Chalom Rav,
Devant cette pandémie, ne pensez-vous pas qu'il faille un jeûne collectif ?
Merci.
Bonjour,
Vous posez une excellente question.
En effet, dans le Choul'han 'Aroukh Ora'h 'Haïm, chapitre 576, Halakha 2 et 3, l'obligation d'un jeûne en cas d'épidémie est mentionnée explicitement.
Cependant, de nos jours, il n'est pas habituel de jeûner, car notre corps a besoin de moyens défensifs et offensifs pour affronter l'épidémie.
Voir Choul'han 'Aroukh - Yoré Déa, chapitre 374, fin de la Halakha 11, 'Arokh Hachoul'han, chapitre 576, Halakha 9, Baèr Hétev, chapitre 576, passage 2 et Michna Broura, chapitre 576, passage 2.
Cependant :
1. On donnera la valeur des repas aux personnes nécessiteuses,
2. On récitera des prières particulières tout en ayant conscience que rien dans ce monde n'est le fruit du hasard et que tout est le fruit d'une décision Divine,
3. On récitera les versets de la Kétorèt, comme cela est mentionné dans le Zohar, Parachat Béréchit, page 100b.
Le jeûne du 9 Av est annulé lorsque l'épidémie est grave et galopante et lorsqu'elle n'est pas très grave, il est permis de manger des petites quantités.
Voir Biour Halakha, passage Debimkom 'Holi sur Choul'han 'Aroukh, chapitre 554, Halakha 6.
Voici ce qu'écrit le Rambam, Hilkhot Ta'anit, chapitre 1, Halakha 1-4. Cela peut aider certains d'entre nous :
1. Il est un commandement positif d'implorer [D.ieu] et de sonner des trompettes pour chaque malheur afin qu'il n'atteigne pas la communauté, ainsi qu'il est dit : “Contre l'ennemi qui vous harcèle, vous sonnerez des trompettes”, c'est-à-dire [ce verset fait référence à] chaque chose qui vous importune comme la sécheresse, une épidémie, les sauterelles, ou ce qui est semblable ; implorez et sonnez [des trompettes].
2. Ceci fait partie des chemins du repentir, à savoir que lorsque vient un malheur, que l'on implore et que l'on sonne [des trompettes], tous sauront que ce mal est venu du fait de leurs mauvaises actions, comme il est dit : “C'est vos fautes qui ont fait pencher, etc.”. Et c'est cela [le repentir] qui permettra d'écarter le malheur.
3. Par contre, s'ils n'implorent pas [D.ieu], ni ne sonnent [des trompettes], mais disent : “Cette chose nous est arrivée naturellement, ce malheur est un hasard”, c'est une forme de cruauté qui les conduit à poursuivre leurs mauvaises actions ; ce malheur donnera naissance à d'autres malheurs. C'est ce qui est écrit dans la Torah : “Vous êtes allés à Mon encontre, Je vous témoignerai Moi aussi une hostilité courroucée”, ce qui signifie que lorsque Je vous enverrai un malheur pour que vous reveniez [à Moi], si vous dites que c'est un accident, Je vous ajouterai le courroux de ce malheur.
4. Et il est [un commandement] d'ordre rabbinique de jeûner pour chaque malheur qui atteint la communauté jusqu'à être pris en pitié par les cieux. Durant ces jours de jeûne, on implore [D.ieu] dans la prière, on adresse des supplications et on sonne des trompettes seulement. Et si l'on se trouve dans le Temple, on sonne avec des trompettes et un Chofar. Le [son du] Chofar est écourté et les [sonneries des] trompettes sont allongées, car la Mitsva du jour consiste à [sonner] des trompettes. On ne sonne simultanément des trompettes et du Chofar que dans le Temple, comme il est dit: “Avec des trompettes et un son de Chofar, sonnez devant le Roi D.ieu”.
Quelques jours après avoir rédigé cette réponse, les Grands Rabbins d'Israël, ainsi que d'autres autorités rabbiniques ont organisé un jeûne national pour ceux qui le peuvent. Certains d'entre eux se sont suffit d'une demi journée.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.