Chalom Rav,
Dans la Parachat Michpatim, il est écrit que si on vole un taureau, on devra rembourser 5 fois le vol, et pour un agneau que 4 fois le vol.
Pourquoi cette différence ?
Bonjour,
Votre question a été posée par nos Sages dans le Talmud Baba Kama 79b.
Je vous félicite pour avoir eu une étincelle de leur esprit.
Il faut savoir, tout d'abord, que le voleur d'un bœuf ou d'un mouton doit rembourser ce qu'il a volé et rien de plus.
C'est uniquement s'il l'a vendu ou abattu qu'il aura l'obligation de payer : cinq fois la valeur du bœuf et quatre fois la valeur du mouton.
Le voleur paye donc une amende de quatre fois la valeur du bœuf et trois fois celle du mouton [en plus de la valeur de l'animal volé].
Première réponse
Rabbi Yo'hanan ben Zakaï dit que la Torah a réduit le paiement dans le cas du mouton, parce que, dans sa fuite, le voleur s'est donné la peine de transporter l'animal sur ses épaules. Hachem nous enseigne, ainsi, qu'Il se préoccupe de l'honneur de tout être humain, même s'il s'agit d'un voleur. Celui-ci a dû s'abaisser et subir une certaine honte en le portant. La honte subie est prise en considération et son remboursement est diminué.
Par contre, le bœuf marche seul, il n'est pas nécessaire de le porter.
Seconde réponse
Rabbi Meïr dit : la Torah est plus sévère pour le vol d'un bœuf parce que le voleur prive son maître d'un outil de travail indispensable [dans les champs ou ailleurs].
N.B.
Ces deux réponses sont rapportées par Rachi sur le verset dans Chémot, chapitre 21, verset 37.
La Torah punit le vol de bœufs ou d'agneaux plus sévèrement que celui de tout autre bien, car ils constituent pour leur propriétaire un bien d'importance vitale [travail dans les champs ou obtention de viande, etc.]. Voir Le Midrash raconte, Chémot, page 278, note en bas de page.
Selon nos Sages dans la Mékhilta, il s'agit là d'un "décret Royal" dont les raisons nous échappent.
A ce sujet, voir encore les extraordinaires commentaires du Rav Munk dans "La Voix de la Torah".
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.