dire de servir D.ieu, selon Son programme.

Les spécialistes de la mode tentent, par tous les moyens, de nous détourner de ce but ultime en réduisant très souvent la femme à un objet de convoitise et de consommation. « L'autorité de la mode est tellement absolue qu'elle nous force à être ridicules sous peine de le paraître. » J. Sanial Dubay 

Le Bien et le Mal, après la faute d’Adam Harichon, se sont mélangés. Et dans nos têtes aussi, les choses sont mélangées. C’est pourquoi, il est difficile d’y voir clair, surtout quand dans le monde entier, on cherche à aller à contre-courant de notre Sainte Torah. On ne sait plus où est le Bien, bien que chacun le recherche ardemment.

Seuls la Torah et les enseignements de nos Sages nous donnent le chemin et les moyens de réaliser ce Bien. Retrouvons cette honte naturelle qui caractérise le Juif, car celle-ci façonne l’instrument qui épargnera de la faute. Ainsi, l’Homme découvrira la prière authentique, la joie et la force intérieure pour « oser » malgré tout accomplir des Mitsvot, des bonnes actions, et accéder petit à petit à de plus en plus de pudeur.

Mesdames, la Tsni’out seule construit notre maison, elle protège nos maris, nos enfants et en particulier nos adolescents. Les hommes doivent prendre en charge ce problème de Tsni’out, pudeur. Mais il nous appartient à nous, mesdames, de la défendre et de ne pas rester des victimes passives de l’abus de l’appropriation de nos corps et des violences exercées sur nos têtes par toutes les cultures et conditionnements extérieurs !

Noblesse oblige

Les femmes et les hommes également ne sont pas de vulgaires objets de consommation, mais des partenaires à part entière de la Création.

La pudeur participe à l’union sacrée et fabuleuse du couple, autorise une vraie et unique fusion et relation d’amour. La retenue décuple et grandit les forces de chacun et celles de notre entourage. Nos enfants ne sont pas assujettis ; la pudeur les libère, grandissant leur espace mental et leur force intérieure et créatrice. 

Les hauts dignitaires ne respectent-ils pas des règles très rigoureuses ? Noblesse oblige !

« Oz Véadar Levoucha » : « son habit est fait de force et de splendeur »...

Le Gaon de Vilna révèle dans l’une de ses lettres : « La Tsn’iout est à la femme, ce que l’étude de la Torah est à l’homme ».

* Vérification de la figue fraîche : la couper et la retourner entièrement, la plonger dans un verre d’eau, la pulpe en direction du fond du verre. Après 3 minutes de trempage, les vers tombent. S’il y a un seul ver, il est interdit de consommer le fruit.