Bonjour,
J'ai fait une recherche sur mes origines, et il s’avère que la famille du coté de ma mère est d'origine juive (père et mère), non pratiquant à priori. Ils sont Séfarades. Mon père lui est non juif.
Quel est donc mon statut ?
Mon cousin est dans la même situation que moi et a fait son certificat de judéité.
En faisant d'autres recherches, il apparaît pour moi que dans la Torah, bien des personnes était considérées juives avec un seul parent juif (David, Salomon....), et d'autres prônent que pour être considéré juif l'enfant doit avoir deux parents juifs.
Selon ce que je comprends, les cas multiples sont possibles selon la Torah. Je cherche une explication à toute ces possibilités.
Il me semble aussi étonnant tout ce remue ménage autour de la judéité par la matrice mère ou père quand je vois des non juifs se convertir (ex : Danny Boon..).
Cordialement.
Bonjour,
Pour être considéré juif, c'est uniquement le statut de la maman qui est décisif.
Donc, apparemment, vous êtes juif.
Il faudrait donc faire valider votre statut en vous rendant au consistoire de Paris, au 17 rue St Georges.
Votre remarque concernant David et Chlomo est inexacte puisque nos Sages affirment dans le Talmud ainsi que dans plusieurs endroits du Midrach que leur femme et leur mère étaient juives [ou convertie, donc juive également].
La loi concernant la religion des enfants issus de mariages mixtes est mentionnée dans Dévarim [Deutéronome], chapitre 7, versets 3-4.
Il est indispensable de lire l'explication de Rachi sur le verset en question afin d'en comprendre correctement le sens simple.
Cette interdiction est également reprise dans les Prophètes : Malachie chapitre 2, versets 11-12.
Cette loi est en vigueur partout dans le monde.
Elle fait partie des 'Houkim / ordonnances divines comprenant les commandements et les lois dont les buts et le sens ne sont pas nécessairement perçus par l'entendement humain.
Elles émanent directement de l'intelligence divine. Il est évident que l'impuissance de la raison humaine à les comprendre montre nos limites.
Néanmoins, les commandements et les lois faisant partie de cette catégorie ne sont pas "sans raisons", leur logique est divine.
Les plus grands hommes de notre peuple pouvaient en comprendre une partie.
Le roi Chlomo recherchait le substrat rationnel de tous les commandements et parvint à trouver l'explication de chacun d'entre eux, excepté celui de la vache rousse.
Il rendit la Torah chère au cœur de tout le peuple, car il avait l'art d'illustrer le sens de chaque loi au moyen d'une parabole et pouvait citer 1005 raisons différentes à l'appui de toute ordonnance rabbinique [combien, à plus forte raison, cela était vrai pour les ordonnances d'ordre Toraïque].
Il avoue cependant : "J'ai pensé me rendre maître de la sagesse, mais elle s'est tenue loin de moi" [Kohélet 7, 23].
En d'autres termes, la sagesse et la COMPREHENSION consistent avant tout à réaliser que l'incapacité de l'homme à comprendre la vérité et le sens profond des différentes lois ne les remet pas en cause.
Certains de nos maîtres donnent la raison suivante : la Torah respecte [vraiment] l'être humain. Elle prend en considération le moindre effort fourni par celui-ci.
La maman a tellement souffert durant les 9 mois de gestation qu'on ne pourra pas lui retirer le nouveau né. Il est à elle. Elle a tellement contribué et coopéré dans la naissance en question que la Torah lui fait cadeau du nourrisson. Ce dernier fera partie de son peuple et aura sa religion : à elle, totalement et entièrement.
Cette raison n'est qu'une "cerise [parmi tant d'autres] sur le gâteau", je souhaite que très bientôt vous méritiez de consommer également le "gâteau".
[Une partie de cette réponse reprend succinctement des idées mentionnées dans les écrits du Rav Munk [in La voix de la Torah, Bamidbar 19] et dans Le 'Houmach édité aux éditions Artscroll.]
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.