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Pourquoi tous les Cohanim disent-ils : "Bikdouchato Chel Aharon" ?

Rédigé le Vendredi 19 Avril 2024
La question de Yankel B.

Kvod Harav bonjour,

Les Cohanim récitent (entre autre) pour Birkat Cohanim "Acher Kidéchanou Bikdouchato Chel Aharon".

Or, certains Cohanim sont descendants de Pin'has (comme de très nombreux Cohanim Guedolim, par exemple).

Pin'has a reçu la Kéhouna en récompense, grâce à son acte méritoire, après qu'Aharon lui-même ait été sanctifié en tant que Cohen.

A priori, il a reçu sa propre Kéhouna directement d'Hachem (si l'on peut dire) et n'a pas "reçu l'ordination" d'Aharon (au point que l'on pourrait dire qu'il est Cohen par la Kéhouna d'Aharon).

Il devrait donc y avoir deux versions (au moins) : "Bikdouchato chel Aharon" pour les descendants d'Aharon, et "Bikdouchato Chel Pin'has" pour les descendants de Pin'has (et pourquoi pas "Bikdouchat Hakéhouna" pour ceux qui ignorent leur Yi'houss !).

En bref : pourquoi utiliser la Kédoucha d'Aharon comme seule référence pour tous les Cohanim ?

Merci par avance pour votre temps précieux.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
38570 réponses

Bonjour,

Quelle belle question ! Et puis, quelle belle manière de la poser !

Toutes nos félicitations !

En effet, comme cela est mentionné dans le Talmud Zeva'him 101b, Pinhas n'aurait pas dû bénéficier de la Kedoucha des Cohanim [il serait resté Lévi] étant donné qu'au moment de l'onction de Aharon et ses enfants [El'azar et Itamar], il était vivant et n'a pas été oint; donc, il n'était pas destiné à être Cohen [*].

C'est, uniquement, après avoir tué Zimri et après que l'épidémie ait stoppé, qu'il mérita, lui et ses descendants, la Kehouna - sainteté des Cohanim. Leur Brakha devrait, donc, se terminer par les mots : "Bikdouchato Chel Pinhas".

Réponse :

A la lecture de Bamidbar 25, verset 11-13, Sanhédrin 82b et Sota 43a, on peut remarquer que Pin'has est appelé "descendant de Aharon", ce qui laisse bien entendre que sa sainteté provient de celle d'Aharon. Sa sainteté n'est, donc, pas une nouvelle sainteté mais une sainteté "empruntée" et "dérivée" de celle d'Aharon.

Ceci est sous-entendu dans le Rambam, Hilkhot Talmoud Torah, chapitre 3, Halakha 1 où, seule, la sainteté d'Aharon est mentionnée.

Donc, la syntaxe de la Brakha [Bikdouchato Chel Aharon] est bien justifiée. Pinhas, lui-même, récitait cette Brakha, sans le moindre changement, au moment de la Birkat Cohanim.

Pour des détails à ce sujet, voir Yikra Déorayta [Rav Ye'hiel Tsik], volume 2, pages 803-804, Vézara'h Hachémech [Rav David Birenbaum], pages 228-231.

[*] Pin'has n'a pas été oint alors qu'il était en vie. Il y a de nombreuses explications à ce sujet. Dans son commentaire, Gour Arié, sur Bamidbar 25, verset 13, le Maharal donne deux explications. La première est : L'onction a été faite uniquement aux Cohanim ayant atteint l'âge de la Bar Mitsva [Pin'has n'avait pas encore atteint cet âge]. Sa seconde explication est à lire; elle est très belle, également.

L'auteur du Torah Temima, note 30, sur Bamidbar 25, verset 13, donne une autre explication : si Pin'has avait été oint avec son grand-père, Aharon, et donc, devenu Cohen, les moqueurs l'ayant critiqué [pour avoir tué Zimri], auraient mis en relief sa colère et son zèle mal placé comme cela est mentionné dans le Talmud Baba Batra 160b à propos des Cohanim. Au moment de son acte héroïque, il n'était pas Cohen, donc, cet argument ne pouvait pas être avancé !

Hachem a voulu éviter cette fausse accusation et a attendu l'acte héroïque pour lui conférer la Kedoucha des Cohanim.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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